Marche contre la gestion du chemin de fer par Bolloré: Consortium Burkina 2050 a remis à l’ALT une lettre d’interpellation
Le combat du Consortium Burkina 2050 se poursuit. Ce samedi, 26 mars 2022, Nestorine Sangaré, coordonnatrice dudit consortium et d’autres acteurs ont arpenté les rues de Ouagadougou. Objectif: obtenir des autorités l’annulation des conventions entre notre Etat et le groupe Bolloré. Cela parce que les manifestants pointent du doigt, le groupe pour un certain nombre de choses dont “la mauvaise gestion de notre chemin de fer, ses dettes de plus de 5 milliards à l’Etat burkinabè et plus de 2 milliards à ses anciens employés”. A l’occasion de cette marche, une lettre d’interpellation a été adressée au président l’Assemblée législative de transition (ALT) .
Si les premiers responsables du groupe Bolloré au Burkina n’ont pas accepté prendre le message qu’était venu lui transmettre le consortium Burkina 2050 en compagnie de plusieurs autres acteurs lors de la manifestation du 3 mars dernier, cette fois-ci, les croquants ont eu gain de cause à la marche pacifique du jour . Non pas auprès de l’entreprise à qui ils reprochent une mauvaise gestion du chemin de fer du Burkina depuis 27 ans maintenant, mais parce qu’il ont eu un répondant à l’Assemblée législative de transition. En effet, il était un peu moins de 9h lorsque Nestorine Sangaré, coordonnatrice du Consortium 2050 et ses compagnons, issus de diverses autres associations entament leur marche du jour. Celle-ci est partie de la gare centrale du train, en passant par le rond-point de la bataille du rail pour se terminer à l’ALT. Tout au long de leur parcourt qui du reste duré plus de deux heures, les croquants scandaient “Bolloré dégage”, “annulez le contrat”.
Sur place à l’institution parlementaire, les manifestants ont été reçu par Norbert Tankoano, secrétaire général adjoint de l’ALT, à qui ils ont remis une lettre d’interpellation . En retour, le SG adjoint a promis de remettre le message à qui de droit. Dans cette lettre , les marcheurs y ont inscrits une série de recommandations au nombre desquelles mention est faite de diligenter une procédure dans l’urgence pour arrêter le processus engagé par le groupe Bolloré pour vendre à la société MSC ses actions à SITARAIL; d’engager des poursuites judiciaires contre le groupe Bolloré, après un audit de sa gestion de plus de 27 ans de notre chemin de fer.
Par ailleurs, les croquants invitent l’Assemblée législative à prendre les dispositions nécessaires de concert avec le premier ministre et le président du Faso pour engager des actions urgentes en vue d’empêcher la vente de tous ou une parties des actions de SITARAIL détenues par l’actionnaire majoritaire, Bolloré. Pour ce faire, ils demandent l’annulation des conventions initiales et les conventions de concession revissées de 2016.
Pour Moutaga Traoré, premier responsable du syndicat des retraités du chemin de fer du Burkina Faso par ailleurs membre du consortium Burkina “2050”, des contentieux judiciaires perdurent au sein de SITARAIL. En clair, des travailleurs de SITARAIL ont été selon lui, suspendus depuis novembre 2002 à l’issue de la crise ivoirienne par le patron Bolloré sans aucun motif. En plus de cela, il relève que la compagnie SITARAIL, filiale du groupe Bolloré refuse de délivrer un document administratif aux retraités afin qu’ils puissent faire valoir leur droit de pension.
Quant à la coordonnatrice du consortium, Nestorine Sangaré, la démarche est claire: obtenir l’annulation des conventions initiales de 2015, celles de concession révisée de 2016 et de tous les avenants au contrat car “ces contrats sont inéquitables par rapport à la préservation des intérêts du peuple burkinabè” à ses yeux. C’est pourquoi en dépit de la promesse des autorités du pays d’étudier cette question avec attention en vue de prendre les décisions qui s’imposent, la coordonnatrice a indiqué que la lutte va se poursuivre pour appuyer et aider les autorités afin que les objectifs soient atteints. Dans cette optique tout sera d’après elle, mis en œuvre pour obtenir les 15 000 signatures pour déposer une pétition à l’Assemblée législative de transition car ce ne sont à l’heure actuelle que 10000 signatures qui ont été obtenues, a-t-elle relevé.
Roukiétou Soma