60e anniversaire de la RTB : défis et perspectives face à la crise sécuritaire
La télévision nationale du Burkina Faso (RTB) fête ses 60 ans d’existence. Pour marquer d’une pierre blanche cet anniversaire, plusieurs activités sont organisées. Pour ce vendredi 3 novembre 2023, une conférence publique portant sur les défis et les perspectives auxquels elle doit faire face vu la situation sécuritaire a été animée par le professeur Serge Théophile Balima.
« Télévision du Burkina Faso, 60 ans après : défis et perspectives face à la situation sécuritaire ». C’est la thématique qui a fait l’objet de la conférence publique organisée à l’occasion des 60 ans d’existence de la Radiotélévision du Burkina (RTB). Qui mieux qu’un ancien directeur de ce médias, le Pr Serge Théophile Balima, pour en parler!
Dans son exposé, Il a déploré d’entrée de jeu que la majorité du temps télévisuel semble être réservé aujourd’hui aux activités de la normalité institutionnelle et sociale. C’est pourquoi, il conseille d’insister sur la situation de guerre car dit-il, nombre de concitoyens se considèrent comme n’étant pas dans un pays en guerre. Comme autre défi, le Pr Balima a évoqué le pluralisme d’expression, de courants de pensée. Il s’agit selon lui, pour la télévision nationale du Burkina (TNB) d’accroitre les connaissances des citoyens, de développer le sens de l’initiative, de la résilience et de la responsabilité devant ce qui menace la survie de la nation. A ces défis s’ajoutent, la vulnérabilité du marché de l’audio-visuel dans un contexte de rareté des ressources publicitaires, la faible crédibilité de ses produits informatifs, l’équilibre du pluralisme relatif à travers la critique qui doit permettre de gagner la guerre et la promotion des langues nationales.
Face à tous ces défis, quelles perspectives après 60 ans de vie ? Selon le conférencier, la réponse sur le modèle économique de la TNB viendra après la guerre dont le bout du tunnel n’est pas loin. Pour ce faire, il propose que la TNB, entre autres, soit financée par l’Etat à hauteur de 51% et les 49% par des institutions actionnaires. Pour ce qui est de la grille des programmes, il suggère une reconstruction de celle-ci en allant vers la création de chaines thématiques. « Ces chaines qui seront des compléments n’auront pas vocation à être regardées toute la journée. Elles auront à affronter la concurrence des autres chaines payantes », a-t-il expliqué. Le professeur Balima a proposé en plus la création d’une chaine d’information continue reposant sur la diffusion des journaux télévisés avec une fréquence déterminée sur les émissions du genre, magazine, news.
Pour conclure son exposé, il a suggéré la mise en place des accords de co-production avec des chaines d’autres pays pour non seulement élargir l’image du pays mais aussi aller contre les idées reçues.
Camille Baki