Don de sang : « Cette question n’émeut que lorsqu’on est dans le besoin »
A l’occasion de la Journée mondiale du donneur de sang célébrée le 14 juin, Bassonon Charles Kizito rend hommage aux donneurs de sang, aux agents de santé, à l’Etat, aux partenaires techniques et financiers, aux partenaires du don de sang, aux entreprises et aux particuliers. Lisez plutôt.
14 Juin, Journée mondiale du donneur de sang (JMDS)
Quand j’y réfléchis à haute voix
« Je veux du sang sinon mon fils va mourir, … sinon mon père va mourir, … sinon je vais perdre mon épouse, sinon nous allons perdre notre seul soutien », « Peux-tu m’aider à avoir une poche de sang stp » « On a programmé l’intervention mais il n’y a pas de sang » autant d’expressions que tout agent du CNTS entend chaque jour, de jour comme de nuit de la part de proches de patients, de femmes en couche, de personnel soignant, etc. Les agents ont même souvent peur quand leur téléphone sonne.
« Aidez-moi avec juste une poche de sang pour lever l’urgence vitale de mon patient », « il nous faut du sang pour prendre la femme au bloc sinon la vie de la femme et de la mère sont en danger », « on peut sauver le patient mais il nous faut une poche de sang en urgence », « sans sang, toutes nos tentatives sont souvent vaines ». Cri de dépit de praticiens, qui, volontaires au chevet de leurs patients, sont impuissants, désespérés et désolés pour les patients qui attendent la petite poche.
Ainsi, « poche de sang », « sauver une situation », « sauver une vie », « soulager des familles, des praticiens, des agents du CNTS », etc. se côtoient tous les jours dans notre société. Pourtant, la question de sang n’émeut vraiment quelqu’un que lorsqu’il est dans le besoin de transfusion.
Heureusement, il y a des gens qui veillent :
Les premiers, sans un ordre de préséance, s’appellent donneurs de sang bénévoles et volontaires, associations de donneurs de sang, chefs religieux, chefs d’établissements scolaires, chefs d’entreprises… Ils savent seulement que leurs gestes et/ou leurs dons sauvent des vies. Ils ne se posent plus de questions même pas de savoir qui a reçu leur sang, si le receveur a dit merci ou pas… Ils foncent. Ils organisent le don de sang, ils donnent régulièrement leur sang. C’est tout. En arrière plan, des vies sont effectivement sauvées, il y a le sourire après la naissance heureuse d’un enfant dans la famille, l’intervention risquée est réussie…
HOMMAGE A VOUS DONNEURS DE SANG, ACTEURS DU DON DE SANG, SAUVEURS DE SITUATIONS ET DE VIES.
Les seconds sont agents de santé qui œuvrent jour et nuit, du lundi au dimanche, sans relâche, sans se sourcilier que c’est jour de fête ou férié pour maintenir les gens en vie et en bonne santé, pour sauver des vies. Ils sont dans les formations sanitaires du publique et du privé, parfois travaillant dans des conditions assez difficiles. Ils sont aussi du Centre national de transfusion sanguine (CNTS) et des banques de sang des formations sanitaires. Ils prennent des initiatives, développent diverses stratégies, mobilisent des ressources, tissent des partenariats, etc. soucieux de rendre disponible le liquide précieux de qualité en tout temps et en tout lieu.
HOMMAGE A VOUS PERSONNEL DE SANTE, GARANTS D’UNE TRANSFUSION SANGUINE SECURISEE, SAUVEURS DE SITUATIONS ET DE VIES.
Le troisième groupe est représenté par ceux qui ont compris que le sang produit avec d’énormes charges est cédé gratuitement ; il faut financer ces charges de production pour assurer la continuité du service. Ils s’appellent Etat, partenaires techniques et financiers, partenaires du don de sang, entreprises, particuliers. En réalité, c’est de leurs contributions que dépendent actuellement le nombre de produits sanguins disponibles pour sauver les vies. Actuellement, la satisfaction des besoins théoriques en sang est inférieure à 50%.
HOMMAGE A VOUS PERSONNES MORALES ET PHYSIQUES DE BONNE VOLONTE, GARANTS DU FINANCEMENT DE LA PRODUCTION DU SANG, SAUVEURS DE SITUATIONS ET DE VIES.
Au Burkina Faso, nous avons besoin de 250 000 à 300 OOO poches de sang par an pour couvrir nos besoins en sang,
Nous sommes plus de 9 millions à pouvoir donner par an une poche, deux poches, trois poches…
Nous sommes plus de 9 millions à pouvoir contribuer pour collecter une poche de sang, pour acquérir un réactif ou un consommable de transfusion, etc.
ENSEMBLE, ENGAGEONS-NOUS POUR QUE NUL NE MEURT AU BURKINA FASO PAR MANQUE DE SANG !
Bassonon Charles Kizito