Ministère de la Santé : vers une obligation du pass vaccinal pour les agents
De début septembre à fin octobre, une étude conduira des équipes d’enquêteurs dans les ménages, à travers le territoire, pour collecter des données sur la séroprévalence de la covid 19 au Burkina, données jusque-là inexistantes. A la faveur du lancement de cette étude, intervenu dans la matinée de ce 18 août 2021, le ministre de la Santé, Charlemagne Ouédraogo a annoncé l’instauration prochaine du pass vaccinal obligatoire pour les agents.
Environ un an et demi après l’apparition des premiers cas sur son sol, soit à la date du 15 août 2021, le Burkina comptabilisait officiellement 13 677 personnes testées positives à covid 19, dont 170 décès. Pour le ministre de la Santé, Charlemagne Ouédraogo, l’évolution de la courbe épidémiologique laisse croire que le pire est derrière nous. Mais difficile d’infirmer ou de confirmer cet optimisme, d’autant plus que les autorités sanitaires n’ont pas sous la main des données chiffrées sur la séroprévalence de la maladie. Le nombre de tests pratiqués, principalement à la demande, ne permet pas d’avoir une idée précise de la charge de morbidité réelle, explique le chef du département de la Santé.
C’est en réponse à cette situation qu’a été initiée l’étude de séroprévalence de la pandémie au Burkina. Les résultats de cette étude devraient permettre une connaissance de la charge de morbidité réelle, l’adoption de mesures d’interventions pertinentes et de planifier des stratégies de riposte future.
Foi du ministre Charlemagne Ouédraogo, l’étude débutera dès le mois de septembre et sera bouclée en fin octobre, soit sur une période de deux mois. Elle sera mise en œuvre par l’Institut de recherche en sciences de la santé (IRSS), en collaboration avec des structures du ministère de la Santé dont le Centre des opérations de réponse aux urgences sanitaires (CORUS). De façon pratique, des enquêteurs vont sillonner les ménages à travers le territoire. Ce qui fait dire au chef du département de la Santé que « la réussite de cette étude nécessite une sensibilisation des populations afin de susciter leur adhésion ».
Le lancement de la présente étude a été l’occasion pour le ministre de la Santé d’annoncer une mesure bientôt applicable à ses collaborateurs. Dès septembre, dit-il, tout agent du ministère de la Santé qui ne dispose pas d’un pass vaccinal contre la covid 19 ne sera pas autorisé aux rencontres dudit ministère. « Nos réunions se passent généralement dans des salles closes et ceux qui ne sont pas vaccinés n’ont pas le droit de contaminer les autres. Avant de donner des directives aux populations, nous devons, nous, acteurs de la santé, nous discipliner d’abord », a martelé Charlemagne Ouédraogo. Et de préciser qu’une note relative à cette mesure sera diffusée dans les jours à venir.
Bernard Kaboré
