CODESP 2021 : la communauté des affaires expose ses préoccupations au Gouvernement
Le Gouvernement burkinabè, avec à sa tête le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a échangé avec le Secteur privé sur les préoccupations du monde des affaires, ce vendredi 1er octobre 2021 à Bobo-Dioulasso.
C’était à l’occasion de la 4e Rencontre nationale Etat-Secteur privé. “L’Accord de la zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF) : défis et opportunités pour la transformation structurelle de l’économie burkinabè”. C’est sous ce thème que se tient la 4e édition de la rencontre nationale du Cadre de concertation et d’orientation pour le dialogue Etat-Secteur privé, en abrégé CODESP, les 1er et 2 octobre 2021 à Bobo-Dioulasso.Ce thème central est décliné en deux sous-thèmes, à savoir “Le secteur privé burkinabè dans le contexte de Covid-19 : mesures de relance pour profiter des opportunités offertes par la ZLECAF” et “Opportunités de transformation structurelle offertes par la ZLECAF : le rôle des filières porteuses”.Au cours de cette rencontre nationale, les deux parties ont échangé sur les préoccupations transversales résiduelles issues des concertations régionales et sectorielles qui ont déjà eu lieu. Elles se sont aussi donné pour mission, d’approfondir la réflexion sur les mesures à prendre pour mettre à profit les avantages induits par la ZLECAF, afin de relever le défi de la transformation structurelle de notre économie.Les échanges ont également porté sur les conclusions et recommandations de l’étude réalisée sur cette thématique centrale et sur l’état de mise en œuvre des recommandations issues de la troisième édition de la rencontre nationale Etat/secteur privé, tenue les 28 et 29 septembre 2020.
Avant l’étape des échanges, une communication sur le thème central a été livrée au profit du monde des affaires. De cette communication, l’on retient que la ZLECAF constitue une opportunité et une menace pour nos entreprises.Comme opportunités, il est ressorti que la ZLECAF pourrait être un levier de promotion des exportations et de l’industrialisation du Burkina Faso. Dans ce sens, elle permettra aux entreprises évoluant dans les filières porteuses et qui bénéficient d’un avantage comparatif, de disposer d’un marché plus large qui est le marché continental.Elle peut également servir de levier pour la diversification et la sophistication des exportations qui sont les deux principales dimensions du changement structurel.En terme de menaces, la communication a fait ressortir que la ZLECAF pourrait constituer un danger à la survie des entreprises nationales et à la réduction des recettes publiques. De façon spécifique, le risque que nos entreprises ne soient pas compétitives sur le marché national, à plus forte raison de pouvoir l’être sur le marché continental n’est pas exclu.En effet, cet accord pourrait conduire à une certaine désindustrialisation du pays et à un renforcement de la tendance actuelle à la spécialisation de l’économie dans la production et l’exportation des produits de base vers les marchés européen et asiatique. De même, neuf défis majeurs à relever ont été identifiés dans le cadre de la ZLECAF. Il s’agit, entre autres, de la nécessité de poursuivre le renforcement des capacités et de la qualité des voies d’accès aux ports, d’accroître le niveau d’accès au crédit par le secteur privé, de rendre accessibles les facteurs de production de qualité à des coûts abordables pour une amélioration globale du niveau de compétitivité des industries.A la suite de cette communication, il y a eu phase des échanges entre le Gouvernement et le Secteur privé. La réouverture des frontières terrestres, la dynamisation des secteurs porteurs de l’économie, la pression fiscale, les lourdeurs administratives, la lutte contre la fraude, la résolution pérenne de l’insécurité, le coût élevé des facteurs de production (électricité, eau), l’inadéquation de la mercuriale des prix, la compétitivité des produits et services locaux face à la concurrence au sein de la ZLECAF. Telles sont, entre autres, les principales préoccupations et doléances du Secteur privé burkinabè dans son ensemble.Après que chaque ministre, en ce qui le concerne, ait apporté des réponses à toutes les préoccupations et doléances du Secteur privé burkinabè, le Premier ministre, Christophe Joseph Marie Dabiré, a remercié l’ensemble des acteurs du monde des affaires pour leurs interventions. Selon lui, cet exercice “contribue à l’amélioration de l’action publique, en vue du développement de notre pays”.”La grande leçon que je tire de ces échanges est qu’entre nous, nous avons besoin de nous informer mutuellement. C’est le manque d’information qui crée des malentendus et qui fait que certains pensent que les autres ne font pas le travail pour lequel ils sont payés. A travers les interventions des uns et des autres, on donne le maximum d’informations pour que le secteur privé puisse se porter mieux”, a expliqué le Chef du Gouvernement.Revenant sur le thème, Christophe Joseph Marie Dabiré a insisté sur le fait que la ZLECAF est beaucoup plus une opportunité qu’une menace. Pour expliquer cette position, il a soutenu que ” la menace pour les entreprises c’est que celles qui ne sont pas compétitives, celles qui ne vendent pas des produits de qualité, sont appelées à disparaître devant la concurrence nationale et internationale”. Néanmoins, il a souligné que cela oblige nos entreprises à se mettre à niveau, pour pouvoir répondre à la demande internationale.”Avant que nos entreprises n’aillent occuper une part du marché africain, il faut d’abord qu’elles occupent le marché national.
C’est lorsqu’elles vont développer des initiatives pour produire suffisamment et répondre à la demande nationale, qu’elles pourront ainsi avoir l’idée d’occuper une part du marché africain, car elles auront des excédents qu’elles pourront exporter”, a-t-il révélé.Par ailleurs, le Premier ministre a indiqué que l’objectif du Gouvernement est de travailler à faire en sorte que l’offre réponde à la demande.”C’est notre grande priorité pour que nos populations puissent vivre dans de bonnes conditions. Après, lorsque nos entreprises pourront répondre à la situation nationale, en termes d’offre des produits, elles pourront attaquer le marché international, à travers le continent africain pour occuper une part de ce marché”, a déclaré le Chef du Gouvernement.En cela, il a exhorté à produire pour le marché national. “Consommons ce que nous produisons et produisons ce que nous consommons”, a-t-il appelé, avant d’inviter la communauté des affaires à ne pas regarder les menaces que constitue l’élargissement de notre marché vers le marché africain, mais de regarder les opportunités de la ZLECAF.”Je tiens à rassurer le Secteur privé de la disponibilité de mon Gouvernement à toujours l’accompagner. Des dispositions sont déjà prises à cet effet. Nous sommes en train de travailler à restructurer notre économie.
Le secteur privé à sa place à travers les efforts fournis par le Gouvernement, de manière à ce que ce soit dans le partenariat que nous allons le satisfaire et ce, au profit de toute la population”, a précisé Christophe Joseph Marie Dabiré.
DCRP/Primature