Situation sécuritaire et humanitaire : le ministère de l’Urbanisme réfléchit sur la contribution des villes à la résilience
Le CASEM du ministère de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat, a été organisé le 7 avril 2023 à Ouagadougou. Ses sessions constituent un cadre de réflexion sur les grandes orientations et de pilotage des actions du département. Elles offrent l’occasion de planifier, de suivre et d’évaluer les actions, d’identifier les difficultés de mise en œuvre et de proposer les solutions et réajustements nécessaires pour la réalisation des actions à venir. Le thème retenu est : « contribution des villes à la résilience face à la situation sécuritaire et humanitaire ».
Cette première session ordinaire de l’année 2023 est consacrée à l’examen et à l’adoption de notre programme d’activités au titre de l’année 2023, élaboré sur la base du contrat d’objectifs 2023-2024.
Selon le ministre de l’Urbanisme, des Affaires foncières et de l’Habitat, Mikaïlou Sidibé qui a lancé les travaux, les actions prioritaires que son département doit conduire afin de contribuer à l’atteinte des principales missions de la Transition sont les suivantes : « la planification de la gestion de l’espace urbain et rural; le renforcement de l’armature urbaine nationale pour une résilience acerue face à l’insécurité ; la résorption des zones d’habitat spontané ; l’apurement du passif du foncier urbain dans les villes de Ouagadougou et de Bobo-Dioulasso ; l’élaboration d’un nouveau programme de production de logements en privilégiant les habitats à loyers modérés ; la construction de logements au profit des PDI, des communautés d’accueil, des FDS et leurs ayants droits ; la relecture et l’adoption de la loi sur la promotion immobilière et la réforme des autres textes régissant le foncier; (vous vous souviendrez que le 29 mars passé, le Conseil des Ministres a procédé à l’adoption du projet de loi sur la promotion immobilière, avec pour ambition d’assainir le secteur et de rationnaliser l’occupation et l’exploitation du foncier urbain) ».
De l’avis du ministre de l’Urbanisme, la pertinence de ce thème n’est pas à démonter. « En effet, depuis 2015, le pays fait face à la plus grande crise humanitaire de son histoire, induite par les attaques terroristes. La conséquence majeure de cette crise est le déplacement massif des populations des zones d’insécurité vers les centres urbains plus sûrs dont le nombre est estimé à 1 997 127 selon le
CONASUR, à la date du 28 février 2023 », a-t-il confié ajoutant que l’arrivée massive des populations a contribué à désarticuler aussi bien les orientations des documents de planification urbaine que les tissus urbains.
Le taux d’urbanisation qui était estimée à 26,1% en 2019, se situerait, avec les 7 139 415 d’hommes et de femmes habitant dorenavant dans les localités reconnues comme villes, à environ 35% en 2022, a précisé le ministère de . « Ce taux de 35% était espéré en 2030 selon certaines projections. La crise sécuritaire a induit une accélération du processus d’urbanisation du Burkina
Faso. De cette crise sécuritaire, la crise de l’urbanité avec la croissance exponentielle de la population suite à l’arrivée massive de PDI, est né. On assiste a la prolifération des non lotis, du fait des besoins accrus de logements, la crise du foncier, la crise économique, etc., a-t-il conclu.
W. Harold Alex Kaboré