Violences basées sur le genre : les femmes et jeunes-filles déplacées internes subissent beaucoup plus
L’association Yam wekré pour l’épanouissement de la femme (AYWEF), a organisé une conférence de presse ce jour 26 août 2022, au Centre national cardinal Paul Zoungrana. L’objet de cette conférence a été la présentation du rapport de documentation des Violences basées sur le genre (VBG) à l’encontre des femmes et jeunes filles déplacées internes dans les régions de l’Est et du Centre-Nord. 140 victimes ont été approchées au total et il ressort que les violences commises contre elles sont de plusieurs types.
A cause de la situation sécuritaire difficile à laquelle le Burkina Faso fait face, on dénombre à ce jour près de 2 millions de personnes déplacées internes. Plusieurs femmes, malgré qu’elles soient déplacées internes ne sont pas épargnés par les violences. Consciente de cette réalité, l’AYWEF (Association Yam wekré pour l’épanouissement de la femme), a réalisé une étude de terrain de février à mai 2022, soit près de 4 mois, dans les zones de Fada, dans l’Est et Kaya dans le Centre-Nord, afin de prendre connaissance des différents types de violences faites aux femmes et jeunes filles et de leur apporter un soutien. Rappelons que l’AYWEF a été créée en 2012 et son objectif général est de contribuer à la promotion, la protection et la défense des droits de la femme, de la jeune fille et de l’enfant à travers diverses activités.
La présidente de l’association, Madame Salamata Ouédraogo affirme que l’étude a permis de « documenter au total 140 cas de violences basées sur le genre, soit 50 dans la région du Centre-Nord et 90 dans la région de l’Est ». Ce nombre, représente juste des victimes qui ont été abordées. A cette remarque, elle a ajouté « nous sommes conscientes que sur le terrain, la réalité est plus que cela ». Les différentes formes de violences recensées lors de cette étude sont d’au moins 5 à savoir celles morales et psychologique ; celles physiques ; celles sexuelles; celles économiques et celles culturelles. Les présumés auteurs de ces violences d’après les femmes sont les HANI (hommes armés non identifiés), certains membres de la famille ou proches et les membres de la communauté d’accueil.
Le projet d’étude sur les Violences basées sur le genre (VBG), à l’encontre des femmes et jeunes filles déplacées internes, dans les régions de l’Est et du Centre-Nord, a été financé par Freedom house, une Organisation non-gouvernementale présente au Burkina et soutenu par l’USAID et bien d’autres partenaires. Le directeur de projet de Freedom house, M. Ugor Ngima affirme être satisfait des efforts fournis par l’AYWEF,
Les victimes, à l’issue de l’enquête, ont bénéficié d’une assistance médicale, psychologique, alimentaire, financière et professionnelle de la part de l’AYWEF et de ses partenaires. La présidente dit également être satisfaite du travail car il a permis de lever le voile sur les cas de VBG faites aux femmes et jeunes filles déplacées internes. Pour la suite, Les résultats de l’étude seront mis à la disposition de l’Etat, des acteurs humanitaires, et des Organisation de la société civile(OSC) pour que des mesures soient prises pour une assistance complète de ces victimes, une remédiation à ce problème et des poursuites judiciaires pour les présumés auteurs.
Sarah Daboné
(Stagiaire)