Ministère des Infrastructures : le syndicat des travailleurs dénonce le pillage des ressources à travers les avenants
La coordination des sous-sections du syndicat des travailleurs des travaux publics, du bâtiment, de l’hydraulique et assimilés (SYTTPBHA/MI) a animé une conférence de presse ce 16 novembre 2021 à la Bourse du travail. La rencontre a été voulue pour dénoncer la mauvaise gestion qui caractérise le ministère des Infrastructures.
La question des avenants avec incidence financière, de l’entretien routier et du fonctionnement de l’Ecole nationale des travaux public ont constitué les principaux sujets des discussions avec les journalistes.
S’agissant des avenants avec incidence financière, le SG de a coordination SYTTPBHA/ MI, M’Di Yaméogo, a été choquée de constater que le conseil des ministres en sa séance du 03 novembre 2021, a marqué son accord pour des avenants au profit d’entreprises attributaires des travaux du programme d’urgence de réhabilitation et de bitumage de tronçons de routes et d’ouvrage de franchissement. « En parcourant le rapport transmis en conseil des ministres du 28 octobre 2021, on note que le montant total des avenants pour ce seul programme d’urgence s’élevé à 15 848 048 774 FCFA dont 15 204 842 465 FCFA d’avenants pour les travaux et 643 206 309 FCFA d’avenants pour le contrôle », a-t-il indiqué, ajoutant que parmi les raisons évoquées pour justifier les avenants, il y a l’insuffisance dans les prévisions techniques de certaines études qui relève de la responsabilité des bureaux ayant conduit ces études.
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Le secrétaire à l’information, Jean Hervé Ouédraogo, a également fait remarquer que la plupart des avenants interviennent au moment où les entreprises ont épuisé la quasi-totalité de leur délai d’exécution. « Au regard de ce qui précède, la coordination SYTTPBHA/MI dénonce et rejette ces avenants avec incidence financière qui constituent une prime à l’impunité. Elle exige qu’une enquête soit ouverte sur ces avenants lugubres ainsi que sur tous les autres avenants avec incidence financière dont celui de la voie de contournement qui a couté plus de 45 milliards au contribuable burkinabè », a-t-il expliqué.
L’un des manquements relevés par la coordination est la conduite des chantiers sans études préalables qui engendrent toujours des avenants dans leur réalisation.
Du constat de la coordination, depuis l’avènement du pouvoir MPP, l’entretien courant du réseau routier a été délaissé au profit de la voirie et de l’entretien périodique. « On assiste à des travaux d’urgence dictés par les politiciens et les mouvements d’humeur de certaines populations. Le gaspillage de ressources allouées à l’entretien des routes est courant. C’est le cas du tronçon Gaoua+ Batié où le ministère a consacré en 2020, plus de 800 millions pour son entretien périodique alors même que l’entretien est en cours, un appel d’offres a été lancé pour le bitumage du même tronçon publié dans la revue du 22 octobre 2021 », a-t-il confié.
En outre, selon les conférenciers, des disfonctionnements ont été constatés également au niveau de l’école nationale des travaux publics. Sur le plan académique, on peut citer entres autres, selon les conférenciers, l’absence de laboratoire fonctionnel, l’absence de syllabus dans certaines filière, l’enseignement de plusieurs matières par les seuls et même professeurs qui n’ont pas de diplômes dans ces spécialisations, l’insuffisance de professeurs qualifiés, le manque de matériels didactiques, etc.
W. Harold Alex Kaboré