50 ans de L’0bservateur Paalga : un colloque international sur la presse traditionnelle en Afrique.
L’une des manifestations phare qui va marquer la célébration du cinquantenaire du quotidien L’Observateur Paalga est assurément le colloque international prévu pour se tenir les 23 et 24 mai à l’université Joseph Ki-Zerbo, au bâtiment PSUT.
Il s’agira pour d’éminents universitaires, chercheurs, promoteurs d’entreprises de presse et praticiens du métier de journaliste au Burkina et ailleurs en Afrique et dans le monde, de réfléchir sur ‘’les médias traditionnels africains face au développement du numérique : résilience, opportunités et défis.’’
Ci-dessous l’appel à communication sur le thème de ce colloque qui en situe le contexte, la justification et l’intérêt. A noter que la participation est libre.
APPEL A COMMUNICATION
Contexte
Les pratiques médiatiques contemporaines connaissent un profond bouleversement lié au développement des technologies numériques. L’essor de l’Internet a induit des transformations dans la manière de produire et de consommer les nouvelles. Cette nouvelle réalité a particulièrement eu un impact sur la presse écrite qui a été obligée de se réinventer pour survivre à la concurrence de la presse en ligne, plus accessible et plus facile à consommer. « A la différence des journaux et des magazines, il ne dépend pas d’une heure de bouclage, ni d’une programmation horaire comme à la radio ou à la télévision. Il n’est pas non plus tributaire d’un processus industriel lourd (imprimerie, transport, portage) et ne connaît aucune limite spatiale ; Internet en tant qu’espace infini permet de construire des formats longs, moyens ou courts sans que ces derniers soient figés d’avance comme dans le chemin de fer d’un journal ou dans le conducteur d’une émission »[1].
En plus du déclin généralisé de la lecture, on constate que les plus jeunes s’intéressent davantage aux nouveaux producteurs de l’information, même si ces derniers ne sont pas toujours professionnels. Les journalistes n’ont plus comme autrefois le monopole de l’information et « l’ère du modèle vertical est révolue »[2].
Justification
En tant que pionnière de la presse écrite au Burkina Faso, le quotidien L’Observateur Paalga, à partir de son expérience, veut initier une réflexion introspective et prospective sur la réalité des journaux dans la sous-région. Cette volonté qui est née suite à la révolution technologique en cours sera, entre autres, matérialisée par un colloque regroupant professionnels et chercheurs en vue de faire un bilan et d’apporter des solutions aux problèmes existentiels de la presse écrite. Rappelons que cette révolution est l’objet de multiples discours, « qui avancent comme une rengaine l’argument de l’impératif économique, bien sûr déterminant, puisque l’usage généralisé des (N) TTIC implique de repenser l’organisation des médias papier en particulier. En effet, ils sont contraints à s’adapter aux changements de comportements généralisés des consommateurs, initiés par ces mêmes technologies, et de mettre en place de nouvelles stratégies pour « survivre » : c’est en tout cas ce qui ressort des discours souvent pessimistes des professionnels, qui affirment que les supports électroniques (qui permettent une information réactualisée à tout moment) sont aujourd’hui les nouveaux « maître du jeu » »[3].
Intérêt
Les nouvelles technologies ont beaucoup influencé les pratiques journalistiques et les modes de consommation des médias. Elles ont fortement contribué à la dématérialisation des supports et retiré le monopole de l’information aux médias. Le contexte actuel oblige particulièrement les journaux à se réinventer comme parfois à se transformer en presse en ligne. Plus de 20 ans après la vulgarisation de l’Internet au Burkina Faso, beaucoup de journaux sont en perte de vitesse à cause de la prolifération des journaux en ligne mais aussi en raison d’un contexte socioéconomique de plus en plus difficile. En plus de cela, les partages tous azimuts des versions numériques des journaux mettent en danger le modèle économique des entreprises. La responsabilité des lecteurs bénéficiant de ces versions est loin d’être une réalité.
La célébration du cinquantenaire du quotidien L’Observateeur Paalga est un moment idéal pour susciter un cadre de réflexion autour des enjeux de la presse écrite en général au Burkina Faso et en Afrique francophone.
AXES DE COMMUNICATIONS
5 axes de réflexions sont proposés pour capitaliser les expériences et envisager l’avenir de la presse dans un contexte de bouleversement technologique.
Axe 1 : Enjeux économiques de la presse à l’ère du numérique
L’avènement de la démocratie a été le principal catalyseur de la presse au Burkina Faso. Cependant, les nouvelles technologies et la vulgarisation de l’Internet ont eu un impact plus significatif sur les entreprises de presse. Aujourd’hui, les publics disposent d’une palette de supports qui leur permettent d’accéder facilement à l’information, d’autant plus que les journaux partagent gratuitement les informations sur leurs sites web. L’immédiateté et la gratuité règnent désormais et agissent négativement sur les recettes de la presse.
Axe 2 : Les pratiques journalistiques à l’ère du numérique
Les pratiques journalistiques connaissent un profond bouleversement du fait de l’expansion des nouvelles technologies. Si l’influence de ces dernières est plus visibles du côté de la réception, il n’en demeure pas moins qu’elles ont véritablement changé la manière de collecter, de traiter et de diffuser l’information. Les nouveaux outils de communication offrent une diversité de supports numériques auxquels les journalistes doivent s’adapter. Beaucoup de métiers se sont créés et greffés au journalisme et les anciennes pratiques ont connu de profondes mutations.
Axe 3 : le bi-média comme alternative crédible pour la presse écrite
Au regard de l’évolution technologique et des pratiques de consommation des publics, la presse écrite exclusive semble avoir des lendemains incertains. Dans le souci de se réinventer les journaux se sont tournés vers le bi-média pour pérenniser le support papier. Au Burkina Faso comme partout ailleurs, la presse quotidienne a depuis le début des années 2000, créé des rédactions ou des cellules de diffusion numérique pour diversifier leurs offres. Même si le format papier est plus adéquat pour des lectures approfondies, les formats digitaux présentent des avantages bien plus intéressants et en phase avec notre époque. Concrètement, le papier et le web sont deux supports complémentaires qui permettent d’augmenter l’audience, de rentabiliser les coûts de production de l’information et surtout de maximiser la portée du message publicitaire.
Axe 4 : Femmes et médias
Le visage du journalisme en Afrique se féminise comme partout ailleurs. En dépit des nombreuses contraintes et clichés auxquels elles font face, la contribution des femmes dans le journalisme africain est non négligeable. En 50 ans de journalisme en Afrique, il est nécessaire de poser un regard sur la profession pour apprécier les avancées et les manquements encore constatés sur le statut et le travail des femmes journalistes au sein des rédactions. Cet axe se focalisera aussi sur la capacité de résilience des femmes journalistes face aux obstacles dressés sur leur chemin.
Axe 5 : Médias, TIC et espace public
Les médias animent l’espace public. Ils permettent à divers groupes et individus de s’exprimer. Les médias sont des pivots de la démocratie. La presse est d’ailleurs considérée comme une forme de pouvoir capable de biaiser le débat public et de nuire au bien commun, au profit de groupes d’intérêt idéologiques ou économiques. Aujourd’hui, l’utilisation des TIC est indispensable pour tous les acteurs qui participent à l’animation de l’espace public. Ces nouveaux outils permettent aux citoyens d’avoir accès à de nouvelles tribunes d’expression.
MODALITES DE SOUMISSION
Les propositions de communication de 300 mots maximum doivent parvenir à l’adresse suivante, colloque50anslobspaalga@gmail.com , au plus tard le 25 avril 2023. Les propositions de communication doivent comporter le nom et le prénom du ou des communicants, l’adresse électronique et téléphonique, le statut professionnel, le grade et l’institution d’origine. Les communications se dérouleront au sein de l’Université Joseph KI-ZERBO de Ouagadougou dans le bâtiment PSUT en présentiel et en visioconférence.
RECOMMANDATION AUX AUTEURS
Les différentes contributions doivent respecter les normes éditoriales de présentation des articles en vigueur au CAMES.
DROITS DE PARTICIPATION
Libre.
COMITE SCIENTIFIQUE :
Pr Justin OUORO (Université Joseph KI-ZERBO)
Pr Magloire SOME (Université Joseph KI-ZERBO, France )
Pr Arnaud RICHARD (Université de TOULON, France )
Dr Julien ADHEPEAU (Université Félix HOUPHOUËT-BOIGNY, Côte d’Ivoire)
Dr Euloge GBAGUIDI (Université Abomey-Calavi, Bénin)
Dr Régis Dimitri BALIMA (Université Joseph KI-ZERBO, Burkina Faso)
Dr Cyriaque PARE (Institut National des Sciences de la Société, Burkina Faso)
Dr Esther Delwendé KONSIMBO (Université Joseph KI-ZERBO, Burkina Faso)
Dr Lacina KABORE (Université Joseph KI-ZERBO, Burkina Faso)
COMITE D’ORGANISATION :
Robert OUEDRAOGO (Coordonnateur, L’Observateur Paalga, Burkina Faso)
Ousséni ILBOUDO (Président du comité d’organisation, L’Observateur Paalga, Burkina Faso)
Zéphirin KPODA (L’Observateur Paalga, Burkina Faso)
San Evariste BARRO (L’Observateur Paalga, Burkina Faso)
Alain ZONGO dit Robespierre (L’Observateur Paalga, Burkina Faso)
Abdoulaye TAO (L’Economiste du Faso, Burkina Faso)
Régis Dimitri BALIMA (Université Joseph KI-ZERBO, Burkina Faso)
Cyriaque PARE (Institut National des Sciences de la Société, Burkina Faso)
Esther Delwendé KONSIMBO (Université Joseph KI-ZERBO, Burkina Faso)
[1] Alice ANTHEAUME, Le journalisme numérique, Paris, SciencesPO, 2013, p.12
[2] Alice ANTHEAUME, op.cit, p. 122
[3] Gilles DELAVAUD (sous la directon de), Nouveaux médias, nouveaux contenus, Paris, Apogée, 2009, p. 224