La Tabaski au Burkina: Une énième prière pour le retour de la paix
Comme chaque année, la grande prière marquant la célébration de l’Eid El Kébir a mobilisé un nombre important de fidèles musulmans à la Place de la nation à Ouagadougou. Contexte national oblige, on a prié, pour la énième fois depuis maintenant plusieurs années, pour le retour de la paix alors que les violences causées par les groupes armés terroristes ont atteint un niveau record au cours des derniers mois.
Il y a ces jours où l’emblématique Place de la nation de Ouagadougou se révèle petite et cherche difficilement son souffle, tant elle est pleine à craquer. Comme, par exemple, ce jour de célébration de l’Aid El Adha, « la fête du sacrifice ».
Les fidèles sont venus de partout, blanchir de leurs boubous cette place dédiée aux grands rassemblements. Dans l’immense foule, la présence de personnalités est remarquable. Le Mogho Naaba, le nonce apostolique, des membres du gouvernement, dont le ministre en charge des Affaires religieuses et son collègue du Commerce, des hommes d’affaires de renom, … Sans oublier des dignitaires religieux qui se tiennent tout juste derrière l’imam Abdalah Ouédraogo qui a dirigé la prière.
Dans son sermon, l’imam Abdalah Ouédraogo a fait la part belle aux questions de la cohésion sociale, de paix et de réconciliation nationale. Après avoir esquissé un tableau de la situation sécuritaire et relevé la difficulté que rencontrent les professionnels de la guerre à lutter contre le mal, l’imam Ouédraogo a prêché pour un abandon à Allah. « Il ne nous reste plus qu’à nous tourner vers Lui », a-t-il déclaré.
L’homme qui a dirigé la prière n’a pas manqué de saluer la présence de représentants d’autres confessions, une présence haute en symbolique dans la promotion de la cohésion sociale et du vivre-ensemble que recommandait déjà le Prophète, a-t-il fait savoir. L’acte majeur qui a clos la séance de prière a été l’immolation du bélier, un rituel selon des recommandations de l’Islam.
Bernard Kaboré