Ultimatum de la CEDEAO sur la libération de Roch: “Le délai de bien faire est le seul que subira le Burkina”, selon le ministre Bilgo
Le gouvernement de la Transition a animé dans l’après-midi du 31 mars 2022 un point de presse. A l’ordre du jour, la situation nationale et ce qui apparait comme un ultimatum de la CEDCEAO au gouvernement de la Transition, à propos de la libération de l’ancien président du Faso, Roch Marc Kaboré. Sur ce point , le ministre de l’Education nationale également porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo s’est voulu très clair: “le gouvernement du Burkina ne subira qu’un seul délai : celui de bien faire” .
Ce n’est pas tous les jours et ce depuis un certain temps que la presse à la possibilité de soumettre au gouvernement de la Transition toutes ses préoccupations en lien avec l’actualité nationale ou internationale en vue de mieux informer les populations burkinabè. A l’occasion de la dernière conférence de presse, les journalistes ne se sont pas privés pour poser moult et une question au porte-parole du gouvernement, même-si certaines préoccupations n’ont tout simplement pas trouvé de réponse par omission ou par choix du ministre Bilgo. Il faut signaler qu’ils étaient 2 membre du gouvernement à animer le débat avec les journalistes : le ministre de l’Education nationale également porte-parole du gouvernement, Lionel Bilgo et sa collègue en charge des Affaires étrangères, Olivia Rouamba.
Après lecture du communiqué du gouvernement par le ministre Bilgo, la parole fut donnée aux hommes de médias. Leurs principales préoccupations: les injonctions de la CEDEAO à la Transition par rapport à la libération de l’ex locataire de Kosyam, Roch Kaboré et la durée de la Transition, la question de Wagner dans notre pays et surtout la situation sécuritaire.
Pour ce qui est du premier point, le porte-parole a expliqué qu’au regard de son statut d’ancien président et des hautes responsabilités que Roch Kaboré a eu à occuper au Burkina et vue le contexte sécuritaire , il est tout à fait normal que le gouvernement prenne toutes les précautions qui s’imposent pour lui assurer une sécurité pleine et entière. Et pour ce faire, des concertations sont d’après lui en cours en vue de voir si l’ancien président rejoindra son domicile familial de Ouaga 2000(qui du reste a déjà été doté d’un dispositif sécuritaire adéquat) ou celui de la Patte-d’oie. Par conséquent, dira le porte-parole ” Le gouvernement du Burkina ne subit qu’un seul délai : celui de bien faire les choses; d’agencer son action conformément aux réalités du terrain en toute objectivité, avec la plus grande prudence et la plus grande réalité. C’est une situation claire et indéniable d’autant plus qu’un rapport récent classe le Burkina 2e pays le plus touché par le terrorisme en Afrique avec 216 incidents enregistrés “.
Relativement à une collaboration avec la Russie, il a indiqué que cela n’est pas une question d’actualité mais n’est pas non plus une question de non actualité. Le plus important est “de remonter en surface car on a touché le fond”, a fait savoir le principal animateur de ce point de presse.
“La situation sécuritaire s’est légèrement dégradée entre le 15 février et le 15 mars avec la poursuite des attaques terroristes. Ces mots viennent du porte-parole du gouvernement pour ce qui avait trait au volet sécuritaire. Cependant, il a relevé que beaucoup d’actions ont été menées ces derniers temps par l’armée. Mieux, dira le ministre, certains déplacés ont pu retourner dans leurs localités; des localités dont il s’est gardé de citer les noms pour éviter de susciter le retour de la violence.
Toujours sur l’aspect sécuritaire, interrogé sur la sortie de certains jeunes issus des zones à forts défis sécuritaires qui font part de leur volonté de se défendre eux-mêmes contre les terroristes, Lionel Bilgo fait une mise au point:” Pour aller au combat, il faut se préparer ; d’où d’ailleurs l’instauration des VDP. L’engagement de ces jeunes doit par conséquent se faire dans un cadre structuré, accompagné par l’armée pour permettre une victoire efficiente et efficace sur le terrain car le but n’est pas d’être suicidaire. ”
L’interpellation de l’ancien président de l’Assemblée nationale, Alassane Bala Sakandé, le 27 mars dernier que d’aucuns qualifient d’atteinte à la liberté d’expression n’est pas passée sous silence par les journalistes. A ce propos, Lionel Bilgo estime que l’essentiel dans une interpellation est que les droits du concerné soient respectés. Et d’ajouter qu’une interpellation n’est pas un acte de culpabilité avéré.
Co-animatrice de ce point de presse, la cheffe de la diplomatie Burkinabè , Olivia Rouamba a pour sa part expliqué, qu’il n’est nullement question d’un ultimatum de la CEDEAO pour la libération de Rock Kaboré encore moins en ce qui concerne la durée de la Transition car la bonne version du communiqué de l’organisation communautaire “exige la libération inconditionnelle et sans délai de Roch Kaboré”.
Au sujet de la période de la Transition pour laquelle la CEDEAO exprime son inquiétude pour le délai de 36 mois qui a été arrêté, la ministre des Affaires étrangères a relevé que jusque-là, la CEDEAO n’a jamais clairement arrêté un temps qu’elle estime raisonnable pour la Transition Burkinabè. Par ailleurs, selon elle, l’approche individuelle et celle collective peuvent différées. Cela dans la mesure où certains dirigeants veulent que ce temps soit revu à la baisse. Mais pour la ministre Rouamba, la CEDEAO est dans une logique dissuasive pour qu’ailleurs des politiques ne soit pas tenter d’imiter ce qui se passe au Burkina . Mais qu’à cela ne tienne, il ne sied pas que la CEDEAO prenne des mesures draconiennes contre notre pays car le faire nous poussera dans une certaine posture de survie où on se donnera tous les moyens de s’en sortir, a -t-elle conclu.
Roukiétou Soma