Le pouvoir du MPSR: “L’Etat semble être aux mains d’une organisation secrète “, Germain Bitiou Nama
Le Front patriotique a animé une conférence de presse ce jeudi 03 novembre 2022. Ce mouvement s’est prononcé sur la situation nationale marquée par la formation du gouvernement, le recrutement des 50000 VDP, la coopération militaire et la composition du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR).
C’est sa toute première sortie médiatique depuis la prise du pouvoir par le capitaine Ibrahim Traoré le 2 octobre 2022. Le front patriotique à cette conférence de presse a porté un regard sur la situation socio-politique et sécuritaire du Burkina Faso. Tout en se félicitant de la tenue, le 14 octobre dernier, des assises nationales qu’ils jugent plus inclusives, Germain Bitiou Nama et ses camarades notent des graves menaces sur la conduite de la transition politique. En effet, ils s’insurgent contre ce qu’ils ont appelé absence totale de transparence sur la composition du Mouvement patriotique pour la sauvegarde et la restauration (MPSR) ainsi que sa nature dans le dispositif institutionnel du Burkina Faso. « L’Etat semble être aux mains d’une organisation secrète », dénoncent-ils. Ainsi ils demandent qu’on rende publique la composition du MPSR puisque selon eux à part le capitaine Ibrahim Traoré, les autres membres du MSRP sont inconnus.
Le Front patriotique tout en prenant acte de la nomination du Me Kyélem Apollinaire de Tambela comme Premier ministre, fustige sa volonté manifeste d’ostracisme vis-à-vis des hommes et des femmes politiques, des partis et mouvements politiques. En effet, cette organisation de la société civile estime que la fédération des intelligences, le dialogue et la concertation politique pour sortir de l’impasse politico-sécuritaire ne peut pas se faire en écartant les Burkinabè engagés en politiques. « Les libertés de pensées, d’opinions et de manifestations ne sauraient être étouffées par des injonctions du type « tais-toi et va au front » » ont déplorés les conférenciers du jour.
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L’initiative de recruter 50 000 VDP (Volontaire pour la Défense de la Patrie) est saluée par ce regroupement de partis politiques et d’organisations de la société civile. Sur cette question, le coordonnateur du front patriotique, Germain Bitiou Nama émet un bémol. Pour lui, le gouvernement de transition doit sortir des effets d’annonces pour articuler une vision politique populaire et non militariste de la mobilisation patriotique du peuple pour combattre le terrorisme.
Sur la question de la diversification des partenariats, ce mouvement souhaite que les instruments et les politiques de la coopération internationale quel que soit le partenaire soient connus, transparents et basés sur le respect de la souveraineté du Burkina Faso. Selon eux, les accords de coopération ne doivent plus être des sujets tabous, inconnus et inaccessibles. Mais à leur entendement, le Burkina Faso ne doit pas entretenir des accords de coopération qui compromettent son indépendance, et son maintien dans une dépendance cruelle de ne pas pouvoir se défendre contre le terrorisme.
Camille Baki