Paludisme : vers un vaccin à efficacité de plus 75% à l’horizon 2023
Le paludisme constitue un problème majeur de santé publique. En 2020 au Burkina Faso, 11 millions de cas ont été détectés dont 600 000 cas graves et 3966 décès dont 2868 enfants de moins de 5 ans. Ces chiffres témoignent des dégâts énormes causés par le paludisme.
A l’instar des autres chercheurs du monde, les chercheurs burkinabè ne sont pas restés en marge dans la recherche de solutions face au problème de paludisme. A l’unité de recherche clinique de Nanoro, les journalistes ont pu se faire une idée du niveau d’avancement du projet de vaccin en cours avec l’équipe du Dr Halidou TINTO dans le cadre de la caravane de presse organisée par la direction de la communication du ministère en charge de la recherche et de l’innovation.
Connu mondialement à travers la recherche de vaccin contre le paludisme, le Dr Halidou TINTO et son équipe de l’unité clinique de Nanoro ont fait visiter les laboratoires équipés avec du matériel de dernière génération aux hommes de médias avant de leur communiquer le niveau d’avancement du vaccin en cours de développement.
A entendre le Dr TINTO, son équipe a travaillé dans le développent du vaccin RTSS qui est aujourd’hui recommandé par l’OMS pour une utilisation mondiale avec une efficacité modeste de l’ordre de 30% sur 4 ans contre le paludisme grave. Cette efficacité qui parait non suffisante aux yeux des membres de l’équipe va les conduire, en collaboration avec leurs partenaires d’Oxford à développer encore un nouveau vaccin plus efficace que le RTSS. C’est ainsi qu’ils ont travaillé sur une molécule de deuxième génération appelée le R21 qui a rapporté des résultats jamais égalés avec une efficacité de 77% sur une année. Afin d’accélérer l’agenda du développement de ce produit, la phase 2 et 3 sont déjà en cours où en plus du Burkina Faso, d’autres pays comme la Tanzanie, le Mali et le Kenya sont inclus dans l’étude.
Les résultats de la phase 3 sont attendus dans les tous prochains mois et si la tendance va dans le sens de ce qu’on a obtenu comme efficacité dans la phase 2 qui est supérieur à 75%, ce vaccin pourrait déjà être utilisé à l’horizon 2023 chez 250 000 enfants au Burkina Faso. Ces enfants seront vaccinés et suivis.
Suite à ses travaux de recherche sur le paludisme, le Dr Halidou TINTO a été honoré à l’international par plusieurs distinctions. Il a été lauréat de « The Name in Science 2021 » à Oxford. Il a aussi été meilleur scientifique de l’année 2021 attribué par « International Achevements Center » du Canada et également « Game Changers » de la revue Jeune Afrique (titre honorifique). Il est membre de l’académie africaine des sciences.
En rappel l’URCN est une unité de l’IRSS, spécialisée dans la recherche clinique à travers le développement de nouveaux outils de prévention et de prise en charge des maladies.
DCRP/MESRI