Justice : le syndicat autonome des magistrats du Burkina fête ses 40 ans d’existence
Le syndicat autonome des magistrats du Burkina (SAMAB) fêtera ses 40 ans de création demain 27 mars 2023. A cet effet, cette structure syndicale a produit une déclaration que nous vous proposons ci-dessous.
Le Syndicat Autonome des Magistrats Burkinabè (SAMAB) commémore ses quarante ans d’existence dans l’arène syndicale de la magistrature burkinabè. C’est l’occasion pour nous de faire une rétrospection en nous inclinant devant la mémoire de nos vaillants militants qui nous ont quittés d’une part et nos dignes forces de défense et de sécurité et volontaires pour la défense de la patrie tombés sur le champ d’honneur d’autre part. Que leurs âmes reposent en paix !
Aussi, voudrions-nous rendre un vibrant hommage à tous ceux qui nous ont précédés à la tête de cette prestigieuse structure syndicale en apportant leurs grains à moudre pour l’édification du SAMAB. En effet, depuis sa création le 27 mars 1983 jusqu’à nos jours, le SAMAB, en tant que structure syndicale pionnière dans la magistrature burkinabè, a toujours œuvré pour une magistrature indépendante, crédible, intègre au service du peuple au nom de qui justice est rendue. A cet effet, il a toujours, de façon solitaire ou solidaire avec ses pairs de la magistrature, dénoncé, sans équivoque, les velléités d’avilissement du magistrat ou de prise en otage de la démocratie, socle indéniable sur lequel repose certaines valeurs cardinales de la magistrature notamment l’Etat de droit et son corollaire de séparation des pouvoirs induisant l’indépendance de tout pouvoir constitutionnellement reconnu.
Cette posture de défenseur de l’indépendance de la magistrature suscite une myopie circonstancielle des dirigeants politiques du moment, qui, n’obtiennent une thérapie adéquate qu’à l’aune de leur perte du pouvoir d’Etat. C’est donc le lieu de rappeler à l’opinion nationale et internationale, que l’indépendance de la magistrature, loin d’être un privilège pour les magistrats, constitue une garantie certaine pour tout justiciable. De ce fait, nous invitons l’opinion publique, en sa qualité de consommateur final des produits de cette indépendance, à changer de paradigme de sorte à s’ériger en sentinelle de cette quête perpétuelle.
Durant ses quarante années d’existence, le SAMAB a constaté avec beaucoup de satisfaction la maturité du mouvement syndical au sein de la magistrature, en dépit de l’existence de trois syndicats de magistrats. D’ailleurs, cette pluralité de syndicats n’est-elle pas l’expression d’une véritable démocratie ? En fait, force est de constater que les syndicats de magistrats ont toujours parlé d’une seule voix lorsque les circonstances le commandent dans le respect scrupuleux de l’autonomie de chaque structure syndicale. Toute attitude qui nous invite à témoigner notre gratitude à l’endroit des militants des autres syndicats de magistrats en général et de leurs secrétaires généraux en particulier.
Le contexte sécuritaire nous oblige à un syndicalisme résilient en nourrissant le secret espoir que les représailles injustes et injustifiées au soir du régime du Président Rock Marc Christian KABORE, traduites par l’abrogation machiavélique de certains décrets d’application du statut de la magistrature, instaurant, de ce fait, un inachèvement juridique, seront désavouées d’autorité.
En tout état de cause, la nécessité d’une saine et franche collaboration avec les autres pouvoirs constitutionnellement reconnus, nous oblige à souhaiter que les droits statutairement reconnus aux magistrats ne soient écorchés.
Sur ce, nous souhaitons à l’ensemble de nos militants une bonne commémoration des quarante ans de leur structure syndicale.
Vive le SAMAB !
Vive la magistrature burkinabè !
Vive le Burkina Faso !
Pour le Comité exécutif
Le Secrétaire Général
ZABSONRE T.Bruno