Assises nationales sur la refondation : les travaux en cours à la salle de conférences de Ouaga 2000
Les assises nationales sur la refondation ont ouvert leurs portes ce 28 février 2022 à la salle de conférences de Ouaga 2000. Un peu plus d’une centaine de personnes prennent part à ces assises qui se déroulent à huis clos. Un seul acte a marqué la cérémonie d’ouverture : le discours du président du MPSR, lu par son représentant, le chef d’Etat-major général de la Gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Evrard Somda.
C’est une journée spéciale. Particulièrement, pour le Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) et les quelques deux centaines de personnes conviées à la Salle des conférences de Ouaga 2000 pour l’adoption et la signature de la charte constitutionnelle de la transition.
Dès les premières heures de la matinée, le lieu du rendez-vous a été pris d’assaut. Les véhicules des participants viennent se garer les uns après les autres au parking. Une file se forme devant l’entrée principale de la salle où un portique de sécurité est dressé. Il faut montrer patte blanche mais aussi se démunir de son téléphone, de quoi susciter un froissement des mines.
A l’intérieur, les chaises réservées sont étiquetées : « représentants des forces vives », « Personnes déplacées internes », peut-on lire entre autres. En attendant le début de la cérémonie d’ouverture, l’ambiance est décontractée. L’on devise par groupes d’affinités. La présence d’un nombre important d’hommes en treillis est remarquable, également quelques figures politiques : Ablassé Ouédraogo du parti le Faso autrement, Eddie Komboïgo de l’ex-chef de file de l’opposition, Tahirou Barry du Mouvement pour le changement et la renaissance, Luc Adolphe Tiao, Yéli Monique Kam, pour ne citer que celles-là. La société civile est aussi représentée.
8h30, le maitre de cérémonie annonce le présidium, composé de cinq personnes. Derrière leurs masques respectifs, l’on reconnait l’ex-Premier ministre de Blaise Compaoré, Tertius Zongo, par ailleurs président des assises ; l’enseignant chercheur, Serge Théophile Balima, modérateur ; le chef d’état-major de la gendarmerie nationale, le lieutenant-colonel Evrard Somda, représentant du chef de l’Etat et la présidente de la commission technique d’élaboration du projet de textes de la transition, Mariamé Ouattara.
Comme précisé plus tôt par le MC, un seul acte marque la cérémonie d’ouverture de ces assises nationales sur la refondation : le discours du représentant du président du Faso. Dans son speech, le lieutenant-colonel Evrard Somda a rapporté la volonté du chef de l’Etat qui souhaite que le processus de refondation soit inclusif et prenne en compte les aspirations du peuple. A ce titre, dit-il, la commission technique qui a travaillé à l’élaboration d’un projet de textes et d’agenda de la transition, base de discussions aux présentes assises, a « admirablement » déployé son génie créateur pour recueillir différentes propositions de toutes les composantes de la nation.
Ces assises auxquelles prennent part « les forces vives de la nation venues des quatre coins du pays » donnent l’occasion de « parachever cette démarche inclusive et participative », selon le représentant du chef de l’Etat qui a décliné quatre objectifs dont l’apport d’amendements et l’enrichissement des propositions consignées dans le rapport de la commission. Selon le lieutenant-colonel Somda, les travaux devraient se dérouler en quatre phases : l’examen et l’adoption respectifs de la charte de la transition, l’agenda et la charte des valeurs, la désignation du président et la signature de la charte de la transition.
Suivant le chronogramme établi, la clôture des travaux est attendue dans l’après-midi, précisément à 19h. Cette clôture devrait marquer le dévoilement de la durée de la transition ainsi que les acteurs qui vont la composer, sachant que la commission technique a préconisé une période de 30 mois pour la tenue d’élections, un gouvernement et une assemblée législative de transition restreints, respectivement à 21 et à 51 membres.
Bernard Kaboré
