Réunion délocalisée Parlement CEDEAO à Banjul : Des recommandations pertinentes pour booster l’institution
La réunion délocalisée de la commission mixte Commerce, Douanes et Libre circulation ; Affaires sociales, Genre, Promotion de la femme et des personnes en situation de Handicap ; Affaires juridiques et droits de l’homme ; Affaires politiques, paix, sécurité et mécanisme africain d’évaluation par les pairs du Parlement de la CEDEAO a clos ses travaux jeudi 29 août en fin de soirée. Une clôture en sobriété qui s’est joué en 3 actes :
1- La lecture et l’adoption du projet de rapport à soumettre à la plénière du Parlement ;
2- L’adoption d’une motion de remerciement aux autorités gambiennes suivie du laïus du 4e vice-président du Parlement communautaire, chef de la délégation gambienne, l’Honorable Billay G. Tunkara, demandant les indulgences des participants sur d’éventuels insuffisances dans l’organisation de la réunion ;
3- Enfin le mot de clôture dit par l’Honorable Edwin Melvin Snowe qui a co-présidé les travaux avec l’honorable Veronica Kadie Sesay.
On retient du projet de rapport adopté, un rappel de l’objectif principal et des objectifs spécifiques de cette réunion délocalisée. Il s’est agit principalement d’examiner le rôle du Parlement de la CEDEAO dans la mise en œuvre de son Protocole sur la Libre circulation des personnes, le droit de résidence et d’établissement des citoyens dans les pays membres de la Communauté. Les objectifs spécifiques de la Commission mixte au cours de cette réunion de Banjul ont été d’’’évaluer l’internalisation et de la mise en œuvre du Protocole dans les Etats membres de l’organisation et d’identifier les principaux défis rencontrés dans son application.’’
Les recommandations prises à la fin des travaux sont de 4 ordres, formulées respectivement à l’attention des Etats membres ; de la Commission de la CEDEAO ; de la Commission et du Parlement de la CEDEAO ; du Parlement communautaire.
Aux Etats membres il est recommandé, entre autres, d’organiser de larges campagnes de sensibilisation sur le Protocole en matière de libre circulation en particulier aux postes frontières ; la suppression du permis de séjour dans les pays de l’espace CEDEAO pour les citoyens des Etats membres conformément aux textes communautaires. La Gambie est particulièrement concernée par cette recommandation.
La recommandation à la Commission de la CEDEAO est plutôt un rappel de veiller à ce que tous les textes communautaires signés par les chefs d’Etats et de gouvernement soit mis en œuvre, notamment celui qui instaure la carte d’identité biométrique pour les citoyens de la Communauté. Par ailleurs, avec le concourt du Parlement, la Commission est invitée à plaider pour une relecture de tous les textes signés au niveau national ‘’ afin de réduire autant que possible les contradictions entre les textes régionaux et les lois nationales’’. Il est encore recommandé aux 2 institutions de ‘’ surveiller la mise en œuvre du projet de monnaie unique de la CEDEAO afin de stimuler le commerce intrarégional et de soutenir les moyens de subsistance des citoyens de la Communauté’’.
Au Parlement communautaire, il est expressément recommandé de ‘’ convoquer une séance spéciale sur la migration illégale et la traite des êtres humains, lors de la prochaine Session ordinaire ; et faciliter la participation des victimes /survivants et des experts pour partager leurs expériences’’ avec les députés.
Il faut noter que cette dernière recommandation au Parlement est une suite logique des histoires poignantes, témoignages de vie très instructifs, racontés par une mère qui a perdu un jeune fils, et par 3 jeunes gambiens, victimes de la traite des êtres humains, avec les pires formes de traitements dégradants, alors qu’ils voulaient émigrer en Europe, en quête d’une vie meilleure.
Cette réunion de la Commission mixte est bien qui finit bien. La pertinence des recommandations est une indication que les séances interactives avec des acteurs de l’intégration à la base, notamment le dialogue avec les jeunes de Banjul, est une bonne dynamique pour les institutions communautaires. Le Parlement, est donc l’institution pionnière résolument tournée vers l’atteinte de l’objectif stratégique d’une ‘’CEDEAO des peuples’’. Les fruits à l’horizon 2050, tiendront-ils la promesse des fleurs des recommandations de cette réunion de Commission mixte ? On attend de voir !
Zéphirin Kpoda