27e édition du FESPACO : des médailles pour des personnalités du cinéma burkinabè et africain
Dans le cadre de la 27e édition du FESPACO (Festival panafricain du cinéma et de la télévision de Ouagadougou), plusieurs personnalités du monde du cinéma burkinabè et africain ont été décorées ce jeudi 21 octobre 2021.
Ce sont au total 28 personnes qui ont reçu des médailles de l’ordre du mérite des arts, des lettres et de la communication avec agrafe cinématographie. Et dans ce lot, trois ont été faits officiers, 18 sont désormais des chevaliers à titre normal et sept autres chevaliers à titre exceptionnel.
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Pour ce dernier groupe, il s’agit plus précisément de Gédéon Vink (réalisateur hollandais vivant au Burkina), d’Eltahir Gihan (Egypte), d’Abderrahmane Sissako (Mauritanie), d’Alain Gomis (Sénégal), de José Pédro Pimenta (Mozambique), d’Anzata Ouattara (Côte-d’Ivoire) et de Seydou Koné dit Alpha Blondy de la Côte-d’Ivoire.
Le scénariste et réalisateur franco-sénégalais, Alain Gomis, était animé par un sentiment de redevabilité. En effet, il estime que ce n’est pas le moment de baisser les bras mais de continuer à se battre pour qu’il y ait plus de films et que les acteurs arrivent à s’exprimer au-delà de la censure. « Cette édition pour moi est un rappel sur le fait que rien n’est gagné et qu’il faut faire en sorte que les choses soient un peu moins difficiles pour les générations futures », a-t-il ajouté.
Le sourire se lisait sur toutes les lèvres
Diplômée en journalisme, Anzata Ouattara a publié dans le magazine féminin Go Magazine des nouvelles dont le titre est « Les coups de la vie ». Cette œuvre, inspirée des problèmes conjugaux, a été adaptée à l’écran et passe sous forme de série sur la chaîne A+. Ainsi, la journaliste et écrivain pense que c’est grâce à ce travail qu’elle a reçu cette médaille. Visiblement très émue, elle n’a pas manqué de dédier cette insigne à son pays, à sa famille, ses collaborateurs et surtout à ces milliers de lecteurs qui, chaque jour, ne cessent de la propulser en avant.
Devenue réalisatrice après avoir été pendant plusieurs années sous le feu des projecteurs, Alima Ouédraogo pense que ce geste du ministère de la Culture burkinabè est une manière de leur montrer qu’ils sont suivis. « Quant à nous, nous devons redoubler d’efforts pour montrer qu’on a mérité cette décoration », dixit celle qui est plus connue sous le nom Sofia qu’elle a hérité après avoir joué dans le film « Sofia » de Boubakar Diallo.
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Récipiendaire de la médaille chevalier de l’ordre du mérite, Luc Damiba attribue cette reconnaissance aux 18 années de dur labeur entrepris dans le cadre de l’association Semfilms, une structure qui a réalisé de nombreux films « provocateurs et très engagés ». Elle a aussi créé le festival ciné droit libre qui a lieu dans six capitales africaines (Ouagadougou, Abidjan, Dakar, Bamako, Niamey et Nouakchott). L’association vient de sortir un documentaire et une fiction. Il s’agit de « Massoud » sur le terrorisme et de « Massiba, le mal d’un peuple » sur l’insécurité.
Dans l’interview accordée aux journalistes, le ministre de la Culture, des Arts et du Tourisme, Elise Thiombiano, a fait savoir que la liste de ceux qui méritent des distinctions n’est pas exhaustive. Elle espère trouver une autre opportunité pour décorer au fur et à mesure ceux qui interviennent dans le domaine du cinéma et qui font du FESPACO ce qu’il est.
Zalissa Soré