Frères des écoles chrétiennes au Burkina et Niger : action de grâce pour 75 ans au service de l’éducation
Il y a trois quarts de siècle, les Frères des écoles chrétiennes foulaient le sol du Burkina Faso. En 75 ans, cette congrégation de religieux aura contribué à l’éducation et à la formation de milliers de personnes, grâce notamment à l’agrandissement de la communauté et du renforcement de son réseau de structures éducatives. Ce jubilé d’albâtre est l’occasion pour les Frères de rendre grâce au Seigneur. Cela a été fait le samedi 13 mai 2023 à la Cathédrale de Ouagadougou où une messe a été célébrée par le Nonce apostolique.
En terre burkinabè, l’aventure des Frères des écoles chrétiennes (FEC) commença en 1948. Cette année-là, au mois de septembre, sous l’égide du premier l’archevêque de Bobo-Dioulasso, Mgr André Dupont, les premiers FEC foulent le sol burkinabè. Venus de France, ces Blancs à la soutane noire et au rabat blanc installent leurs pénates à Toussiana (dans la province du Houet sur l’axe Bobo-Banfora). Cette arrivée a été faite plus de 250 ans après la fondation (en 1694) de cette congrégation par Saint Jean-Baptiste de la Salle.
Le Frère est un éducateur. Autrement dit, un homme qui, à travers le métier d’enseignant, a le souci constant de former intellectuellement, humainement et spirituellement les enfants et les jeunes dont il a la charge. Il tâche ainsi de réaliser la mission évangélique que l’Eglise lui confie, à savoir, aider les jeunes à grandir dans la foi en Jésus, par le témoignage de sa parole et de sa vie. C’est dire que les FEC au Burkina se sont consacrés à l’éducation.
75 ans après leur arrivée au Burkina, il faut dire que beaucoup d’eau a coulé sous les ponts. En dehors du diocèse de Bobo-Dioulasso, plusieurs autres ont accueilli ces religieux qui ont mis en place et de façon progressive un réseau d’enseignement. A Ouagadougou, par exemple, ils sont présents dès 1952 et y ont créé en 1953 le Collège de La Salle. En 75 ans, les FEC, forts aujourd’hui d’un réseau d’une dizaine d’établissements d’enseignement au Burkina, auront contribué autant que se peut au développement du secteur de l’éducation. En guise de bilan, on peut citer, entre autres : la formation du personnel enseignant du primaire catholique ; l’alphabétisation ; l’ouverture de centres de formations ; l’accompagnement de nombreux jeunes dans la vie consacrée.
Pour la congrégation, il y a de quoi rendre à Dieu ce qui lui revient. D’où la messe d’action de grâce en ce jubilé d’albâtre. Célébrée à la l’église Cathédrale de Ouagadougou, cette messe, présidée par le Nonce apostolique, a rassemblé plusieurs centaines de personnes de différents profils : religieux, élèves et leurs parents, personnalités coutumières et administratives, anciens lasalliens (anciens élèves des établissements des FEC).
Par cette action de grâce, les FEC se félicitent des « merveilles accomplies » au cours de trois quarts de siècle. Mais il s’agit aussi de prendre des engagements à poursuivre la longue marche pour l’éducation et la formation des jeunes, en collaboration, comme toujours, avec les autorités administratives, comme l’a souligné le Frère visiteur, Julien Diarra. C’est dans ce sens que le Nonce apostolique a souhaité que cette année jubilaire soit placée sous le signe de la « bénédiction et du renouvèlement ».
La messe de l’année jubilaire a également été l’occasion pour deux religieux de renouveler leurs vœux perpétuels. Il s’agit des Frères Paul Kiemtaraboum et Sylvain Konseibo qui célèbrent cette année 50 ans de vie religieuse.
Après la messe, place a été faite à une cérémonie de décoration d’acteurs de l’éducation, dont d’anciens lasalliens, qui ont le mérite d’avoir œuvré au développement de l’œuvre des FEC. Au total, 10 personnalités ont été décorées dans l’ordre des palmes académiques, soit 9 élevées au grade de Chevalier et un au grade de Commandeur.
En rappel, selon des chiffres de 2018, la congrégation des FEC compte plus de 5 000 Frères répartis dans 840 communautés à travers 80 pays. Au Burkina Faso et au Niger, une dizaine de communautés est animée par une cinquantaine de Frères.
Bernard Kaboré