Valorisation des produits de l’UEMOA : et de deux pour le Mois du consommer local !
Sur initiative des chefs d’Etats de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), le mois d’octobre est, depuis 2020, dédié à la promotion des produits de l’espace communautaire. Cette année, l’évènement qui est à sa deuxième édition se tient sous le thème « Promouvoir le consommer local : une contribution à la mise en œuvre réussie de la ZLECAf ». Le lancement des activités du Mois est intervenu dans l’après-midi du 6 octobre 2021 au siège de la Commission de l’Union à Ouagadougou.
Plus que quelques minutes et ce sera le tour de Félicité Koffi de recevoir les visiteurs de marque. Debout derrière une table bondée, elle s’affaire à bien disposer chaque emballage de sorte à ce que tous les échantillons soient visibles. La jeune dame représente tout un pays, la Côte d’Ivoire. Contrairement à d’autres exposants, elle a choisi de montrer une facette de l’agroalimentaire ivoirien avec une panoplie de produits : biscuits à base de cacao ou d’anacarde, de l’atiéké ou de l’ananas déshydraté, des liqueurs à base de fruits, etc.
Nous sommes au siège de la Commission de l’UEMOA où, au terme de la cérémonie de lancement de la 2e édition du « Mois d’octobre, mois du consommer local au sein de l’Union», les officiels visitent des stands d’exposition-vente de produits made in UEMOA. Ici, 8 pays présentent leurs potentialités. De l’agroalimentaire à la maroquinerie en passant par l’art vestimentaire, il y de quoi impressionner ceux qui croient dur comme fer que les meilleurs produits proviennent de pays ou de continents lointains. En effet pas d’ajouts de matière première importée, pas non plus de matière chimique associée à ces produits exposés.
A l’origine, le « Mois d’octobre, mois du consommer local au sein de l’UEMOA » est une recommandation faite en 2019 par les ministres en charge du commerce de l’espace communautaire lors d’une rencontre tenue à Ouagadougou. Une recommandation avec trois objectifs majeurs à savoir : une réorientation des modes de consommation afin de valoriser les potentiels nationaux via la transformation locale des produits ; un relèvement du niveau des échanges communautaires ; la consolidation du marché commun de l’Union.
Un an après cette rencontre, ce qui était une volonté affichée s’est transformé en une réalité à travers la première édition de l’évènement. Et maintenant, c’est une tradition qui s’installe avec la tenue de la deuxième édition placée sous le thème « Promouvoir le consommer local : une contribution à la mise en œuvre réussi de la ZLECAf ». Le long de ce Mois, seront menées diverses activités dans les huit pays que compte l’UEMOA. Des expositions-ventes à de cross populaires en passant par des rencontres d’échanges, etc.
Pour une Afrique aux barrières douanières allégées
Pour le président de la Commission de l’UEMOA, Abdoulaye Diop, le consommer local, plus qu’un concept, est « un mode de vie qu’il faudra adopter en créant les conditions favorables à l’initiative privée et l’accroissement de l’entrepreneuriat des jeunes », et partant la création de richesses et la lutte contre le chômage. « Cette création de richesses conditionne une croissance soutenue de nos économies et facilitera l’indispensable transition fiscale qui permettra de compenser, à moyen et long terme, les pertes de recettes », a soutenu Abdoulaye Diop. Promouvoir le local, a-t-il ajouté, « c’est soutenir à la base l’ensemble des politiques visant à renforcer et transformer les PME, conditions nécessaires à la stimulation de l’économie ». Et ce n’est pas tout, cette promotion des produits locaux, selon celui qui vient d’être porté à la tête de la Commission de l’UEMOA, permet aux entreprisses de l’Union d’être plus compétitives et facilite un approfondissement du marché communautaire.
Si le thème de la présente édition met l’accent sur la Zone de libre-échange continentale africaine, c’est parce que la problématique est d’actualité et que la Commission de l’UEMOA veut réaffirmer son soutien à cette initiative des chefs d’Etats et de gouvernements de l’Union africaine. Le but de la mise en œuvre de la ZLECAf, faut-il le rappeler, est de permettre des échanges commerciaux à moindre coût entre pays africains en rationalisant les procédures aux frontières.
Bernard Kaboré