Procès charbon fin : les parties disent oui pour pousser l’expertise
Le procès du charbon fin s’est poursuivi ce vendredi 6 octobre 2023 au Tribunal de grande instance de Ouaga 1. Au cœur des débats, l’expertise du reste du conteneur, qui contient des « corps solides ».
Au deuxième jour d’instruction à la barre du dossier du charbon fin, la question de l’expertise des “corps solides” a cristallisé les débats. Au centre la question de savoir si oui ou non il faut poursuivre le reste de l’expertise sur le conteneur des “corps solides”. Pour ce faire, les deux conteneurs scellés de la société Bolloré et du Bureau des mines et de la géologie du Burkina Faso (BUMIGEB) ont été transférés devant le tribunal.
Dans une première partie, les experts commis à la tâche, se sont présentés à la barre pour répondre aux questions du tribunal et des autres parties. Il ressort de leurs explications que toutes les mines produisent du charbon fin, et que seuls les procédés diffèrent d’une mine à une autre. Ils soulignent par ailleurs que le charbon fin issue de la mine d’Essakane n’est pas du charbon fin au sens classique du terme. Ce qui fait, selon eux, qu’à l’analyse de la cargaison, on y trouve des éléments dont la nature diffère du charbon fin. D’où l’appellation de « corps solides » dans les conclusions de l’expertise tandis que le parquet préfère la qualification d’« or » ou de « lingot d’or ».
Pour couper court à ce débat et recentrer les choses, le président du tribunal a été on ne peut plus claire. « Ici, il est question de savoir si la quantité ou la teneur de cette cargaison est normale ou excessive » a-t-il précisé. Sur ce point précis, les parties accordent leur violon qu’il faut mener l’expertise jusqu’au bout. Mais, il ne suffit pas de pousser l’expertise, estiment le parquet et la partie civile qui s’interrogent sur le procédé à utiliser de sorte à ne pas faire disparaitre des éléments ou les altérer. De l’avis des experts, compte tenu de l’hétérogénéité des éléments, il faut les concasser et recourir à une raffinerie afin de déterminer la teneur de l’or qui s’y trouve. Ils déclarent que si toutes les conditions sont réunies, ce travail peut se faire en une semaine.
Mais avant d’arriver à cette étape d’analyse des “corps solides”, le tribunal a fait appel à un huissier de justice, Me Hamidou Conombo pour les constations. A ce dernier, les conseils de l’Etat, ont demandé de tenir compte du poids de la cargaison dans son procès-verbal. Malheureusement, le contenu des conteneurs ne seront pas dévoilé. En cause, une absence des clés qui, selon les experts, sont détenus par le greffier en chef.
Camille Baki