Effondrement d’une dalle à l’université Norbert Zongo : le syndicat du BTP accuse le gouvernement
Le syndicat des travailleurs du Bâtiment et des travaux publics (BTP) s’est prononcé ce lundi, 06 septembre 2021 à Ouagadougou, sur l’effondrement d’une dalle à l’université Norbert Zongo de Koudougou. Il pointe du doigt la responsabilité de l’Exécutif dans ce drame qui a fait 4 morts et un blessé.
De 2011 à 2021, on estime que chaque année, un immeuble ou plus, s’est écroulé au Burkina, avec chaque fois un décès au moins. Cet état des lieux dressé par le syndicat du BTP du Burkina, en dit long sur le mal qui mine le secteur des infrastructures au pays des hommes intègres. Ce qui écœure Abdoul Karim Ouédraogo, le porte-parole du syndicat, c’est le mutisme des autorités et ce en dépit de nombreux effondrements de bâtiments constatés par-ci et par-là. Pour le syndicat, on aurait pu éviter certaines situations si les autorités en charge de la délivrance des autorisations de construire et du suivi de la régularité des chantiers avaient fait leur travail. C’est pourquoi, Abdoul Karim Ouédraogo appelle au sens de la responsabilité du gouvernement, de l’ordre des architectes et des ingénieurs en génie civil, des acteurs de l’immobilier, des responsables des entreprises de BTP, des investisseurs et institutions de financement des infrastructures publiques et privées pour mettre de l’ordre et de la rigueur dans le secteur. Toutefois, le collectif se réserve le droit d’engager des actions de contrôle et de dénonciation publique des manquements en matière de réalisation et de sécurité des infrastructures publiques.
Pour sortir de ce cercle vicieux et éviter que les cas d’effondrement se multiplient, les acteurs du bâtiment exhortent les travailleurs à dénoncer les pratiques non catholiques exercées dans le milieu. Cela concerne, les mauvaises conditions de santé et de sécurité, la corruption dans le suivi et le contrôle technique des chantiers et enfin, il leur est demandé d’exiger des équipements de protection individuelle.
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Ces écroulements de bâtiments éducatifs, sociaux, ou routiers, constatés çà et là, s’expliquent par le délaissement du secteur selon les travailleurs du bâtiment. La preuve disent-ils, est que la convention collective interprofessionnelle du secteur des BTP date de 1956. Une situation incompréhensible pour le syndicat d’autant plus que selon eux le monde du travail est en pleine mutation et qu’on parle de travail décent, de protection sociale, et de responsabilité sociale des entreprises. Et d’ajouter que le monde du BTP ne doit pas rester en marge de cette donne. Ainsi il appelle vivement à une relecture des textes, d’où la nécessité d’une nouvelle convention prenant en compte les intérêts des acteurs du secteur.
Camille Baki
