Géopolitique : « Poutine ne sera jamais le messie des africains mais on a besoin de partenaires fiables », Kémi Séba

L’activiste, figure de la lutte anti colonialiste, Kémi Séba, a animé un meeting ce 14 mai 2022 à la Maison du peuple de Ouagadougou. Il dit être venu pour poursuivre la lutte contre les atteintes à la souveraineté du peuple africain. Dans cette quête, le franco-béninois a précisé qu’il faut  aux africains des partenaires comme la Russie mais la solution doit venir de l’Afrique.

Il est 17 h moins le quart quand Kémi Séba fait son entrée à la Maison du peuple, pour un meeting prévu pour débuter à 14 h 00 mn.  Cela, après  une fausse alerte du MC qui n’a pas été du goût des spectateurs qui occupe le tiers de salle. Ce retard selon le franco béninois est lié aux manigances du néocolonialisme qui va avoir du fil à retordre. «  Nous enjambons les obstacles qui se dressent à nous allons donc prolonger notre séjour au Burkina Faso pour faire donc entendre la voix de la jeunesse du Faso.  Même pour mon arrivée au Burkina mon vol a été annulé à deux reprises. La veille de mon arrivée, des messages de démobilisation ont circulé mais je suis là. On a même rencontré de nombreuses personnes qui étaient surprises de me voir. Mon voyage a été perturbé par le système, notamment des membres de l’ancien régime. J’ai échangé avec le PM Albert Ouédraogo qui m’a rassuré », a-t-il longuement expliqué.

L’Afrique libre ou la mort nous vaincrons.  C’est en ces termes que le président du Urgences panafricanistes prend la parole devant un public acquis à sa cause. De but en blanc il explique à son auditoire qu’il est venu pour mener une lutte de souveraineté qui doit briser la machine occidentale de persécution. «  Plus jamais de bases françaises en Afrique ! Je vais prolonger mon séjour de 3 jours à deux semaines », ajoute-t-il. Dans la foulée, l’activiste demande à la sécurité d’expulser une journaliste de TV5 Monde, Fanny Noaro Kabré,  qu’il a vite fait de remarquer.

Le speech de Kemi reprend de plus belle  avec des pics envoyés à la France qu’il prévient. «  La présence des ambassades sur le sol africain est comptée. Vous avez tué Sankara mais vous ne parviendrai pas à tuer les fils du capitaine de la révolution. La France est un cancer. Nous ne pouvons pas comprendre que nous ayons les sols les plus riches et les populations les plus pauvres.  Notre amour du continent fait que malgré les obstacles, les percussions, humiliations, nous restons debout », lance-t-il.

Par ailleurs, le franco-béninois a invité le président Damiba à ne pas trahir le peuple. «  Nous sommes avec vous pour l’instant  mais ne rendez pas le pays à France ».

Manif  samedi prochain

Je vais m’adresser aux autorités. Le but ce n’est pas de créer le désordre, a rassuré Kémi Séba. « Elles ont interdit de nombreuses manifestations parce qu’elles avaient peur de fauteurs de troubles qui pouvaient créer des affrontements. Mon ennemi ce  ne sont pas les africains mais le néocolonialisme  français.  Nous organisons  une activité pacifique la semaine prochaine et d’une façon ou du notre nous allons nous rassembler. Elle a eu lieu en Afrique francophone partout ailleurs, au Tchad, au Mali, au Niger. Il faut qu’elle ait lieu également sur la terre de Thomas Sankara », a-t-il répété.

La collaboration avec la Russie n’est pas une mauvaise option de l’avis  de Kémi parce qu’il est en contact avec les autorités russes, cubaines et turques également. « Le messi de l’Afrique est en Afrique. Par contre, pour lutter contre l’oligarchie occidentale nous avons besoin de partenariat fiable.  Poutine ne sera pas le sauveur de l’Afrique. Le continent doit compter sur lui-même. C’est très important. Actuellement on a besoin d’alliés mais les premiers à faire le travail de souveraineté c’est nous même.  En Syrie si la Russie n’avait pas intervenu, Bachar Al Assad  allait être anéanti.   Dans la même  dynamique la Russie et Chine ont aussi prêté main forte à  Nicolas Maduro du Vénézuela. Dans cette guerre géostratégique  les russes ont fait plus de bien que l’oligarchie occidentale  », a-t-il confessé.

W. Harold Alex Kaboré