Message 11 décembre 2021 : Roch appelle les Burkinabè à consentir l’effort de guerre
Les festivités tournantes du 11 décembre devaient prendre fin cette année à Ziniaré. Mais compte tenu des attaques terroristes, le gouvernement a décidé de ne pas célébrer la fête de l’indépendance comme à l’accoutumée. C’est ce qu’a rappelé le président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, dans le message qu’il a adressé à la nation dans le cadre de la commémoration du 61e anniversaire de l’accession du pays à la souveraineté nationale. Il estime en effet que les FDS et les VDP ont besoin de tous les fils et filles de la nation. C’est pourquoi il demande à tous les Burkinabè de consentir l’effort de guerre, chacun en fonction de ses possibilités. Ci-dessous, nous vous proposons l’intégralité de son message.
Message à la Nation du président du Faso Roch Marc Christian Kaboré à l’occasion du 11-Décembre 2021.
Ouagadougou, 10 décembre 2021.
Peuple du Burkina Faso
Chers Compatriotes de la diaspora
La célébration du 61e anniversaire de l’accession de notre pays à la souveraineté nationale et internationale m’offre l’occasion de saluer la résilience du peuple burkinabè dans le contexte actuel de crise sécuritaire et sanitaire.
Elle se tient à un moment où nous portons encore le deuil de nos valeureux fils et filles, Forces de Défense et de Sécurité, para militaires, Volontaires pour la Défense de la Patrie et civils tombés sur le champ d’honneur de la lutte contre le terrorisme.
Elle se tient aussi à un moment où nos populations continuent de subir les exactions lâches commises par les ennemis de nos valeurs politiques et socio- culturelles.
Cette année, le 11-Décembre est célébré dans la sobriété, pour respecter la mémoire de toutes les victimes du terrorisme.
J’ai une pensée pieuse pour elles et souhaite un prompt rétablissement aux blessés. Aux familles des victimes, je renouvelle ma compassion et mon soutien.
A tous les déplacés internes du fait de l’action terroriste, j’exprime ma solidarité et celle de la Nation entière.
Peuple du Burkina Faso
Compatriotes de la diaspora
Les moments difficiles que nous traversons et qu’endure avec honneur notre vaillant Peuple ne sont pas insurmontables et l’histoire héroïque de nos ancêtres nous l’enseigne.
Autant c’est dans la douleur, mais avec dignité que nous faisons face à toutes ces adversités, autant nous ne devons à aucun moment, nous départir de la conviction que c’est à nous qu’il incombe le devoir historique d’être les artisans de la victoire dans cette guerre injuste qui nous est imposée.
Pour y arriver, chers compatriotes, je vous engage au rassemblement et à l’engagement :
- rassemblement autour de nos vaillantes forces combattantes et des valeurs fondatrices de la République ;
- engagement ensuite de la Nation, dans un élan patriotique, pour faire face à ce péril terroriste en nous appuyant sur une gouvernance vertueuse marquée du sceau de l’intérêt général et du bien commun.
Burkinabè de l’intérieur et de l’extérieur
L’histoire de notre Peuple a ouvert des plaies, ce qui explique sans doute aujourd’hui l’attitude équivoque de certaines personnes face au terrorisme.
Et pourtant, nous devons avoir le courage de nous regarder en face pour solder tout ce passif douloureux, sans fuite en avant, en crevant l’abcès afin de créer les conditions propices d’un nouveau départ.
C’est pour cela que j’ai fait de la réconciliation nationale une priorité majeure de mon second et dernier quinquennat, convaincu que le terrorisme au Burkina Faso est alimenté et entretenu par la haine née de notre histoire politique récente.
Cette réconciliation, nous la réaliserons tous ensemble pour en finir une fois pour toutes avec les rancœurs.
Cependant, nous n’y arriverons jamais en occultant les crimes, sans la vérité, sans la justice et sans le pardon des victimes.
Nous vivons un moment inédit de notre histoire commune, où chaque acteur ou actrice doit, en toute humilité reconnaitre sa part de responsabilité et s’engager pour que nous tournions ensemble, définitivement, la page.
C’est pourquoi, face à la colère légitime engendrée par le lourd bilan humain du terrorisme et au regard du nombre de personnes déplacées internes, j’invite les Burkinabè à ne surtout pas se tromper d’adversaires ni d’ennemis.
En ma qualité de Chef suprême des armées, je ne serai jamais pris à défaut dans notre commune volonté de vaincre les forces du mal qui utilisent notre territoire pour y commettre les trafics et crimes les plus abominables.
Aussi, devons-nous prendre garde à ne pas tomber dans le piège sournois de l’ennemi qui use de tous les stratagèmes pour amener certains d’entre nous, consciemment ou inconsciemment, à faire leur jeu pour semer le chaos au Burkina Faso.
Peuple du Burkina Faso
Je réaffirme mon engagement aux côtés de nos Forces de Défense et de Sécurité, de nos Volontaires pour la Défense de la Patrie, de nos populations résilientes et de nos différents partenaires dans cette lutte contre le terrorisme.
Tous les Burkinabè doivent être de ce combat, car c’est le seul qui vaille la peine aujourd’hui d’être mené.
Je vous invite aussi à un sursaut national, à une véritable prise de conscience sur les priorités qui doivent être les nôtres.
Ce sont notamment :
- l’union sacrée des filles et fils de notre patrie dans la lutte implacable contre le terrorisme ;
- le retour de l’administration et des personnes déplacées internes dans les zones désertées ;
- la sécurisation de toutes les zones infestées par les Groupes Armés Terroristes ;
- la poursuite de la mise en place des services sociaux communautaires de base dans les différentes localités.
- la réorganisation de la défense opérationnelle du territoire impliquant une plus grande participation des populations ;
la consolidation de la citoyenneté démocratique pour le développement et le retour à la paix.
Toutes les réformes engagées au sein des Forces de Défense et de Sécurité et dans l’administration s’inscrivent dans cette optique.
Peuple du Burkina Faso
Chers compatriotes de la diaspora
Les festivités tournantes du 11 décembre devaient normalement prendre fin à Ziniaré cette année.
Pour les raisons que vous connaissez, le Gouvernement a décidé de ne pas célébrer la fête de l’indépendance comme à l’accoutumée.
Ce n’est que partie remise !
Je tiens à féliciter les forces vives de la région du Plateau central pour leur engagement à réussir cet évènement.
Dignes héritiers de nos devanciers, le 61e anniversaire de notre accession à la souveraineté nationale nous interpelle.
Mettons-nous à la hauteur des responsabilités historiques qui sont les nôtres.
Nos Forces de Défense et de Sécurité ainsi que nos Volontaires pour la Défense de la Patrie ont besoin de notre soutien.
C’est pourquoi, je lance un appel, à l’ensemble des filles et des fils de notre Nation, à consentir l’effort de guerre, chacun en fonction de ses possibilités.
Le Gouvernement recevra les instructions nécessaires pour la mise en place d’un dispositif de collecte et de gestion transparente des contributions.
Ensemble, conjuguons nos efforts pour la sécurité, la paix, et le développement harmonieux de notre pays, le Burkina Faso.
C’est le lieu pour moi, d’exprimer ma gratitude à nos autorités coutumières et religieuses, à toutes les associations et structures de la société civile qui ont fait de la paix, de la réconciliation nationale et de la cohésion sociale leur cheval de bataille.
Bonne commémoration du 11 décembre 2021 !
Que Dieu bénisse le Burkina Faso.