Prêts du Fond national pour l’étude et la recherche(FONER : le taux d’intérêt passe à 7%
Les conditions de vie et d’études des étudiants burkinabè ont fait l’objet d’une conférence de presse du ministère de l’Enseignement supérieur ce vendredi 10 décembre 2021 à Ouagadougou. Animée par le secrétaire général dudit ministère, le Pr Mamadou Sawadogo, elle a essentiellement porté sur les reformes entreprises en ce qui concerne le prêt Foner, la restauration et les cités universitaires. Le conférencier a ainsi expliqué pourquoi le prêt Foner se remboursera désormais avec un taux d’intérêt qui passe de 3% à 7%.
Cette conférence de presse se veut une réponse aux déclarations de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB), qui est allée en grève les 8 et 9 décembre 2021. A cet effet, c’est le Pr Mamadou Sawadogo, secrétaire général du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, qui portera la voix de son département à cette conférence. Tout en reconnaissant qu’au plan académique, les retards demeurent significatifs dans certaines filières, le Pr Mamadou Sawadogo, bat en brèche les raisons que l’ANEB a données à la presse pour justifier sa grève de 48h.
Sur le premier point de mécontentement de l’ANEB, le taux d’intérêt élevé du prêt Foner, le Pr Sawadogo est, on ne peut plus clair. Pour lui, si le taux de remboursement passe de 3% à 7% c’est parce que le Foner bénéficie auprès du trésor public d’un prêt à un taux d’intérêt de 4% pour mettre à la disposition de l’étudiant, qui devrait à son tour rembourser avec un taux d’intérêt de 3% après 10 ans. Le 1% restant est supporté par le fonds. Ce qui a occasionné, selon le conférencier, une dette de plus de 20 milliards de FCFA que l’institution doit au trésor public. « Le Foner n’arrive pas à retrouver tous ceux qui ont pris des prêts et cela demeure une difficulté majeure », a-t-il ajouté.
Autre réforme qui fait des gorges chaudes entre le ministère d’Alkassoum Maïga et les associations d’étudiants, c’est la réduction de l’âge d’obtention de l’aide financière de l’Etat aux étudiants qui n’ont pas accès au prêt Foner à l’entame de leurs études. Il est désormais fixé à 23 ans au lieu de 26. Une décision qui permettra, selon le conférencier, de connaitre la situation des étudiants inscrits et poursuivant réellement leurs études dans les universités. Outre la réduction de l’âge pour obtenir l’aide financière de l’Etat, il y’a l’augmentation de la moyenne pour la conserver: elle passe de 5 à 8 . Cette mesure vise d’une part, à faire la promotion de l’excellence et d’autre part à éviter que des étudiants viennent s’inscrire sans prendre part aux évaluations de connaissances, selon le Pr. Sawadogo.
Enfin, pour le SG du département de l’Enseignement supérieur, la fermeture des cités universitaires de Larlé, John Kennedy et celle dite chinoise s’explique par 3 raisons : d’abord l’inadaptation de ces cités à l’hébergement d’étudiants, leur éloignement des sites de prise de cours et enfin leur éloignement des sites de restauration.
Aux étudiants burkinabè, le Pr Mamadou Sawadogo en appelle aux valeurs de patriotisme et à reconnaitre les efforts du gouvernement pour améliorer leurs conditions d’études. « Aux étudiants, je dis qu’il est temps d’être de vrais patriotes », a-t-il conclu.
Camille Baki