Crypto monnaie : Le texacoin lancé en attendant la blockchain africaine
La numérisation des services a touché le domaine financier d’où la naissance des crypto monnaies. Bon nombre d’entre elles ont vu le jour et offrent de nombreux services. Au-delà de l’aspect fiduciaire, la crypto monnaie peut être utilisée à d’autres fins pour impulser le développement, foi de Salif Kindo qui a lancé le texacoin, une monnaie numérique burkinabè qui va servir plus tard à la création d’une blockchain africaine. Elle viendrait donc aider, selon ses concepteurs, à résoudre les problèmes de financement des investissements économiques sur le continent. Au cours d’un entretien, cet ingénieur informaticien de formation nous a parlé de ces projets qui vont permettre de ne pas laisser le Burkina Faso en marge des révolutions du moment.
Qu’est-ce que la blockchain ?
Une blockchain est un système informatique décentralisé. Il s’agit d’une technologie composée d’un réseau d’ordinateurs appartenant à des particuliers, d’une base de données distribués, d’un algorithme chargé de faire fonctionner tout cela. C’est un système décentralisé qui ne fonctionne pas avec un serveur ou deux mais avec plusieurs PC.
Comment cette technologie fonctionne-t-elle ?
Sur la blockchain chaque ordinateur se comporte comme un serveur. C’est un registre qui répertorie l’ensemble des transactions d’une activité. Les pages de cet ensemble sont appelés block d’où l’appellation blockchain. La technologie est hyper sécurisée par cryptographie. Chaque PC contient l’intégralité du registre et tout fonctionne selon un mécanisme de consensus qui fait que la version du registre valide est celle qui est contenu dans la majorité des ordinateurs. Pour pirater le système il faut prendre le contrôle de la majorité des blocks qui peuvent être des milliers.
Les diverses applications de blockchain sont-elle une réalité ?
Elle peut aider dans l’authentification de documents notamment des diplômes. De nombreux instituts de formation l’ont expérimenté en Afrique. Ils mettent les diplômes des étudiants sur la blockchain et les recruteurs vérifient l’authenticité du parchemin. Le cadastre numérique est en plein essai au Ghana. Ils sont en train de créer un cadastre sur cette technologie. On sait tous que le domaine du foncier est une bombe dans nos pays. On dispose donc des moyens de savoir si une parcelle a été vendue à de multiples acheteurs. En outre, il y a la tokenisation qui consiste à subdiviser un projet en plusieurs part en émettant une crypto monnaie que des gens vont acheter pour être copropriétaire d’un projet. Les fruits sont partagés par la suite aux détenteurs de la crypto monnaie. Un atout pour réaliser de grand projet avec peu de moyen.
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Les Non fongible token, eux, sont utilisés dans l’art numérique. Jusqu’à récemment il n’était pas possible d’identifier de facon unique un objet numérique du fait du copier-coller. Avec la Blockchain l’identification à travers des certificats numériques est possible. C’est donc un moyen de promotion mondial de l’art africain. Il est également possible de voter à partir de cette technologie. En Russie en Amérique, cela se fait à moindre coût et les résultats sont instantanés. En dehors des finances et de la crypto monnaie la Blockchain est source d’innovations. Il s’agit pour nous de réunir des éléments pour être en phase avec cette technologie.
Avez-vous un écosystème qui vous permet de travailler à Ouagadougou ?
Nous travaillons avec de nombreux collaborateurs à travers le monde. Parallèlement nous faisons de l’ingénierie informatique. On développe des applications web, fournissons des solutions informatiques, créons des sites.
Le trading n’a pas bonne presse au Burkina Faso, notamment avec des sociétés de placement qui se sont volatilisés. Cette pratique a-t-elle encore de l’avenir au Burkina ?
Interview réalisée par
W. Harold Alex Kaboré