Pont de Rayongo : initiative riveraine pour sauver une infrastructure délabrée
Dégradé, le pont qui relie Rayongo à Tanlarghin, dans le 11e arrondissement de Ouaga, est difficilement praticable en cette saison pluvieuse. Dans l’attente désespérée d’une action salvatrice de la part des autorités municipales, les riverains ont initié une réhabilitation avec des moyens de bord. Ce 26 juin, ils ont transformé l’infrastructure en un véritable chantier.
Quelques clichés des travaux
Tôt le matin, des riverains ont érigé des barrières de part et d’autre. Que l’on vienne de Rayongo ou de Tanlarghin, pas question de franchir le pont. « Il s’agit d’un coup de com. qui vise à interpeller qui de droit sur l’état de l’infrastructure », a indiqué un responsable de ce mouvement d’humeur.
Mais ce coup de com. qui n’aura duré qu’une dizaine de minutes a buté contre l’incompréhension de certains usagers qui voulaient forcer le passage. Passés les échanges d’invectives, les barrières ont été levées et place au travail.
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Pour les riverains, la réhabilitation de l’infrastructure consiste à boucher les nids de poule qui jonchent l’infrastructure. Car après chaque pluie abondante, ils courent le risque d’être emportés par les eaux débordantes.
Pour que l’initiative porte des fruits, une cotisation préalable a permis de réunir la somme de 400 000 F CFA. Ce montant a permis d’acquérir des agrégats, du ciment et d’autres matériaux. « Nous n’avons pas la prétention de pouvoir réhabiliter complètement l’infrastructure avec nos maigres revenus, mais c’est notre responsabilité de faire ce que nous pouvons pour le bien commun », a déclaré un membre de l’initiative qui a requis l’anonymat.
À coups de pioches, de pelles, et bien d’autres outils, chacun y est allé de ses compétences pour que l’initiative commune soit un succès. Pendant que les uns transportent des agrégats qui serviront à boucher les nids de poule, les autres s’emploient à accoster les passants à qui il est demandé de mettre la main à la poche en guise de soutien à ce travail d’intérêt commun.
Toujours dans l’esprit de soutenir l’œuvre commune, des femmes apportent des packs d’eau ou du café aux ouvriers de circonstance.
Bernard Kaboré