Société

Travail des enfants : 45 agents enquêteurs se mettent à niveau

La Direction générale de la protection sociale, l’Institut national de la statistique et de la démographie et le ministère des Finances ont procédé, ce 17 octobre 2022 à Ouagadougou,au lancement  de la formation des agents collecteurs qui auront la charge de glaner des données pour les besoins de l’enquête nationale sur le travail des enfants au Burkina Faso.

En 2020 a travers le monde, plus de 160 millions d’enfants ont été astreints au travail , soit près d’un enfant sur 10. Par ailleurs, 79 millions d’enfants sur les 160 effectuaient des travaux dangereux. Cependant, le nombre d’enfants qui travaillent a baissé d’un tiers depuis 2000 (245,5 millions).Bien que le recul du travail des enfants sur la période 2000-2020 offre un certain optimisme, l’Afrique subsaharienne continue d’être la région qui totalise la plus forte incidence du travail des enfants avec plus d’un enfant travailleur sur cinq. 

Le Burkina Faso, pays en voie de développement n’est pas épargné du phénomène. En effet, l’enquête nationale sur le travail des enfants a montré qu’en 2006, 41,1% des enfants sont économiquement actifs. Afin d’apporter des solutions pour renforcer la lutte contre le travail des enfants, l’Organisation Internationale du Travail a initié un projet régional dont l’objectif est d’éliminer le travail des enfants dans les chaînes d’approvisionnement en Afrique. Ce projet a plusieurs objectifs notamment la cible 8.7 des objectifs de développement durable (ODD), qui vise à éliminer toutes les formes de travail des enfants d’ici 2025.

La formation va durer 9 jours

Le Burkina s’est aligné dans la même logique avec l’adoption et la mise en œuvre du Plan d’action national de lutte contre les pires formes de travail des enfants (2011-2015). La persistance du travail des enfants a conduit le gouvernement à s’engager à nouveau dans son Plan National de Développement Economique et Social pour réduire la prévalence des enfants âgés de 5 à 17 ans économiquement actifs de 41% en 2006 à 25% en 2020. C’est dans cette même optique qu’une nouvelle stratégie de lutte contre les pires formes de travail des enfants a été adoptée le 07 mai 2019 pour couvrir la période 2019-2023. 

S’inscrivant dans la mise en œuvre de cette stratégie , le Burkina Faso a exprimé son intérêt et sa volonté de mettre en place une nouvelle Enquête Nationale sur le Travail des enfants grâce  à  l’appui technique et financier de l’Organisation internationale du Travail (OIT) et de l’Unicef.

D’avril à mai 2022, un test cognitif a été appliqué au « questionnaire enfant » et a permis de reformuler une quarantaine de questions conformément aux résultats dudit test. Aussi, sur la période d’août à septembre 2022 une enquête pilote a été réalisée pour permettre d’améliorer la qualité des outils de collecte et évaluer le temps moyen mis pour administrer les questionnaires ménages et enfants. 

Pour débuter la collecte des données, il est prévu une formation du 17 au 25 octobre 2022  à Ouagadougou. Ces travaux permettront aux 92  enquêteurs de prendre en compte les amendements issus de l’enquête pilote, de maitriser le dénombrement et le tirage  des ménages échantillonnés, de s’approprier le questionnaire a adresser aux enfants, de se former sur la collecte des données via CAPI. Toute les localités du Burkina  mais les zones accessibles seront concernées par l’enquête. « Nous irons dans les camps de déplacés. Nous avons besoin de connaitre la provenance des enfants, les raison qui les ont poussé a se retrouver en situation de travail ».

Selon le directeur de la protection de l’enfant , Isso Bazié, l’enquête va  permettre de collecter des informations sur la situation de travail des enfants au Burkina. « Nous voulons comptabiliser le nombre d’enfants économiquement actifs, les enfants soumis aux pires formes de travail, les jeunes non scolarisés. Il s’agit aussi de savoir raisons et circonstances de ces dysfonctionnements.  L’ enquête nationale de 2006, financée par le BIT et l’INSD a révélé que 1 658  870 enfants  étaient actifs et parmi eux près de 95%  effectuaient des travaux dangereux », a-t-il expliqué longuement avant d’ajouter que la situation sécuritaire est venue aggraver l’existant avec des enfants qui se retrouvent à présent sur des sites d’orpaillage, dans les débits de boisson et l’agriculture.

Que fait l’Etat pour endiguer le phénomène ? L’administration applique la législation du travail adoptée par le biais de services comme l’inspection du travail qui fait des contrôles, l’action sociale qui aide à la réinsertion et à prise en charge des victimes , les FDS qui procèdent au retrait d’enfants et luttent aussi contre la traite et les pires formes de travail.

W. Harold Alex Kaboré

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