Société

Les voies de Dieu sont impénétrables


Sur les réseaux sociaux, il y a souvent des histoires interessantes qui vous captivent tout en vous donnant des leçons de vie. C’est le cas de cette histoire que nous vous proposons et qui est vraiment riche en enseignements.

Le secrétaire de la paroisse vint lire les intentions de messe au début de la célébration :
« 1.Demande d’aide et de protection pour l’obtention d’un emploi ; messe demandée par Henri TOE.

  1. Demande d’aide pour l’obtention de la santé ; messe demandée par Sophie SOMDA.
  2. Action de grâce pour la naissance d’un bébé ; messe demandée par Thérèse TOUGRI.
  3. Action de grâce pour l’échec de tous ses projets de vie, messe demandée par Théodore WENDLAMITA ». Le curé qui se tenait à l’autre pupitre situé du côté droit crut qu’il s’agissait d’une méprise du secrétaire. Il s’approcha pour lui signifier qu’une erreur s’était glissée dans la lecture. Le secrétaire lui indiqua du doigt ce qui était sur le papier : « c’est bien écrit : action de grâce pour l’échec de tous mes projets de vie ». Le secrétaire reprit la lecture de cette intention. Ce qui gêna d’avantage le curé retourné à son pupitre. En ce moment le curé regardait furtivement du coin de ses lunettes l’Evêque stupéfait par ce qu’il venait d’entendre. L’Evêque était en visite apostolique ce jour-là. Le curé regretta de n’avoir pas prit le soin de lire les intentions avant le début de la célébration préoccupé qu’il était à préparer son homélie. On sait que la visite de l’Evêque était un grand évènement et qu’il ne fallait pas faire une fausse note ce jour-là. Le curé voyait déjà tous ces efforts tombés à l’eau et il n’avait pas tort. En effet, l’Evêque ne vint pas à la salle à manger lors du repas de midi préparé en son honneur. Avant de rebrousser chemin, l’Evêque lui dit : « cher curé vous avez de drôles d’intentions dans votre paroisse ». Après le départ de l’épiscope, le curé interpella vivement le secrétaire : « Isidore, c’est qu’elle pagaille tu as fait ce matin à l’église ». Le curé était visiblement hors des nerfs. Il faisant des va-et-vient le long de son bureau tandis que ses souliers martelaient le sol. Isidore décontenancé se contenta de dire : « Curé, c’est Théodore qui a fait cette demande ». « Et toi tu écris des inepties pareilles ?» s’écria le curé plein de colère. « Mais oui répondit le secrétaire : « l’apôtre Paul a dit : en toute chose rendez grâce à Dieu. On peut rendre grâce à Dieu pour les échecs non ? » « Bon ! Isidore, dit la curé, décidemment, c’est toi qui va m’enseigner la bible maintenant. A ton Evêque aussi. Lui également semble avoir ignoré cela. Vraiment, tu as fait un mauvais travail aujourd’hui : « action de grâce pour l’échec de tous mes projets de vie ? C’est quoi ça ? Et cela le jour de la visite de l’Evêque ? Bon ! Fait venir le nommé Théodore dans mon bureau ce soir à 17h30. Si c’est de la mauvaise plaisanterie, il saura que l’église n’est pas le lieu indiqué». Le secrétaire repartit dans son bureau chercher le numéro de téléphone de Théodore. Il revint dire au curé que ce dernier ne pourrait venir qu’au tour de 18h 30 à la descente du service. Le curé fut intrigué d’apprendre que le nommé Théodore est un fonctionnaire. Il se demandait comment un homme d’un tel statut social pouvait se livrer à des fantaisies pareilles. A 18h 30 exactement, le curé entendit le tintement de la sonnerie du portail du presbytère. Il sortit et vit un homme portant une veste couleur kaki et des souliers marrons. Il avait un stylo à la poche. Théodore avait de petits yeux que cachaient ses longs sourcils et son front bombé. Il portait une petite moustache. Le curé dévisagea d’un regard rapide Théodore et lui souhaita la bienvenue. Il fit l’effort de cacher sa colère : « Monsieur Théodore, nous paraissez nouveau dans cette paroisse. Allons dans mon bureau ». Les deux rejoignirent le bureau. Théodore se présenta et reconnu effectivement qu’il s’est installé dans un quartier relevant de la paroisse il y a deux semaines à peine. Le curé lui dit : « je vous ai fait venir pour comprendre s’il s’agissait d’une erreur du secrétaire ou si vous aviez formulé votre intention de messe telle que suit : « action de grâce pour l’échec de tous mes projets de vie ». Le curé regardait Théodore en fixant les yeux sur son front bombé afin de savoir si ce visage inconnu donnait l’impression de la sincérité ou de la perfidie. Isidore prit la parole et dit : « c’est mon intention de messe ». Le Curé poursuivit : « votre intention est très étrange. Jamais au cours de mes dix-sept ans de ministère, je n’ai lu une intention pareille ». Théodore ne se doutant pas du remous créé par son intention de messe répondit sans apriori : « Je rends grâce à Dieu parce que je n’ai pas obtenu tout ce j’avais cherché dans la vie. Cependant j’ai obtenu plus que ce que j’avais pu espérer ». Le visage du curé se détendit comme par enchantement. « D’accord » dit-il avec l’envie de connaitre la suite du récit. Il se remua sur sa chaise. Il était un peu plus penché vers Théodore pour l’entendre. « Voyez-vous monsieur le curé, j’ai passé cinq fois le concours de la magistrature et trois fois le concours des inspecteurs des impôts en vain. Ca été un moment difficile. Les oncles et les tantes disaient que j’avais hérité de la malchance de ma mère et incitaient mon père à la renvoyer. Eléonore ma fiancée m’avait envoyé un sms un jour pour m’avertir qu’elle ne souhaitait pas épouser la pauvreté et que si dans un mois je ne trouvais pas du travail je serai responsable de la rupture de nos relations. Je n’ai plus revu Eléonore depuis ce jour-là n’ ayant pas trouvé du travail dans le temps qu’elle avait indiqué. Ca été un moment difficile. Le départ d’Eléonore m’avait terriblement affecté. Je me sentais doublement responsable de mon infortune et de l’échec de notre projet de vie ». Le curé tenait son menton de la main gauche et écoutait. Il faisait de petits remous de la tête pour signifier qu’il suivait le fil du récit. Théodore poursuivit : « N’ayant plus le moindre sou je me suis joint à d’autres jeunes dans un chantier routier. J’étais le seul à avoir des diplômes universitaires. Ils m’appelaient respectueusement : ‘‘ le boss’’. Ca me gênait un peu mais on s’entendait bien. Un jour, l’un d’eux me dit : « le boss, j’ai appris à la radio ce matin que le ministère de la culture avait besoin de trente-deux jeunes diplômés pour effectuer une enquête. Le dernier délai pour participer c’est quinze heures. Le boss, c’est toi qui a des diplômes. Vas-y gérer les choses et fait nous profiter». Il était quatorze heures au moment où mon camarade de chantier m’informait. Le temps que je demande la permission au chef de chantier pour m’absenter et regagner la maison pour prendre une douche avant de rejoindre le ministère, quinze heures étaient déjà arrivées. Je suis arrivé à quinze heures passées de dix munîtes au moment même où le guichet de réception des dossiers se fermait. Ce jour-là j’ai maudis, comme Job, le jour de ma naissance. Une jeune fille, la dernière à remettre ses dossiers, se retourna et me regarda. Elle dit : « Courage. C’est Dieu qui est fort. Le combat continue ». Ce refrain, je l’avais plusieurs fois entendu à l’université mais ce jour-là il prenait un sens particulier parce que justement j’étais fâché contre Dieu. Etant incapable de reprendre le chemin du retour à cause de l’obscurité qui obstruait le visage et le cœur, je me cachai derrière un arbre près du parking et pleurai abondamment. Je me rappelle que c’est la première fois depuis l’âge adulte que j’ai versé des larmes. Au moment où je voulais prendre le vélo pour regagner le chantier, le gardien du parking qui avait remarqué que j’étais arrivé au moment de la fermeture du guichet me dit : « C’est pas fini. Il y a un autre recrutement. Regarde sur les affiches du ministère. Je regagnai le tableau d’affiches à mon corps défendant. Là je vis une annonce de l’UNESCO, l’organisation des Nations Unies qui s’occupe de la culture avec laquelle notre ministère est en partenariat. Je constituai mon dossier sans vraiment y croire. Mais voilà ma candidature fut reçue. Monsieur le Curé, avec le travail, beaucoup de choses se sont arrangées. J’ai pu me faire une vie et une famille. Voyez-vous ? Je n’ai pas eu le travail que j’avais cherché, j’ai obtenu, cependant, plus que ce j’avais espéré. Eléonore est partie. Toutefois, avec Adèle, je n’ai pas le moindre souci. Tous mes projets de vie ont échoué. Dieu les a remplacé par ses projets à lui. Voilà pourquoi je rends grâce à Dieu pour l’échec de mes projets. Ceux de Dieu me paraissent meilleurs ». « Les voies du Seigneur sont impénétrables » dit le curé. Il ajouta : « c’est la formulation de ton intention qui était incomplète. Je comprends maintenant. Je te remercie d’être passé me voir». « Les voies du Seigneur sont impénétrables » répétaient-ils chacun de son côté en s’en allant.

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