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Le Parlement de la CEDEAO à Conakry : dans la dynamique d’une Communauté à l’écoute des populations à la base

La réunion de la commission mixte du Parlement de la CEDEAO s’est achevée vendredi dernier à Conakry. Elle avait regroupé les députés membres des commissions Santé ; Education, science et culture ; Télécommunication et techniques de l’information ; Industrie et secteur privé qui ont réfléchi 4 jours durant sur comment « promouvoir les services et l’éducation pour la santé dans l’espace ouest-africain : rôle du Parlement de la CEDEAO ».

Le brainstorming des parlementaires sur ce sujet d’actualité s’est fait à l’aune des réalités vécues dans les Etats membres et en rapport avec la mise en œuvre de programmes soutenus par l’Organisation ouest africaine de la Santé (OOAS), une institution spécialisée de la CEDEAO dont le siège est à Bobo-Dioulasso, 2e ville du Burkina Faso. Ces réalités présentées sous la forme d’exposés ou communications scientifiques faits par des experts ont introduits les échanges d’idées des participants.
Parmi les communications sur le thème de cette réunion mixte, on peut citer celles relatives à la nécessité pour les pays de la CEDEAO de disposer de stratégies de communication efficaces et efficientes pour soutenir leurs systèmes de santé ; l’importance des TIC dans la promotion d’une éducation en santé ; et le rôle de l’OOAS dans la promotion de la santé des populations dans l’espace régional.
La première communication aura permis de sensibiliser les parlementaires membres de la commission mixte sur l’importance du facteur comportement des populations dans la gestion de leur santé. Des stratégies de communication idoines peuvent amener le changement de comportement attendu. Les députés doivent être des vecteurs de sensibilisation pour y parvenir et à un double niveau : à la base auprès des populations, et auprès des institutions gouvernementales et de l’organisation régionale.
La deuxième communication ici mentionnée a mis en exergue l’importance des télécommunications pour les services de santé. Elles permettent des échanges d’informations et d’expériences entre agents de santé pour une meilleure prise en charge des patients ; des alertes sur des risques d’épidémies à l’adresses des autorités sanitaires ; des conseils pratiques aux populations pour un bon usage des services de santé, des médicaments et un changement de comportement pour se prémunir des maladies. Il est donc important pour une télécommunication fluide au service du plus grand nombre, que la connectivité à internet soit disponible et bonne y compris dans les zones rurales. Là aussi, les parlementaires ont un important rôle de plaidoyer auprès des autorités gouvernementales et des opérateurs de télécommunication.
La troisième communication a été faite par le directeur de l’OOAS. Elle a fait l’état des lieux des projets et sous projets exécutés par l’organisation en appui aux pays membres de la CEDEAO. Ces projets concernent la planification familiale, l’éducation de la petite fille, la santé sexuelle et reproductive, la lutte contre la Malaria et le VIH /SIDA. En outre, selon le docteur Melchior Athanase J., l’OOAS plaide auprès des autorités gouvernementales pour plus d’allocations budgétaires à la santé, une bonne organisation institutionnelle dans la gestion des problèmes de santé et la coordination des efforts des Etats membres pour faire face aux nouvelles épidémies.

L’honorable Adjaratou Traoré, 2e vice-présidente du Parlement a présidé la clôture de la réunion de la commission mixte

Ces communications qui ont été suivies de passionnants échanges ont bien occupé les participants à cette réunion de la commission mixte qui a clôturé ses travaux par l’adoption d’un projet de rapport général et une série de recommandations qui portent sur :

  • Les actions de sensibilisation à entreprendre surtout en milieu rural en matière d’éducation et de formation pour un meilleur accès aux structures sanitaires et aux réseaux et technologies de l’information ;
  • Une meilleure implication des parlementaires dans l’élaboration des programmes nationaux sur les politiques de santé et d’éducation ;
  • Les propositions de loi à faire dans une dynamique d’aligner les cadres législatifs nationaux sur les dispositions des Protocoles et règles communautaires ;
  • Le plaidoyer pour plus de financement en faveur de la santé et de l’éducation conformément aux engagements des Etats membres contenus dans la déclaration d’Abuja de 2001. Elle stipule que les pays de la CEDEAO doivent dégager 15% de leur budget annuel à la santé. Par ailleurs, le plaidoyer doit inviter les gouvernements des Etats membres à trouver des financements innovants pour l’éducation et la santé.
  • Outre les communications thématiques, les participants à cette réunion délocalisée du Parlement de la CEDEAO à Conakry ont visité 2 hôpitaux et une université spécialisée dans la formation de médecins. Ces déplacements hors de la salle de réunions et ses fauteuils douillets vers les Centres hospitaliers universitaires d’Ignace Deen, de Donka et à l’université Gamal Abdel Nasser de Conakry traduisent la volonté des députés communautaires d’être à l’écoute des agents de santé, de leurs formateurs et des patients. Constater de visu les difficultés et les défis qui sont les leurs au quotidien permet de formuler des recommandations pertinentes à la plénière du Parlement communautaire, à la Commission de la CEDEAO et à la conférence des chef d’Etats.
    Après leurs sorties sur le terrain à Banjul fin août, celles de Conakry ont confirmé que les députés communautaires poursuivent dans la dynamique de rapprocher la CEDEAO des populations. En point de mire, l’objectif stratégique de construire une CEDEAO des peuples à horizon 2050.
    Zéphirin KPODA
    L’obspaalga.com
    Ouagadougou/ BF

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