Santé de la reproduction : « Performance monitoring and Accountability » livre les résultats du 10e round
L’Institut Supérieur des Sciences de la Population (ISSP) de l’Université Joseph Ki-Zerbo en collaboration avec l’Institut Bill & Melinda Gates, a livré au cours d’un atelier de dissémination ce 30 juillet 2024, les résultats de la plateforme de recherche dénommée Performance monitoring and Accountability (PMA) round 10, phase 4.
Après cinq années de mise en œuvre (juillet 2014-décembre 2018) qui ont vu la réalisation régulière de 6 vagues d’enquêtes, cette plateforme a permis de mettre à la disposition des acteurs de la santé de la reproduction en général et de la PF en particulier, des indicateurs annuels actualisés et des bases de données sur des thématiques diverses en matière de santé de la reproduction. Au regard des acquis et des nombreux défis qui restent à relever, l’ISSP a obtenu de la Fondation Bill & Melinda Gates, la mise en place d’une deuxième phase (2019-2023) pour intégrer de nouvelles thématiques de recherche prioritaires en santé, exprimées par de nombreux partenaires. Cette nouvelle phase dénommée Performance monitoring for action (PMA) est coordonnée au niveau global par l’Institut Gates et Jhpiego. Pour cette nouvelle phase, des innovations majeures ont été introduites : le suivi longitudinal des femmes afin de mieux comprendre la dynamique contraceptive, l’intégration d’un module spécifique sur les adolescentes et sur l’autonomisation des femmes, la création d’un comité consultatif et de suivi, etc. La collecte des données de l’enquête de suivi 4 de cette deuxième phase (dixième vague de l’ensemble de la collecte de la plateforme) a eu lieu de décembre 2023 à février 2024 sur toute l’étendue du territoire national. Cette enquête a concerné un échantillon de 5 695 ménages, 6 590 femmes âgées de 15-49 ans et 224 sites de prestations de santé. Le projet PMA-Burkina Faso a bouclé le 10e round à travers la phase d’analyse qui a pris fin en juin 2024.
Selon le directeur pays de Jhoiego, Mathurin Bonzi, cet atelier se tient à l’issue de la rencontre bilan organisée à Bruxelles en Belgique entre Jhpiego et l’ensemble des instituts et écoles engagées dans la collecte des données plateforme PMA au niveau mondial. « le CCS de PMA-Burkina Faso est devenu une boussole pour la plateforme, assurant ainsi la prise en compte des besoins et des questions d’intérêt national dans les outils de collecte de données de chaque round de PMA. L’ atelier de dissémination offre l’opportunité au ministère de la Santé et à l’ensemble des différentes parties prenantes de la SR/PF d’avoir la primeur de disposer de données de qualité et à jour en vue de la prise de décisions éclairées et basées sur des évidences », a-t-il confié.
De l’avis du directeur adjoint de l’ISSP & instigateur principal PMA, Georges Guiella, pendant 10 ans, PMA, plus qu’un projet de recherche, a servi d’outil national d’aide à la prise de décision en matière de santé de la reproduction au Burkina Faso. « Il a permis l’utilisation des données de PMA pour la fixation des cibles et le suivi des indicateurs de deux générations de plans nationaux de
PF (PNAPF 2017-2020 et PNPF 2021-2025) ; la fixation des cibles dans les engagements du Burkina Faso dans le cadre de FP2030; l’utilisation de la prévalence contraceptive moderne mesurée par PMA comme niveau de référence dans le Plan national de
développement économique et social (PNDES-Il) du Burkina Faso ; l’utilisation des données de l’étude COVID-19 de PMA dans le
cadre du forum national sur la COVID-19 etc. »,a-t-il longuement cité.
La subvention de la Fondation Bill et Melinda Gates arrive à termes en septembre 2024 et va marquer la clôture de cette plateforme. Ce 10e round est donc le dernier. En l’absence d’autres sources de financement, la plateforme ne pourra donc plus collecter de données. Cette situation a conduit les instigateurs de la PMA a lancer un cri de cœur adressé à tous les partenaires afin qu’ils plaident au plus haut niveau pour la poursuite de cette plateforme.
W. Harold Alex Kaboré
