Décès Kassoum Kambou : à ce magistrat “chevronné “, la nation reconnaissante

Après la reconnaissance de sa famille professionnelle, Kassoum Kambou a eu droit à l’hommage de toute la nation burkinabè dans la matinée du 1er mars 2022 à la Place de la Nation. Au cours de cette cérémonie qui connue la participation du chef de l’Etat, le lieutenant-colonel Paul-Henri Sandaogo Damiba, le défunt a été élevé au rang de la dignité de grand chevalier de l’Ordre national.

Affectueusement appelé Juge Kambou dans le milieu judicaire, l’ancien président du Conseil Constitutionnel a définitivement quitté les salles d’audience. Décédé à Paris le 19 février dernier, l’homme a reçu les honneurs de sa famille professionnelle d’ici et d’ailleurs, hier au sein de l’institution qu’il présidait depuis 2015 pour un mandat de 9 ans , qu’il n’achèvera pas. Son mérite, ses engagements et ses œuvres , il n’y a pas que ses collaborateurs ou sa famille qui le reconnaissent. La nation entière, avec le président du Faso en tête, lui a rendu hommage à la Place de la Nation au cours d’une cérémonie solennelle. Il était 9h lorsque le chef de l’Etat , le lieutenant-colonel Paul-Henri Damiba fit son entrée. Et aussitôt le Ditanyè a retenti. Quelques instants plus tard, celui qui est considéré comme un baobab a été élevé à titre posthume au rang de la dignité de grand chevalier de l’Ordre de l’Etalon.

Trois interventions ont ponctué le cérémonial: celle de sa fille Kady Kambou qui s’est exprimée au nom de toute sa progéniture, l’intervention de Sanssan Baptiste Da pour le compte de sa famille et celle du président du Conseil supérieur de la magistrature(CSM), Jean Kondé. “Nous sommes fières de toi papa d’autant plus que tes qualités professionnelles et humaines ont été unanimement reconnues par tous. Tu a été un grand magistrat et nous n’aurons pas rêvé d’un meilleur père que toi”, dira la jeune dame en hommage à son géniteur Kassoum Kambou.

Pour sa part, Baptiste Da s’est plutôt attardé à remercier toutes les personnes qui ont apporté leurs soutiens à la famille du défunt mais aussi à rappeler tout ce qu’incarnait l’homme en terme de valeurs.

Mais pour le président du CSM, il est important de rappeler qui était le juge Kambou. Pour lui, Kassoum Kambou fut un haut magistrat chevronné, aux analyses lucides, aux verbes mesurés, à la plume raffinée et auréolé de vertus cardinales dont la vie sur terre servira de boussole pour construire les générations à venir. Travailleur méthodique , sombre et discret, l’homme dira-t-il, a laissé ses empruntes où il est passé. Il puisait d’après lui, son énergie dans son amour pour le genre humain, et son attachement à la défense des droits de l’homme; lequel attachement lui a valu bien de difficultés et de tracasseries , pendant de longue années.

Selon Jean Kondé, le défunt est parti à un moment où ses collègues ont toujours besoins de sa sage lecture des évènements. Ce qui lui fait d’ailleurs penser que si la mort avait présenté une requête en ce qui le concerne, devant ses collègues , celle-ci serait déclarée irrecevable.

Mais rien ne peut contre la grande faucheuse se résigne-t-il. C’est pourquoi, “les larmes sont parfois une réponse inappropriée à la mort”, conclura le président du CSM.

Il faut noter que Kassoum Kambou a débuté sa carrière professionnelle en tant que magistrat intérimaire au tribunal de grande instance de Ouagadougou. Il repose désormais au cimetière municipal de Gounghin.

Roukiétou Soma