Justice

Procès trafic de carburant : Ablassé Dipama ignorait que l’essence est un liquide inflammable

L’audience du procès pour contrebande de carburant s’est poursuivie ce jeudi 18 novembre 2021 au tribunal de grande instance de Ouagadougou. A la barre, Ablassé Dipama, Abdou latif Koutou, Kassoum Compaoré pour ne citer que ces présumés. Ablassé Dipama sur qui pèse la charge de recel, et de mise en danger de la vie d’autrui dit ignorer que l’essence était inflammable.

Image illustrative (Internet)

Recel et mise en danger de la vie d’autrui. Voilà ce pour quoi, Ablassé Dipama est à la barre du tribunal de grande instance de Ouagadougou dans le cadre du procès de contrebande de carburant. « Vous prenez du carburant avec Karim Dialga » interroge le tribunal. « C’est vrai » a avoué le présumé trafiquant, Ablassé Dipama. Il a expliqué que c’est à la suite de la morosité de son premier commerce, qui consistait à vendre les huiles des véhicules qu’il s’est lancé dans la vente de l’essence.  C’est ainsi qu’il commandait du carburant d’une capacité d’un fût de 200l d’essence dans le dépôt de Karim Dialga pour venir stocker dans son entrepôt à Dassasgho (quartier à l’est de Ouagadougou). Une commande précise-t-il qui se faisait lors des moments de rupture et qui lui était livrée dans un taxi-moto par les employés de Karim Dialga. A la question du parquet de savoir comment le transport de ce carburant se faisait, vu qu’il y a des contrôles sur la voie ? L’accusé a répondu qu’il faisait seulement la commande qu’il ignorait si les livreurs prenaient la voie normale ou s’ils empruntaient des pistes. Il se souvient néanmoins que l’essence arrivait généralement entre 10h et 11h. «  Saviez-vous que le carburant était celui de la contrebande ? À cette question du tribunal, Ablassé Dipama a répondu par la négative. Il a confié par ailleurs au tribunal que c’est grâce à ce commerce qu’il prenait soins de sa famille, particulièrement de son épouse qui était malade. Malheureusement, dit-il, elle est décédée le 3 novembre 2021. Une nouvelle qui a fait couler des larmes à certaines âmes sensibles dans l’assistance. Il recevra les condoléances et les encouragements du président du tribunal.

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Sur le point de la mise en danger de la vie d’autrui, l’accusé a déclaré qu’il ne savait pas que l’essence était un liquide inflammable. Il indique que s’il le savait, il n’allait pas vendre le carburant. Cette charge pèse sur lui parce que son dépôt de carburant se trouvait à Dassasgho zone entourée de concessions et que toutes les conditions n’étaient pas réunies pour la conservation du carburant. L’accusé a reconnu qu’il surveillait le coin la journée et la nuit il rentrait chez lui. Quoi de plus normal pour le parquet de confirmer cette charge.

Image illustrative (Internet)

A l’instar de Ablassé Dipama, sont passés à la barre, Abdoul Latif Koutou, Illyasou Tignegré, Kassoum Compaoré.  Tout comme Abdoul Latif Koutou, associé de Karim Dialga dit ignorer que celui avec qui il gérait la station Total de Gampela était dans la contrebande, Illyasou Tignegre gérant comptable de Dilaga Karim dit ne pas être au courant de la contrebande. Abdou Latif Koutou a ainsi déclaré devant  les enquêteurs que si le carburant de leur station contenait quelques litres du carburant de la contrebande, il donnerait sa tête à couper. Kassoum Compaoré quant à lui rejette en bloc les charges retenues contre lui, car il a toujours cru que son carburant venait de la SONABHY.

Camille Baki

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