Pouvoir de transition MPSR : appel à un accompagnement désintéressée de la société civile
Alors que le président du MPSR, le lieutenant-colonel Paul Henri Sandoaogo Damiba multiplie les prises de contacts avec les forces vives de la nation, la société civile burkinabè, qui n’a pas encore été reçue par le chef de l’Etat, veut se trouver une position consensuelle avant une éventuelle prise de langue avec les nouvelles autorités. Pour cela, le Conseil national des organisations de la société civile a initié des concertions régionales. Au cours de celle de Ouagadougou, tenue ce 2 février 2022, le président du CNOSC a prôné un accompagnement « patriotique et désintéressé » du processus de transition par les OSC.
A l’appel de l’instance national de regroupement des organisations de la société civile, des membres du conseil régional des OSC de la région du Centre ont pris d’assaut la salle de conférences du Centre national Cardinal Paul Zoungrana de Ouagadougou. Plusieurs dizaines, voire des centaines de personnes.
Dans les douze autres régions du pays, des rencontres du même format devraient se tenir. De quoi s’agit-il ? Des concertations en vue d’une éventuelle prise de contact avec les nouvelles autorités du pays suite au coup d’Etat du 24 janvier dernier, a expliqué le président du Conseil national des OSC du Burkina, Jonas Hien.
L’objectif affiché est d’arrêter une position consensuelle de la société civile et, éventuellement, répondre d’une seule voix au chef de l’Etat qui, à l’endroit d’autres composantes de la nation, a formulé son vœu cher : un processus de transition pacifique avec une participation patriotique et désintéressée des forces vives de la nation. Ainsi, les différentes propositions faites par les régions seront centralisées pour retenir les meilleures.
Avant même l’ouverture de la concertation de Ouagadougou, Jonas Hien a voulu qu’un point d’honneur soit mis dans le respect de ces maitres mots du nouveau chef de l’Etat: Patriotisme et intégrité. Si le président du conseil national des organisations de la société civile insiste sur cet accompagnement « désintéressée et patriotique », c’est parce que, dit-il, l’opinion publique regarde d’un mauvais œil la société civile, parfois considérée à raison comme porteuse d’intérêts égoïstes. Jonas Hien s’est voulu plus clair : « Nous ne tenons pas ces concertations dans l’optique d’être appelé au gouvernement ou pour nous faire attribuer un poste de nomination ».
Au sujet de l’absence de certaines structures de la société civile à la concertation de Ouagadougou alors qu’il est question de voix consensuelles, Jonas Hien s’en est défendu, expliquant que la rencontre a été ouverte à toutes les organisations qui en ont été informées.
Bernard Kaboré