Procès assassinat Thomas Sankara : quand le témoin Ismaël Diallo trouve les journalistes indésirables
Appelé ce 6 décembre 2021, pour la deuxième fois, devant la chambre de contrôle du tribunal militaire pour dire ce qu’il sait des évènements du 15 octobre 1987, le témoin Ismaël Diallo a souhaité que la salle soit vidée des journalistes qui, selon lui, n’ont pas fidèlement rapporté ses propos à l’issue de l’audience précédente.
Si ça ne tenait qu’à lui la salle des banquets de Ouaga 2000 serait vidée, ce 6 décembre 2021, des journalistes qui l’avaient investi pour couvrir l’audience du jour. N’en déplaise donc à certaines parties au procès qui, dès le début de l’instruction du dossier à la barre, se sont battues pour l’enregistrement et la diffusion des débats. C’est au président du tribunal, qu’ Ismaël Diallo qui dit avoir entretenu des relations d’amitié avec Blaise Compaoré et Thomas Sankara a signifié son souhait de renvoi de la presse. En cause, estime le témoin, les scribouillards n’ont pas fidèlement rapporté les déclarations contenues dans sa déposition faite au cours de l’audience du jeudi 2 décembre.
A défaut que la chambre accède à sa requête, le témoin a indiqué qu’il se voyait dans l’obligation d’être mesuré dans sa déposition. Mais le président de la chambre, Urbain Meda, a rappelé à monsieur Diallo sa qualité de témoin et qu’il a juré de dire toute la vérité. En outre, celui qui assure la police des débats a confessé son incapacité à mettre qui que ce soit hors de la salle, si ce n’est conseiller au témoin dont les propos auraient été déformés d’user des moyens légaux qui saillent pour rétablir la vérité.
Après que le président de la chambre a attiré l’attention de la presse sur le souhait du témoin, ce dernier a réagi en ces termes : « Si j’étais journaliste, je n’aurais rien écrit sur le témoignage fait aujourd’hui par Ismaël Diallo ».
Bernard Kaboré