Politique

Marche de la transition : le PM Albert Ouédraogo se dit «confiant»

C’est un exercice singulier en son genre: six mois après avoir été porté à la tête du gouvernement, le Premier ministre, Albert Ouédraogo a accordé un grand entretien à la télévision nationale. Un entretien qui a duré un peu plus d’une heure et au cours duquel le PM a répondu à des questions d’actualité avec un accent particulier sur la situation sécuritaire du pays. Interrogé sur sa perception de la marche de la transition, Albert Ouédraogo a dit être «confiant quant à l’issue» du processus.

Le Premier ministre Albert Ouédraogo

Avec le PM, pas moins d’une dizaine de thématiques ont été abordés. Mais contexte sécuritaire oblige, les 2 journalistes qui ont conduit l’interview ont posé des questions se rapportant à la lutte contre le terrorisme, la refondation nationale promise, le dialogue avec les groupes armés, la crise humanitaire… Bref les préoccupations de l’heure des Burkinabè.

Qui attaque le Burkina depuis sept années ?

Question très souvent posée sans qu’une réponse y soit apportée. Albert Ouédraogo n’y a pas échappé et a répondu clairement : “Nous savons qui nous attaque. Il s’agit de deux grands groupes terroristes”, affirme le PM sans coller de noms à ces groupes mais précisant toutefois que l’un est actif dans tout le Sahel et que l’autre agit plus particulièrement sur le territoire burkinabè. Selon le chef du gouvernement, les services de renseignements ont procédé à un profilage des assaillants membres de ces groupes armés agissant contre le Burkina et que ce profilage révèle divers portraits : des opportunistes, des suiveurs, des individus agissant au nom de la religion et des victimes contraintes.

Mais que revendiquent ces groupes armés ? Pas de réponse claire: le PM l’a reconnu, «très peu d’attaques sont revendiquées», avant d’ajouter « On n’a pas une idée claire des motivations »

«Ce qui fonde ma conviction de la victoire… »

Le PM Albert Ouédraogo s’est voulu convaincant quant à la victoire sur les forces du Mal. Éléments qui fondent cet espoir: un renforcement des capacités opérationnelles de l’armée, des efforts budgétaires en soutien, le processus de dialogue avec les groupes armés avec notamment la mise en place des comités locaux dédiés. A ce sujet, Albert Ouédraogo a assuré que «le processus est en bonne marche», reconnaissant tout de même que ” les messages de haine sur les réseaux sociaux sont de nature à perturber la dynamique de ce dialogue”.

La diversification des partenaires de lutte

”Diversification des partenaires oui mais des principes à convenir d’abord”. Ainsi se résumerait l’approche des autorités de la transition, à écouter le chef du gouvernement. Des principes qui reposent, dit-il, sur ”la liberté de choix du partenaire, la sincérité, l’optimisation des atouts de chaque partenaire”. « Il n’est pas question que des troupes étrangères viennent mener le combat à notre place”, a martelé Albert Ouédraogo. Et d’ajouter : «Nous devons d’abord compter sur nos capacités de résilience et de résistance endogènes ». Sur la question spécifique de la France, partenaire de longue date, Le Premier ministre s’est contenté de paraphraser l’ancien président Thomas Sankara pour exprimer la position de son gouvernement en ces termes : « Si depuis des années l’aide n’a pas permis de se passer de l’aide, il faut se poser des questions ».

La cherté de la vie, Albert Ouédraogo dédouane son gouvernement

L’autre épine au pied des autorités de la transition, c’est le coût élevé de la vie. Ce n’est pas la faute à ceux qui ne tiennent les rennes du pouvoir que depuis un semestre, semble dire le PM, Albert Ouédraogo. Il a plutôt indexé l’insécurité qui a désorganisé sinon rendu non fonctionnels les marchés locaux; la guerre russo-ukrainienne qui entraverait le flux des importations de certains produits… Et d’attirer les regards sur les efforts du gouvernement pour inverser la courbe. Il a cité, entre autres, le soutien aux personnes vulnérables à hauteur de 237 milliards de F CFA, une subvention de 70 milliards sur les engrais au profit des agriculteurs.

Satisfait de la marche de la transition ou y voit-il plutôt des aspects à recadrer? La réponse d’Albert Ouédraogo s’est voulu optimiste: ”Tout n’est pas parfait dans la marche de la transition mais nous restons confiant quant à l’issue” du processus , a-t-il déclaré.

En vidéo, l’entretien en intégralité en cliquant sur ce lien: https://fb.watch/f555JHzoEP/

Synthèse par Bernard Kaboré

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