Politique

Restriction des libertés individuelles : le Balai Citoyen annonce un meeting de protestation le 19 février

Pour Smockey, porte-parole du Balai Citoyen(premier plan) en déhors du Congo, le Burkina est le seul pays à restreindre en si peu de temps autant de libertés individuelles

Les restrictions des libertés individuelles à travers la coupure d’internet au Burkina continue de susciter  des réactions au sein de la population. Le sujet a été l’objet de la conférence de presse du Balai Citoyen organisée à son siège ce vendredi 21 janvier 2022.  Face à  ce qu’il a qualifié «  de mesures liberticides », les conférenciers annoncent un meeting de protestation le 19 février prochain.

Depuis l’avènement du régime du  président Roch Kaboré, il y a au pays des Hommes intègres,  une remise en cause systématique des acquis démocratiques en particulier celles des  libertés individuelles et collectives  garanties par la constitution burkinabè. C’est du moins le constat que dresse le Balai Citoyen  à l’occasion de sa conférence de presse. Pour preuve, le mouvement évoque les récentes coupures d’internet mobile décidées par le gouvernement et ses restrictions sur l’accès au réseau social Facebook. Face à ce qu’ils qualifient de « mesures liberticides », les conférenciers ont mis les autorités en garde : « Après des luttes ayant abouti à l’insurrection populaire de 2014,  le peuple burkinabè n’acceptera  plus jamais  un quelconque recul sur ses acquis démocratiques tels celui des libertés de manifester.  Par conséquent, nous rappelons aux apprentis dictateurs au pouvoir de se raviser  avant qu’ils ne se voient  projeter par le peuple dans les abimes de l’histoire ». Au demeurant, les Balayeurs ont   invité les forces patriotiques (OSC, Syndicats, Partis politiques …) à se mobiliser pour  mettre fin « aux restrictions tous azimuts dans notre pays ». Et dans le même ordre, ils ont annoncé un meeting de protestation dans les villes et villages du Burkina pour le samedi 19 février 2022. Le choix de cette date et non celle du samedi 22 janvier comme prévue, s’explique par le besoin d’une marge pour pourvoir saisir les juridictions compétentes, ont indiqué Serge Martin Bambara (plus connu sous le nom d’artiste Smockey) et ses camarades. Car « le mercredi 18 janvier  de l’année en cours, le Balai Citoyen a introduit une demande d’autorisation à manifester devant l’ambassade du Mali à Ouagadougou, mais l’autorité municipale de la ville s’est dépêchée de l’interdire  en évoquant des motifs malicieux de questions relatives à la sécurité ». Toutefois, le Balai Citoyen a précisé que sa démarche vise à soutenir le peuple malien et non la junte au pouvoir.   

Autres questions abordées  à cette conférence de presse :   l’arrestation de deux membres de la Coalition des patriotes du Burkina Faso (COPA-BF) à deux jours de leur marche, la question de la démission du président du Faso réclamée par certains acteurs, « le coup d’Etat présumé déjoué au Faso » et aussi les sorties rarissimes  du Balai Citoyen depuis un certain temps. S’agissant du premier point ,  c’est une injustice de plus  selon Smockey.  Pour ce qui est des marches pour  réclamer la démission du Chef de l’Etat, il se veut clair : « Nous ne sommes pas là pour pousser un rapport de force qui amènerait les citoyens à être confronté à leur gouvernement. Et s’il y a rapport de force qui lui est défavorable, le gouvernement ne pourra que s’en prendre à lui-même ».

Marche du 22 janvier: les Balayeurs ne seront pas de la partie

En ce qui concerne  les sorties  du Balai Citoyens jugées peu fréquentes comme autrefois, le porte-parole de mouvement, Serge Bambara a déclaré : « le Balai n’a pas la main molle c’est pour juste avoir la main sûre qu’il se prononce rarement ». En un mot, pour Smockey, leur philosophie, c’est que chaque action doit amener quelque part ; un résultat conséquent. Pour sa part Ollo Mathias Kambou, membre du Balai Citoyen,   s’est prononcé sur la question d’une tentative de  coup d’Etat. A ce propos, le gouvernement à intérêt à communiquer sur ce fait au risque de perdre la confiance du peuple. Cela, d’autant plus que dans le passé les mêmes autorités avaient fait état d’une tentative de coup d’Etat  et avait promis “édifier” le peuple sur cette affaire, mais il n’en fut rien jusque-là.    

Roukiétou Soma    

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