Politique

Flambée des prix des produits : « Si ça persiste, on finira par demander au gouvernement de partir », Eddie Komboïgo, CFOP

Le ministre du Commerce, de l’Industrie et de l’Artisanat, Harouba Kaboré, a eu, dans la matinée de ce vendredi 13 août 2021, une rencontre d’échange avec le Chef de file de l’opposition politique (CFOP) sur la flambée des prix des produits de première nécessité. Ce huis-clos qui aura duré près d’une heure a eu lieu au siège du CFOP, sis au quartier Zone du bois à Ouagadougou.

A la fin des échanges, le ministre du Commerce a très rapidement fait le point aux hommes de medias. Pourquoi cette flambée des prix et qu’est-ce que le gouvernement fait pour résoudre le problème ? Selon lui, les raisons sont exogènes compte tenu du fait que le Burkina Faso importe près de 70% des produits de première nécessité. A l’en croire, la pandémie de covid 19 peut expliquer cette augmentation des prix. A l’en croire, le gouvernement mènent des actions pour sortir définitivement le pays de la dépendance à savoir l’importation de certains produits qui fait qu’avec le dérèglementation au niveau des coûts du fret, des bateaux et de la disponibilité des conteneurs, le pays est une victime de ce choc exogène.

« Grâce à cet entretien, nous avons compris qu’il est important de continuer à faire des efforts supplémentaires pour juguler le problème », a déclaré le ministre, conscient que ce phénomène qui impacte le plan national est sous régional et mérite que la CEDEAO et l’UEMOA organisent un ensemble d’outils en matière de flotte pour éviter que dans des situations pareilles, les pays de l’Afrique de l’Ouest soient les premières victimes. « Je suis satisfait de la rencontre et je pars d’ici enrichi au regard de ce que j’ai pu obtenir du CFOP », a conclu Harouna Kaboré.

Des mots qui n’auront pas eu le mérite d’apaiser la tension au niveau du CFOP car, prenant à son tour la parole, le président Eddie Komboïgo a annoncé qu’il n’a pas vu de propositions concrètes tendant à améliorer les prix à court et moyen terme. Pour lui, si le gouvernement n’augmente pas la production intérieure, les produits vont toujours grimper. Il reproche D’ailleurs à ce régime « le manque de cette vision de travailler à augmenter la production ». « Rien qu’au niveau des céréales, il y a de gros efforts qui sont faits au niveau de l’INERA pour produire les semences. Malheureusement ces semences sont restées dans les magasins des producteurs puisqu’il n’y a pas d’intrants. Le prix de l’engrais est passé de 200 000 à 410 000 voire 450 000 F CFA, ce qui fait que les producteurs ont diminué les surfaces de production avec cette peur qu’à termes nous ayons un déficit céréalier », a expliqué Eddie Komboïgo qui souhaite que les autorités prennent des dispositions idoines pour que dans les trois mois qui suivent les prix baissent. Si tel n’est pas le cas, ajoute-t-il, ce ne sera pas la peine d’en vouloir à la société civile ou à l’opposition qui pensent que si la situation pourrit, on finira par demander au gouvernement de partir. Pour le chef de file, ce n’est pas de la provocation ou de l’incitation à la haine mais exprimer un problème qui leur tient à cœur comte tenu de la misère vécu par la population. « On a l’impression que le gouvernement cultive cette misère pour ensuite faire sortir certains présidents d’institution avec quelques graines pour distribuer aux populations. Les Burkinabè ne sont pas des garibous, c’est triste pour notre pays », a-t-il déploré.

Comme pour calmer un peu le jeu, Eddie Komboïgo a indiqué que le ministre du Commerce, debout à ses côtés, fait des efforts même si ses premiers responsables ne s’en rendent peut-être pas compte et ne lui donnent pas les moyens nécessaires pour travailler efficacement.

Zalissa Soré

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