Assassinat Thomas Sankara et 12 autres: “Trois types de minutions ont été retrouvées sur les victimes”, l’expert en balistique
L’audience du mercredi 12 janvier 2022 a signé une nouvelle étape dans le jugement de l’affaire Thomas Sankara et autres . Elle a porté sur la présentation des rapports des deux experts, respectivement sur la balistique et l’autopsie des restes des victimes et aussi l’analyse de ce qui reste de leurs vêtements. Pour le spécialiste chargé de l’autopsie, les conclusions de ses travaux font état d’une mort violente et criminelle. S’agissant de l’analyse balistique, le commis à cette tâche évoque trois types de minutions retrouvées, en l’occurrence les munitions de 7,62 mm , celles de 7,62 mm OTAN et des 9 mm . Par la suite, la vidéo de reconstitution des faits a été projetée et la parole fut donnée à la famille des victimes avant la suspension de l’audience. Elle reprendra le 24 de ce mois avec les plaidoiries des parties civiles.
C’est la fin des auditions aussi bien des accusés que des témoins dans le procès Thomas Sankara et autres. Ce 12 janvier, c’était le tour des experts d’entrer en scène. Au nombre de deux, ces spécialistes, le professeur Robert Soudré et le commissaire divisionnaire de police Missa Millogo ont livré le résultat de leurs travaux. Le Pr Soudré était chargé de réaliser l’autopsie des restes du président Sankara et de ceux de ses 12 compagnons d’infortune et le second, le commissaire Millogo , de l’examen balistique. Anatomo-pathologiste, le professeur Robert Soudré a conclu au terme de ses travaux que la disparition des 13 victimes du coup d’Etat du 15 octobre 87 au Conseil de l’entente a été occasionnée par “une mort violente et criminelle”. Cela, en raison selon lui, des balles et de la trajectoire balistique trouvées sur les restes des victimes.
En tant qu’expert en balistique et en identification criminaliste, le commissaire divisionnaire de Police Missa Millogo a expliqué que la mission qui lui a été confiée fut d’examiner les restes des vêtements et des projectiles, de se prononcer sur le type d’armes utilisées, de décrire les indices retrouvés, d’apprécier la distance probable des tirs en l’occurrence l’angle et l’axe des tirs et de faire toute observation utile à la manifestation de la vérité. D’après lui, des projectiles de trois catégories ont été retrouvées sur les restes des victimes du drame du 15 octobre 1987. Il s’agit de munitions de 7,62 mm pouvant être tirées par des fusils d’assaut de type kalachnikov ; des balles de 7,62 mm OTAN, pouvant être tirées par des fusils d’assaut HK G3 et des projectiles de 9 mm utilisés pour des pistolets automatiques et des pistolets mitrailleurs. S’agissant de l’impact de ces armes, l’expert a précisé que la kalachnikov a une distance létale de 25 mètres, la HK G3 à 30 m et le pistolet mitrailleur, 12 à 15 mètres. De manière particulière, il a indiqué que le reste des vêtements du père de la révolution portent des traces de brûlure qui s’expliquent par le fait que le président Sankara a été atteint par des balles traceuses qui partent en feu dès qu’elles sortent de l’orifice d’une arme létale tel un pistolet 9 mm . Et d’ajouter que les parties du corps du numéro un du Conseil national de la révolution ayant pris des balles fut son épaule droite, son bas-ventre, sa poitrine et sa cuisse droite.
Après l’intervention des experts pendant l’audience, le film de plus d’une heure sur la reconstitution des évènements du 15 octobre 87 a été projeté. A la reprise de l’audience dans l’après-midi, après la traditionnelle pause d’une heure, des familles de victimes ont été entendues, en l’occurrence celles de Wallilaye Ouédraogo et de Paulin Bamouni .
L’audience a été suspendue et reprendra le 24 janvier avec les plaidoiries des parties civiles.
Roukiétou Soma