Développement durable en Afrique : le Projet ACE Impact soutient des Centres d’Excellence africains
Comment faire face aux défis du développement en Afrique ? A cette question le projet Centre d’excellence africain initié par la Banque mondiale répond par la recherche, la formation et l’innovation. Les coordonnateurs des quatre (4) réseaux de soutiens aux thématiques inter-centres, ont donné plus de détails sur le projet aux journalistes le mercredi 20 juillet 2022 à Ouagadougou.
Ils veulent apporter des réponses durables et conséquentes aux défis du développement qui se présentent à l’Afrique. Eux, ce sont les réseaux de soutiens inter-centres. Mais que faire ? Comment y arriver ? Pour répondre à ces questions, la Banque mondiale et l’Agence France Développement ont initié le projet des Centre d’excellence africain (CEA). Il s’agit de soutenir l’enseignement supérieur et la recherche en Afrique sub-saharienne autour des questions de l’environnement, de la santé, du numérique et de la formation. Ce, en créant des pôles d’excellence académique dans les universités autours de ces thématiques. « C’est un programme de recherche qui est destiné à être logé dans une institution d’enseignement supérieur visant à développer de l’expertise », a soutenu le Pr Gaoussou Camara, coordonnateur du réseau Science et Technologie du numérique – DTSN (Institut de Recherche pour le Développement-IRD & Université Alioune Diop de Bambey).
Les Centres d’Excellence africain et les objectifs des réseaux
Ce sont au total 53 Centres d’Excellence africain que le programme ACE Impact soutient dans 11 pays à savoir le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Djibouti, la Gambie, le Ghana, la Guinée, le Niger, le Nigeria, le Sénégal et le Togo. Afin de mieux harmoniser ces pôles d’excellence, des réseaux de soutiens à la collaboration thématique inter-centres d’excellence africains ont été créés. Ils poursuivent 4 principaux objectifs. Premièrement, c’est le renforcement des capacités de recherches à travers, entre autres, le financement de bourse de master et de doctorat. Ensuite, le renforcement des capacités en éducation à travers l’amélioration des méthodes d’enseignement. En plus, les réseaux devraient travailler à renforcer ces liens avec les industriels. Sur cet objectif, le Pr Gaoussou CAMARA explique qu’il s’agira de mettre tout en œuvre pour l’amélioration du système industriel en développant la collaboration entre chercheurs, entre les universités mais aussi avec les entreprises privées. Enfin, le quatrième et dernier objectif tourne autour de la durabilité des différents réseaux. Pour ce faire, ils devraient travailler, les Centres d’Excellence, à lever d’autres fonds autres que les financements de la Banque mondiale et de l’AFD. Cette dynamique a pour but d’attirer les meilleurs étudiants, de développer la qualité des formations et d’articuler leur recherche avec des enjeux de développement nationaux et régionaux et de mettre en place de partenariats avec des universités et centres de recherche internationaux.
Le champ d’actions des réseaux
« A chaque réseau, une thématique bien orientée », souligne le Pr Gaoussou Camara. La thématique numérique s’intéresse prioritairement à l’intelligence artificielle, la cybersécurité, l’analyse des données et l’internet des objets. Une thématique pilotée par le Pr Gaoussou CAMARA.
Patrice EBAH (IRD & Institut National Polytechnique Félix Houphouët-Boigny – INPHB) quant à lui coordonne 3 Centres d’Excellence sur la thématique Activité minière responsable et développement durable, au sein du réseau RAMR2D.
En ligne de mire de ce réseau, des recherches constructives durables comme la modernisation des petites mines et la responsabilisation des acteurs, les aspects environnementaux et sociétaux de l’exploitation minière, la biodiversité, la réhabilitation environnementale, tandis que le dernier axe porte sur les nouveaux usages économiques de l’exploitation minières.
Le réseau Gestion durable de l’eau (RES’EAU) revient à Faissal OUEDRAOGO de l’Institut 2IE. Composé de 5 Centres d’Excellence, ses recherches impliquent la mobilisation de la ressource en eau, la planification de sa gestion et la réduction des risques liés à son utilisation.
Dans le programme de soutien des CEA, la formation et le renforcement des capacités ne sont pas en reste. Ce volet précis est coordonné par le Dr Mamadou Diallo (IRD) Coordonnateur scientifique du Groupe Recherche Opérationnelle. Plateforme OMS COVID pour l’Afrique de l’Ouest et du Centre, et Responsable formation des Centres d’Excellence Africains. Son rôle est de dynamiser, de renforcer les activités des centres afin qu’ils soient à mesure de mener à bien leurs recherches, mais aussi atteindre une certaine autonomie pour financer leurs propres recherches. « Toutes ses actions et initiatives tournent autour des objectifs du développement durable », a conclu Faissal Ouédraogo, coordonnateur du réseau gestion de l’eau.
Camille Baki