Appel de Jean-Paul II pour le Sahel : toujours d’actualité 41 ans après
La Fondation Jean-Paul II a commémoré le 41e anniversaire de l’appel de Ouagadougou pour le Sahel ce vendredi 22 octobre 2021 dans la capitale burkinabè. Un appel qui reste d’actualité au regard de la crise sécuritaire avec ses multiples conséquences que vivent les Sahéliens.
«Moi, Jean Paul II, je me fais la voix de ceux qui n’ont pas de voix, la voix des innocents, qui sont morts parce que l’eau et le pain leur manquaient… » Voici en substance l’appel que le pape Jean-Paul II d’alors, devenu saint Jean-Paul II, lançait à Ouagadougou le 10 mai 1980, dans un Sahel en proie à une sécheresse sans précédent. Aujourd’hui, 41 ans après, il ne s’agit plus d’une sécheresse mais plutôt d’attaques de groupes terroristes armés qui provoquent les mêmes conséquences comme la faim, et la soif, les raisons fondamentales de l’appel de Saint Jean-Paul II pour le Sahel. Ce cri du cœur de sa sainteté n’est pas tombé dans l’oreille d’un sourd, plusieurs investisseurs se sont engagés à apporter de l’aide à 9 pays du Sahel. Si parmi les actions menées, on note la création de la Fondation Jean-Paul II, il y a également des projets de développement pour l’amélioration des conditions de vie des habitants de cette partie de la planète. Ainsi on note la réalisation de cordons pierreux, la construction d’une école catholique à Mopti en juin 2017, la mise en œuvre du projet de récupération de terre à Bérébéré au Tchad en 2014, pour ne citer que ces projets visant à venir en aide à ces pays. Les bienfaits de cet apport de la papauté ont été salués par Félicité Diarra, du diocèse de San au Mali, représentant les 9 pays bénéficiaires.
Présent à cette cérémonie, le chef de l’Etat burkinabè, Roch Marc Christian Kaboré, a salué ce cri du cœur de ce successeur de Saint Pierre qui a été salvateur dans les dures épreuves que la sécheresse a imposé à ces peuples. Il a renouvelé son souhait de voir l’actuel chef de l’Eglise catholique romaine fouler le sol du pays des Hommes intègres.
Dans son message lu pendant la cérémonie, l’actuel pontife romain, le pape François, a exhorté les autorités politiques à agir. Pour lui, il est impératif d’œuvrer à la stabilité et à la paix dans les pays du Sahel et pour cela il faut agir, seule condition pour protéger la dignité et l’intégrité des humains.
Face à cette crise sécuritaire que vit cette sous région, n’est-il pas temps de plaider auprès de la communauté internationale en faveur des pays du G5 sahel quant à leur vœu de voir leur force conjointe placée sous le chapitre 7 du Conseil de sécurité de l’ONU ? Le pape François viendra-t-il au Burkina , comme l’y invite le président Kaboré, y renouveler l’appel de Saint Jean-Paul II ? Seul le temps nous situera.
Camille Baki