Politique

Crise au CDP « Quand on remporte un procès on ne fait pas appel »

L’aile historique” du CDP a donné une conférence de presse ce 10 novembre 2022 à Ouagadougou. Au cours des échanges, Achille Tapsoba et ses camarades ont dressé le bilan de la situation nationale et  fait le point du contentieux judiciaire qui les oppose à Eddie Komboïgo, chef de file de l’aile dite “futuriste”. Selon le 2e vice-président par intérim, Salif Sawadogo, l’expert-comptable, pour contenir le flou,  manipule les médias et l’opinion et a fait appel malgré tout après avoir, dit-il, remporté son procès.

Depuis l’arrivée d’Eddie à la tête CDP à la faveur du 7 e congrès en 2018, les  exclusions, les démissions, se sont enchainé, a soutenu Achille Tapsoba d’entrée de jeu. «  Il s’est agi pour lui en tant que chef de parti  de travailler à dresser les militants les uns contre les autres au détriment de les unir. Il n’est pas question de la personne d’Eddie Komboïgo. Nous avons des rapports de président à premier vice-président du parti. Il y avait 11 vice-présidents donc 10 autres vice-présidents.  Avant 2015, 2018, vous avez eu connaissances de mes rapports avec Eddie ? Il s’agit aussi de savoir si avant le congrès il y avait deux facettes d’Eddie, lorsque tous les vice-présidents se sont retrouvés contre Eddie. En réalité le dénominateur commun c’est le président et sa mauvaise gestion », a-t-il argumenté tout en précisant qu’à une période donnée ils regardaient dans la même direction  pour les élections en 2020 où Komboïgo  a été l’unique candidat du parti.

Cliquez ici pour télécharger la déclaration liminaire de la conférence de presse

En son temps on avait travaillé à l’interne du parti conformément à nos statuts et règlements. Lorsque le président a décidé de ramer à contre-courant des textes pour organiser coute que coute un congrès dans l’irrégularité, et  créer une crise au niveau de la direction, c’est de là qu’est né la scission au niveau du bureau exécutif national”, a ajouté Mr Tapsoba qui précise qu’il a été  assigné en justice lui et ses camarades. «  Le sieur Komboïgo a demandé au juge de reconnaitre que son congrès  est légal,  de le reconnaitre  comme président du parti par ce congrès, de  confirmer qu’il est le seul président en exercice du CDP, d’interdire à Achille Tapsoba l’utilisation des sigles et logo du parti pour la production des déclarations, les rencontres et activités et de me condamner au paiement de 10 millions  d’amende et 1 million 500 par jour pour le retard », a-t-il relaté, poursuivant que le juge  a précisé qu’il n’y a pas lieu à ordonner les mesures sollicitées telles présentées à notre juridiction par Eddie. « Il n’y a pas lieu à condamner au paiement des frais. Condamnons le CDP représenté par Eddie aux dépens. Ce qui a été demandé au juge a été refusé ».

De l’avis  du 2e vice-président par intérim, Salif Sawadogo, lui et ses camarades ne se livrent pas à une mauvaise interprétation des décisions de justice, puisque  c’est la toute première fois qu’Achille Tapsoba, incriminé, se prononce sur le dossier. «  Jusque-là c’était les membres de la direction qui intervenaient sur des chaines de télévision. L’expert-comptable, lui, a bondit immédiatement après le délibéré pour dire qu’il a gagné et qu’il est le président du CDP.  Quand il intervient c’est pour entretenir le flou, communiquant tous les jours pour  manipuler les journalistes et l’opinion.  J’ai avec moi l’appel interjeté par Eddie. Quand vous gagner un jugement, il n’y aucune raison de faire appel. Eddie est allé en première instance, il nous a assigné Achille Tapsoba. Nous nous sommes constitués intervenants volontaires.  Ce qu’il a demandé au juge, il ne l’a pas obtenu. Il a perdu et est reparti en appel pour demander la même chose au juge d’appel. Nous retournons le 17 pour nous défendre », a-t-il longuement expliqué.

Le siège est orphelin

Des explications du 2e vice-président par intérim, Salif Sawadogo, on apprend que le jour du délibéré après avoir gagné en première instance, les jeunes du parti se sont rendus au siège pour l’occuper. « Sur place la Police qui était sous les ordres de Eddie a souhaité prendre connaissance du document de justice. Les jeunes ne le possédaient. Plus tard ils sont revenus avec l’extrait de la grosse qui ne comporte pas de formule exécutoire. En présence de notre huissier les policiers ont refusé l’accès au lieu. Le lendemain nous avons eu la grosse, qui indique que la présidence échoie à Achille Tapsoba. Nous avons  écrit au secrétaire général du ministère de l’Administration territoriale en demandant qu’il tire toutes les conséquences liées à la décision du juge », a-t-il confié, ajoutant que par la suite, ils ont pris langue avec la direction générale de la Police souhaitant que l’on assure notre sécurité tout en leur permettant d’accéder au siège. Chose qui a été refusée. A ce jour, aucun des camps n’a accès au siège.  

W. Harold Alex Kaboré

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