Gouvernement de la transition : les grands chantiers du PM Albert Ouédraogo
Fraîchement constitué, le gouvernement de transition, s’est réuni pour la première fois ce lundi 7 mars 2022 à la Présidence du Faso pour une prise de contact. Au terme d’un huis clos, le Premier ministre, Albert Ouédraogo a décliné les priorités de son équipe, allant de la lutte antiterroriste à la restauration de l’intégrité territoriale en passant par la réconciliation nationale.
C’est un premier rendez-vous entre le chef de l’Etat et ceux qui devront mettre en œuvre son programme au cours de la Transition. Comme une tradition entretenue par d’anciens gouvernements et à laquelle Paul Henri Sandaogo Damiba ne voulait pas déroger, il reçoit ses invités dans la mythique Salle polyvalente de Kosyam.
Sur le perron, des dizaines de journalistes font le pied de grue, tandis que les véhicules des membres du gouvernement viennent se garer tour à tour. Qui à bord d’un V8, qui à bord d’une voiture peu remarquable. En costume ou en tenue traditionnel, on affiche une mine sereine, grave ou souriante. Comme une rentrée des classes. On se précipite dans la salle, mais non sans se désinfecter, covid 19 oblige, sous un portique dressé à l’entrée et se prêter aux clichés des cadreurs de la Présidence en vue d’une photo officielle.
Peu avant le début d’un huis clos qui durera à peu près trois quarts d’heure, les cameramen et photographes sont autorisés à des prises de vue dans la salle dédiée. Les nouveaux entrants au gouvernement sont particulièrement dans l’objectif. Comme le ministre de la Fonction publique, Bassolma Bazié ou son collègue de l’Education nationale, Lionel Bilgo.
Le Premier ministre, Albert Ouédraogo est là. Puis, le chef de l’Etat aussi. Ce dernier procède d’abord par une revue des…troupes, pour ne pas dire des ministres. Avec chaque responsable de département ministériel, Paul Damiba échange quelques mots d’amabilité.
Lutter contre le terrorisme, restaurer le territoire
Au sortir du huis clos, c’est le Premier ministre qui en fait le point à la presse. Selon Albert Ouédraogo, le président du Faso a défini des priorités d’action pour l’équipe gouvernementale. Et de citer « la lutte contre le terrorisme, la restauration du territoire national, la réponse à la crise humanitaire, la refondation de l’Etat, l’amélioration de la gouvernance, la réconciliation nationale et la cohésion sociale, la prise en charge et la réinstallation des déplacés internes dans leurs localités respectives ». Au-delà de ces aspects, des reformes « audacieuses » s’inviteront dans l’action gouvernementale avec la promotion d’un certain nombre de valeurs dont l’intégrité, la loyauté, la solidarité, la collégialité et l’exemplarité », ajoute monsieur Ouédraogo.
Foi du nouveau locataire de la Primature, « le président Damiba a par ailleurs insisté sur la réduction du train de vie de l’Etat, la suppression des activités non essentielles ainsi qu’une utilisation rationnelle des ressources étatiques ». Et Albert Ouédraogo et sa fraîche équipe de « prendre l’engagement de travailler avec abnégation à soulager les souffrances des populations et de restaurer notre pays dans ses limites territoriales ». Et pour cela, le PM appelle ses concitoyens à soutenir l’exécutif, tout en rendant hommage aux Forces de défense et de sécurité engagées au front et aux victimes du terrorisme. Albert Ouédraogo se dit convaincu que « la situation est certes difficile mais pas hors de portée, pour peu que nous ayons un sursaut de patriotisme pour mener ce seul combat qui vaille, celui de sauver ce pays que nous ont légué nos ancêtres ».
A l’endroit du chef de l’Etat, Albert Ouédraogo exprime reconnaisse pour la confiance placée en son équipe, explique que le choix de cette équipe restreinte à 25 ministres s’est opéré sur la base de « la compétence, la probité morale et l’engagement total à servir », conformément à la Charte de la transition.
Seule la déclaration du PM a marqué la fin cette rentrée gouvernementale. Selon une source proche de la Présidence, la consigne de faire valoir uniquement le discours du chef du gouvernement a été donnée lors du huis clos. Tant et bien qu’aucun des ministres n’a daigné décliner à chaud son agenda ou ses priorités, même littéralement pourchassés par les scribouillards.
Bernard Kaboré