International

1re session ordinaire 2022 du Parlement de la CEDEAO : les Commissions permanentes, mixtes et ad hoc à pied d’œuvre

Débuté le 9 juin, la première session ordinaire 2022 du Parlement communautaire de l’Afrique de l’ouest va boucler ce mercredi, 2 semaines de travaux. Cette semaine, ce sont les commissions permanentes, mixtes et ad hoc du Parlement qui sont à l’ouvrage. Synthèse des travaux de 2 commissions qui ont traité de 2 questions cruciales pour la région : la stratégie de lutte contre le terrorisme et celle de la résilience contre le changement climatique.

La stratégie régionale sur le climat a été présentée le lundi 20 septembre lors d’une plénière du Parlement communautaire par des experts de la commission de la CEDEAO.

 A cette occasion, ils ont expliqué aux députés que ce projet de résilience régionale au changement climatique participe de la vision de la CEDEAO à l’horizon 2050. Elle  s’inscrit cependant dans la dynamique d’une stratégie continentale impulsée par l’Union africaine, et cette dynamique continentale découle elle-même des accords de Paris sur le climat.

La stratégie régionale sur le climat vise à soutenir les efforts des Etats membres de la CEDEAO dans leur résilience contre les effets du changement climatique. Elle s’appuie sur :

  • La recherche d’une cohérence du cadre juridique régional dans la poursuite des objectifs de l’accord de Paris sur le climat ;
  • Le développement de la capacité d’anticipation et de prise de décision des Etats membres pour gérer les risques liés au changement climatique ;
  • La facilitation d’un changement de paradigme et le renforcement des capacités des institutions  de la CEDEAO et des Etats membres dans la mise en œuvre de politiques et d’actions dans la lutte contre le changement climatique ;
  • Le renforcement de la coopération et de la solidarité entre Etats membres en vue de promouvoir de nouvelles approches de mobilisation des ressources financières endogènes et exogènes.

L’autre question importante, la stratégie de lutte contre le terrorisme dans l’espace communautaire, a été examinée au cours d’une réunion de la commission défense et sécurité, toujours le lundi 20 juin. Ce sont des experts de la commission de la CEDEAO qui ont là aussi fait un exposé sur cette stratégie régionale. Cette stratégie est articulée sur l’activation des instruments régionaux, continentaux et internationaux de lutte contre le terrorisme et prévoit par ailleurs la création d’un cadre commun régional pour la prévention et l’éradication de ce fléau.

Des personnes déplacées internes au Burkina, un des pays de la CEDEAO le plus impacté par le terrorisme.

Pour la prévention, la stratégie régionale devra, selon les experts, aider à l’élimination des causes de propagation de l’extrémisme violent ; à la coopération des services de renseignement des pays de la région ; à priver les groupes terroristes des moyens et des espaces d’action ; à promouvoir la démocratie et les droits de l’homme.

Pour la répression et les poursuites judiciaires contre les actes terroristes, la stratégie régionale prévoit de favoriser la ratification et / ou  l’adhésion aux instruments juridiques régionaux et continentaux et  de travailler à leur mise en œuvre efficace en matière de justice pénale. La stratégie préconise aussi d’améliorer la coopération dans les contrôles aux frontières ; de supprimer et criminaliser le financement du terrorisme ; de protéger les infrastructures ; de renforcer les capacités des Etats membres à lutter contre l’extrémisme violent.

Pour la reconstruction ou la réparation des dégâts liés au terrorisme, le projet de stratégie régionale préconise de favoriser une protection des droits des victimes, d’appuyer les initiatives et les actions de réconciliation des communautés affectées et de promouvoir un nouveau contrat social dans les pays durement impactés.

La mise en œuvre de cette stratégie régionale de lutte contre le terrorisme prévoit, selon l’exposé des experts, un mécanisme qui implique un groupe de travail dans chaque pays de la CEDEAO. Ces groupes nationaux de travail devront périodiquement évaluer la situation sous la coordination de la commission de la CEDEAO et la cour de justice régionale. Ces groupes de travail devraient aussi agir pour le droit des victimes des actes de terrorisme pendant que les autres institutions de l’organisation régionale seront impliquées dans la coordination de la coopération et de la formation des acteurs nationaux impliqués dans la prévention et la répression du fléau.

Quand on voit la crise multidimensionnelle que l’insécurité liée aux attaques terroristes a engendré au Mali et au Burkina, les Etats membres de la CEDEAO les plus affectés actuellement, on ne peut appeler qu’à une prompte mise en œuvre de cette stratégie régionale.

Zéphirin KPODA

Articles similaires

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Bouton retour en haut de la page