Société

Réussite de la mobilisation générale au Burkina : les 6 propositions de Lookman Sawadogo

Dans cette tribune que nous vous proposons, le journaliste et écrivain Lookman Sawadogo propose des pistes de solutions pour la réussite de la mobilisation générale et de la mise en garde au Burkina Faso.

NOTRE PERIL EST GRAND

À propos de l’ordre de mobilisation générale et de mise en garde. J’invite chaque Burkinabé à se dépouiller de tous les oripeaux possibles et certaines œillères afin de lire de façon sincère avec le cœur et un esprit patriotique le contenu de la disposition visée dans la constitution à savoir l’article 59 comme elle se présente ici : « Lorsque les Institutions du Faso, l’indépendance de la Nation, l’intégrité de son territoire ou l’exécution de ses engagements sont menacées d’une manière grave et immédiate et/ou que le fonctionnement régulier des pouvoirs publics constitutionnels est interrompu, le Président du Faso prend, après délibération en Conseil des ministres, après consultation officielle des Présidents de l’Assemblée nationale et du Conseil constitutionnel, les mesures exigées par ces circonstances.

Il en informe la Nation par un message. En aucun cas, il ne peut être fait appel à des forces armées étrangères pour intervenir dans un conflit intérieur. L’Assemblée nationale se réunit de plein droit et ne peut être dissoute pendant l’exercice des pouvoirs exceptionnels. ». Existe-t-il autre caricature plus juste pour décrire un chaos ?Un cliché de la réalité du terrain dans le pays donne ceci, sans être exhaustif bien sûr.Il n’y a que Ouagadougou, Ziniare, Koudougou, Gaoua, Bobo qui sont les seules capitales de région où il est encore possible de passer une journée sans se faire des traumatismescomme dans un Burkina normal.Au contraire de Dori, Dedougou, Kaya, Tenkodogo, Ouahigouya, Fada. Dans ces six capitales de région, c’est l’enfer sur terre; toutes les journées 24/24 sont chargées de peur, d’angoisse et de stress. Les gens sont traumatisés et vivent animés de l’instinct de mort pratiquement. Ils voient et entendent chaque heure les affres de la mort.La prise du décret de la mobilisation générale est le clou de tout débat antagoniste, de clan ou de chapelle. C’est la fin du déni de la réalité. Ceux qui chantaient que tout va bien en camouflant la vérité et ceux qui ont été vilipendés, insultés, menacés pour avoir dit la vérité sur l’état réel du pays, sont maintenant assignés devant la même triste réalité d’un pays dans le chaos.

Maintenant et vu qu’on se retrouve contraint en ultime recours à une mobilisation générale pour la nation, que faisons-nous; comment faisons-nous face à ces ferments toujours vivaces de notre agonie nationale à savoir: nos haines interpersonnelles, nos rancœurs, nos désirs de vengeance, nos divisions égoïstes, nos intérêts partisans etc ?Ma proposition pour une mobilisation générale qui porte fruit et qui puisse offrir une sortie de crise au Burkina Faso est :

Image d’illustration (AFP)

La réconciliation nationale accélérée. Sans perdre du temps. Les actes forts sont :

– Le retour de tous les exilés politiques sans conditions entendu également les simples citoyens sous poursuites judiciaires pour des délits d’opinion

– La Libération de tous les prisonniers de fait politique tels que des putschs notamment en faveur du général Diendere et les ex RSP et tous les autres militaires et civils partageant la même situation

– Le retour au bercail des enfants du président Sankara-

La résolution définitive du problème des radiés policiers et militaires de 2011 et suivants

– La mobilisation exceptionnelle des anciens présidents du Faso pour la gestion de la crise nationale (Jean-Baptiste Ouedraogo, Blaise Compaoré, Zida Isaac, Michel Kafando, Roch Kaboré, Paul Henri Damiba..)

.- Le rassemblement des militaires aux fins d’une meilleure cohésion dans l’armée.

Dieu n’a jamais détruit un peuple si ce n’est ce peuple qui s’auto détruit lui-même. Nous faisons des prières pour la paix mais nous n’œuvrons pas à changer nos cœurs, nos pensées et notre esprit d’adversité fraternelle.Au demeurant, qu’on le veuille ou non qu’on en soit conscient ou non, nous sommes rattrapés par nos errements, nos erreurs et nos fuites de responsabilité. Cette mise en œuvre de l’article 59 de la constitution traduit la dure et tragique situation de la nation.C’est au peuple entier qu’il faut demander la raison et le dépassement. Mais c’est avant toute chose, au pouvoir en place et ses soutiens que reviennent le plus grand rôle. Le Burkina sera ce qu’ils voudraient qu’il soit le temps qu’ils le gouverneront.Car une nouvelle génération de patriotes auto proclamés et de haineux ont phagocyté le MPSR 2. Celui-ci est averti. Une grande responsabilité l’attend s’il ne redresse pas la barre contre les dérives et autres atteintes gravissimes sous son magistère. Quant à ceux-là qui sont enivrés par leur position de puissance actuelle liée au pouvoir ou à sa proximité et qui sont les seuls à avoir droit de cité pour la vie de la nation et considérant les autres citoyens comme des apatrides, ennemis de la nation et de la vermine à écraser, ces derniers doivent comprendre que tout a une fin.

Même le monde finira un jour et la justice suprême de Dieu fera place et tranchera entre les hommes. On se fait rattraper toujours par ses actes négatifs directs ou indirects. Ça été toujours ainsi et les auteurs d’abus sous cette transition ne feront pas l’exception.À bon entendeur salut !Que la raison revienne au Faso !Que la vérité sève de la paix et du bonheur triomphe des turpitudes humaines !

Lookmann Sawadogo Journaliste éditorialiste Auteur

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