Spots publicitaires marche meeting de l’opposition : pas de diffusion sur la télé nationale, indignation du comité d’organisation
A quelques heures de la marche meeting à laquelle les Burkinabè sont appelés, l’opposition politique a convié la presse ce vendredi 2 juillet 2021 à Ouagadougou pour dérouler le format de la manif. Le président du comité d’organisation l’a dit et redit, il s’agit d’une marche pacifique et silencieuse. Pourtant, les spots publicitaires de l’évènement ont été interdits de diffusion à la télévision nationale, de quoi indigner les organisateurs.
A ce dernier rendez-vous avec la presse avant les hostilités, il n’y avait pas moins de 15 représentants de partis politiques, essentiellement des membres du comité d’organisation : le président dudit comité, Boubacar Sanou, le responsable de la commission communication et par ailleurs président du parti Vision Burkina, Do Pascal Sessouma, le président de l’ADF-RDA, Gilbert Noël Ouédraogo, pour ne citer que ceux-là.
Avant de dérouler le format que prendra la marche, le président de la commission communication qui s’est fait le porte-parole des conférenciers, a d’abord réagi au récent réajustement du gouvernement. « L’opposition politique en prend acte. Cependant, elle rappelle que le simple changement dans l’équipe gouvernementale n’est pas la seule préoccupation de l’opposition », a indiqué Do Pascal Sessouma.
Et comme pour dire que l’appel du chef de l’Etat demandant de surseoir à la marche est nul et non avenu, la manif est maintenue sur toute l’étendue du territoire, « non pour désunir les Burkinabè dans la lutte contre le terrorisme, comme semble insinuer le chef de l’Etat, mais plutôt pour marquer davantage la solidarité et l’unité nationale face à cette tragédie », a fait savoir le porte-parole.
Alors que l’opposition envisage « une marche pacifique et silencieuse », le camp d’en face, entendez, le parti au pouvoir, compterait tenir une contremarche, à en croire une déclaration attribuée à un cacique du MPP. Pas de risque de dérapage ? Réaction du président du Comité d’organisation, Boubacar Sanou : « Là-dessus, la Constitution est claire. Nous avons une autorisation dûment délivrée par les autorités compétentes. Nous attendons que chacun joue son rôle. Dans un Etat démocratique, de telles déclarations ne devraient pas passer sous silence. Il appartient donc aux responsables de la sécurité de prendre les dispositions nécessaires pour que toute personne qui appelle à une confrontation puisse répondre de ses actes ».
Pour l’opposition, la majorité présidentielle est au cœur d’une « communication intimidante » depuis l’annonce de la manif. « Le MPP tente de faire croire que l’objectif que nous visons n’est pas républicain », a déploré Boubacar Sanou.
Alors qu’elle voulait annoncer sa manifestation via la télévision nationale, l’opposition a buté contre le véto du média qui aurait défendu sa position par l’appel du président du Faso à surseoir à la marche. « Je rappelle que le français est une langue claire, propre et limpide. Surseoir et interdire, ça fait deux. Si le chef de l’Etat avait pris un décret interdisant cette marche, nous ne serions pas à cette conférence ce matin. Pour le moment, nous on ne se trompe pas de combat », a réagi le communicateur en chef de l’évènement, Do Pascal Sessouma.
Bernard Kaboré