Fédération burkinabè de Football : la gestion de Lazare Bansse décriée par la ligue du Centre et des Hauts-Bassins
Ceci est une lettre ouverte de protestation contre la gestion de la fédération burkinabè de football (FBF) par la ligue du Centre et des Hauts-Bassins.
Monsieur le Président,
Nous, acteurs du football burkinabé venons par cette lettre protester contre la gestion de la Fédération Burkinabé de Football sous votre magistère.
En rappelle c’est le 20 août 2020 que la majorité des acteurs du football vous ont élu à la tête de la fédération burkinabè de football, convaincus que vous apporteriez une gouvernance vertueuse propice à un développement continue du football burkinabè. L’espoir suscité s’est éteint progressivement, laissant place au doute eu regard à votre management indélicat et vos prises de décisions solitaires, inopportunes et parfois suicidaires pour le football national.
La mauvaise gouvernance :
- De la gestion du personnel
A peine quatre (04) mois seulement après la composition du comité exécutif, vous avez de façon unilatérale et au mépris des textes décidé de débarquer du comité exécutif votre 4è vice- Président chargé des finances, monsieur Idrissa KAFANDO. Ce limogeage semble n’avoir pas été dicté par le souci de résultats, puisse que depuis son retour vous n’avez dénoncé aucune action liée à son incompétence. Au contraire, il semble vous satisfaire pleinement. Le renforcement d’un pouvoir individualisé et personnalisé semble être votre objectif à travers la prise de certaines décisions.
Certains ex travailleurs de la FBF ont esté en justice contre vos décisions de licenciement. Ils ont obtenu gain de cause à la suite du procès, preuve que la décision a été abusive. Les dommages et intérêts liés à cette décision de justice ont été payés sur les fonds de la FBF. De ce fait, toute la communauté footballistique a supporté les charges de votre abus de pouvoir.
Aujourd’hui, l’administration de la FBF fonctionne dans un climat délétère et de méfiance, toute chose qui n’est pas propice à la réalisation d’une bonne performance de la structure.- De la gestion du Comité Exécutif de la FBF
Après votre forcing contre monsieur KAFANDO, vous avez décidé le 15 Octobre 2021 de limoger au mépris des textes de la FBF quatre (04)membres du comité exécutif. Cette situation a créé une crise sans précédent non seulement au sein du comité exécutif mais aussi chez les acteurs du football.
Cette fois encore, les 4 membres révoqués attaquent votre décision devant la commission d’appel de la FBF. Une fois de plus, les membres gagnent le procès et vous avez été contraint de les réintégrer dans le comité exécutif, y compris le 4eme Vice-Président chargé des finances monsieur Idrissa KAFANDO.
1 La crise dans le football ayant atteint son paroxysme, le ministère de tutelle ainsi que le comité National Olympique et des Sports burkinabé (CNOSB) ont été mis à contribution pour atténuer la crise et permettre un bon fonctionnement du Comex. A l’issue des différentes tractations, une convention a été signée et devrait consacrer le retour à la normal. Mais force est de constater que rien n’a changé dans votre forme de gestion depuis lors et aucun point du protocole d’accord n’a été mis en œuvre. La preuve, vous avez à travers la mise en place d’un nouveau bureau de la CCA eu égard au retour du Président ZIO Boureima à la tête de cette structure, l’essentiel des pouvoirs de Président de la CCA pour les conférer à son Vice- Président, DIALLO Ousmane. Ainsi, la décision de nomination n°2022-0002/FBF/P précise que le Vice-Président est chargé du fonctionnement de la CCA et de al gestion des compétitions. Cette manière de faire n’est qu’une façon de contourner la décision judiciaire qui vous contraint à reprendre le Président Zio Boureima que vous avez limogé.
La promotion de l’expertise local dans la conduite des équipes nationales
Depuis2015, la FBF s’est orientée vers la promotion de l’expertise locale dans l’encadrement de nos équipes nationales, convaincue non seulement qu’elle est capable d’atteindre un niveau important en termes de résultats mais surtout que la haute compétition apporte toujours de l’expérience aux entraineurs qu’ils ne trouveront nulle part. Cette expérience est une condition de progrès pour l’ensemble de notre football.
Fort de cela, les entraineurs burkinabé ont été progressivement responsabilisés à la tête de nos équipes nationales. Le dernier en date fut KAMOU Malo, nommé à la al tête des Etalons A. Malgré un résultat de 4eme place à al dernière CAN, il a été viré sans ménagement par vous sans même l’avis de votre comité exécutif. Pour le remplacer, vous avez fait appel à un français malgré la forte désapprobation des burkinabè toute tendance confondue, trahissant ainsi, l’idée de promotion l’expertise nationale.
L’organisation du championnat des petites catégories
Faisant suite à l’abandon par l’assemblée nationale du financement pour l’organisation des compétitions des petites catégories, les acteurs du football ont consenti lors de l’AG de 2018, la retenue de 25% sur la subvention accordée par l’Etat à travers le Fonds National pour la Promotion du sport et des loisirs aux clubs de D1 et D2 à l’effet de permettre la mise en œuvre de compétitions de développement dans les petites catégories. Ainsi, pour chaque saison sportive, et sur la base de cette retenue, 140 millions sont mobilisés pour permettre l’organisation de ladite compétition.
Depuis votre arrivée à la tête de la FBF, nos équipes n’ont bénéficié d’aucune compétition digne de ce nom, malgré les prélèvements continus des 25%. La compétition des petites catégories de la saison 2021-2022 a connu son épilogue en février 2023 avec beaucoup de plaintes des participants. Ce fut une compétition au rabais du point de vue organisationnel et avec des récompenses et des prises en charge loin de l’envergure des 140 millions retenus.
2 La saison 2022-2023 a pris fin depuis près de trois mois et jusque-là, aucun signe ne montre que la compétition des jeunes sera mise en route malgré la retenue des 25% sur les six premiers mois de bourse payés, alors que l’assemblée générale de 2022 avait donné mandat pour la réalisation de cette compétition porteuse de développement pour notre football.
L’on se souvient que suite à l’organisation des compétitions de jeunes à minima en 2023 pour la saison 2021-2022 madame SAWADOGO Fatoumata, par ailleurs responsable chargé des petites catégories au sein de la ligue régionale du centre a poussé un ras le bol dans une interview. Vous l’avez assigné en justice pour diffamation avant de vous rétracter à la dernière minute.
Nous acteurs du football, nous nous posons des questions légitimes sur la non réalisation des compétitions de jeunes alors que les financements sont bouclés.- La promotion de l’expertise locale à l’international
La FBF a entrepris depuis 2012 le positionnement de burkinabe dans les structures internationales que sont l’UFOA-B, la CAF ainsi que al FIFA. Ce lobbying constant des dirigeants de la FBF avant vous, a permis l’intégration de :
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Mr BoureimaBALIMA comme directeur exécutif de l’UFOA-B;
Mrs OUEDRAOGOFrédéric et SOME Vincent dans les commissions de la CAF; -Maitre SAMA au Tribunal Arbitral du Sport (TAS) ;
Mr Sita SANGARE, membre du comité exécutif de la CAF.
A la faveur du renouvellement des membres du Comex de la CAF en 2023, nous avons espéré non seulement le maintien de notre compatriote le Colonel Major SITA SANGARE mais aussi que vous seriez à même de glaner un autre poste au bénéfice du Burkina Faso.
Toujours dans la conduite solitaire des affaires de notre football et ne considérant que vos intérêts personnels au détriment de ceux du Burkina Faso, vous avez décidé de ne pas cautionner la candidature de SANGARE Sita qui avait beaucoup plus de chance de conserver son poste.Vous avez choisi de faire votre promotion personnelle en vous portant candidat. Cela est normal et compréhensible à priori car si vous étiez élu, le Burkina Faso aurait conservé son poste. Malheureusement tout semblait indiqué dès le départ que vous feriez un fiasco. La suite, on la connait. Vous n’avez même pas eu le courage d’affronter votre adversaire du Togo dans les urnes et le Burkina Faso a perdu le seul poste qu’il avait conquis de haute lutte.
A ce jour, OUEDRAOGO Frédéric, SOME Vincent et SANGARE Sita ont tous quitté la CAF.
Nous passons sous silence le cas de commission des arbitres de al CAF, où vous aviez fait déposer le dossier d’un de vos acolytes qui ne répondaient pas aux critères demandés nous faisant perdre une présence de plus au sein des instances internationales.
Aussi par votre faute le leadership burkinabé dans les structures du football international s’effondre, pour combien de temps, personne ne le sait. Cela est inconcevable pour nous acteurs du football national
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De la gestion des finances
La gestion financière de la Fédération est très inquiétante. La manne financière obtenue à la CAN au Cameroun a été « bazardée » sans consultation avec les acteurs et les partenaires comme le Ministère des sports. Et au finish tout l’argent a été utilisé sans projet structurant ou d’investissement. L’absence de bilan clair et fiable sème le doute au sein de nos partenaires qui se retirent progressivement. Les difficultés de justifier les montant avancés ont amené le ministère à limiter ses subventions. Les allocations budgétaires sont détournées de leur destination initiale sans autorisation sous prétexte de l’unicité de caisses. En exemple le montant retenu des fonds COVID pour al construction des dortoirs pour le football féminin n’est plus disponible et l’infrastructure n’a pas été réalisée. De Même les retenus pour les bourses ne sont plus disponibles sur les comptes aux vues du rapport financier et pourtant la compétition des jeunes est en attente.
Des subventions accordées aux clubs de D1 et D2
Le Ministère en charge des sports accorde des subventions aux clubs de D1 et D2. Depuis2014, ces subventions ont toujours été payées aux clubs avant la fin de la saison même s’il y a souvent eu des retards. Cette année curieusement, près de trois mois après la fin des championnats, les clubs attendent toujours quatre (4) mois de la subvention. Beaucoup de clubs restent encore redevables aux joueurs. Votre bureau ne porte aucune communication là-dessus.Tout se passe comme si ce n’est pas votre préoccupation.
Monsieur le Président de la FBF, nous exigeons une clarification sur cette affaire.
Au regard de ce qui précède, nous constatons avec émoi que notre football est en péril de par votre style atypique de gouvernance. Par conséquent nous vous invitons à tirer les conséquences de cette mauvaise gestion de la FBF et à prendre courageusement les décisions qui permettent le progrès continu du football national.
Nous interpellons les autorités notamment, le Ministère en charge des sports, le comité olympique et les services compétentes de contrôle à ouvrir l’œil et le bon sur la gestion de la FBF afin de lui permettre un fonctionnement conforme aux standards pour le développement du football dans notre pays.
Ensemble pour la défense du football national
Vive le football burkinabé ! Ampliation:
Comité national olympique et des sports burkinabé –
Ministère des sports, de la jeunesse et de l’emploi; –
Présidence du Faso.
Ont signé :