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An 10 de l’insurrection populaire : ” le constat reste amer” le SOCL

Ceci est une déclaration du Socle citoyen pour la libération (SOCL) à l’An 10 de l’insurrection populaire.

Le SOCL entend par cette Déclaration, à l’occasion de l’an 10 de l’insurrection populaire, faire le constat, tirer les enseignements, proposer une solution constructive pour un retour salvateur à la normalité démocratique dans notre pays.


C’est vrai, la crise politique que traverse notre pays aujourd’hui est, à notre sens, la résultante des années d’absence de transparence dans la libre expression des forces politiques pour un Etat de droit renforcé. La classe politique, depuis l’avènement de la IVème République s’est toujours complue dans la création d‘institutions démocratiques de façades qui n’ont jamais pu fonctionner véritablement que par la duperie et le confinement du peuple dans un rôle de spectateur impuissant.
Il y a eu insurrection en 2014, parce que la machine démocratique s’est figée en l’absence de tout espoir d’alternance politique matérialisé dans la modification de l’article 37. L’aspiration au changement, au respect des valeurs démocratiques, à la liberté, une forte attente de la gouvernance vertueuse, des attentes socio-économiques et judiciaires, furent les facteurs moteurs qui ont déclenché l’insurrection. Le peuple espérait un vrai changement !


Dix ans après cette insurrection victorieuse du peuple, le constat reste amer sur au moins deux plans :
Premièrement, on a assisté à la liquidation et à la trahison des idéaux de l’insurrection populaire par le régime crypto-démocratique du MPP et ses alliés opportunistes qui ont réinstauré une gouvernance de gabegie, de corruption exponentielle, tout en détournant le vrai combat du peuple. Cette gouvernance insouciante a gravement remis en cause les reformes et sillons d’espoir démocratiques, en cassant l’unité des acteurs de l’insurrection par diverses manœuvres (intimidations, corruptions, débauchages), ce qui a exacerbé les contractions sociales et politiques avec en ligne de mire une aggravation profonde de la crise sécuritaire.


Deuxièmement, on constate le retour des putschs militaires, qui provoque un grave recul du pays vers un régime totalitaire rétrograde, avec son cortège de remise en cause des libertés, de musèlement de la presse, d’enlèvements, de menaces et d’intimidations contre des citoyens, et une remise en cause de l’indépendance de la justice …. Sont ainsi mis à sac, les acquis historiques populaires, démocratiques, républicains suivi d’une fragilisation de l’Etat et de divisions dans la société. Ces faits retournent notre pays à une époque moyenâgeuse.


Ces deux temps politico-militaires sont les principaux co-facteurs responsables de la déconstruction des acquis précieux de l’insurrection et de la sape de l’espoir d’une alternative positive au Burkina. Ils sont les principales causes de la reconstruction en pire d’un système ancien, dépassé, qui était déjà désuet et pourri. De toute évidence, nous avons reculé et nous sommes tombés très bas. Les reculs sur le plan des libertés et de la démocratie sont si importants que le pays a vraisemblablement chaviré dans une phase sans précédent de la crise sécuritaire, dans une importante fracture sociale et dans une ère de chao.


Pourtant, le souvenir douloureux de l’insurrection populaire reste une interpellation permanente pour un sursaut patriotique, pour comprendre et faire comprendre qu’aucune soif de pouvoir ne saurait encore obliger notre peuple à se soumettre en brandissant la rhétorique de la peur, de la menace, du trafic d’influence avec ses lots de concussions, d’intimidations et de corruptions. Le dos au mur, le peuple n’aura pas, tôt ou tard, d’autres choix que d’avancer pour prendre en main son destin quoiqu’en coûte le prix.


C’est pourquoi, pour prévenir les échéances fatidiques, les acteurs politiques de ces trente dernières années, puisque étant tous, autant qu’ils sont, d’une manière ou d’une autre, comptables de la gestion étriquée du pouvoir, devraient travailler à ce qu’il émerge une solution politique qui tienne la route en inscrivant le tout dans l’intérêt supérieur du peuple, longtemps resté mépriser, et pour l’avenir. L’égoïsme et le cynisme politique devraient pouvoir se taire dans le strict but de dénouer la crise socio-politique et sécuritaire, afin de renouer avec le sens noble de l’histoire pour un nouvel élan politique qualitatif. La même recherche d’issue favorable interpelle les classes intellectuelles et la société civile pour réinvestir les espaces d’animations intellectuelles et jouer audacieusement leur rôle d’éclaireurs face aux théories confusionnistes.

De cette considération et partant de ce qui a déjà été développé, dans le tournant actuel, il est nécessaire que notre pays reprenne la bonne trajectoire pour reconstruire notre Etat, notre unité et un renouveau politique bénéfique qui repose sur de réels fondements politique et social.


C’est pourquoi le SOCL réitère son appel à une conférence nationale souveraine pour traiter les grands déterminants de la crise nationale pour une sortie victorieuse de la nation burkinabè. Le SOCL estime que le Burkina Faso a besoin d’un autre élan et d’une nouvelle perspective pour sa reconstruction matérielle et sa reconstruction morale. Cet élan réside dans l’ouverture vers une alternative qualitative et positive pour notre cher pays. Il appelle les vraies forces positives à se réveiller et à se mettre ensemble dans l’unité et dans la synergie, car, nous en sommes convaincus, un autre Burkina est possible! De cet exercice national qu’est la conférence souveraine nationale, la classe politique dans son ensemble et le peuple tout entier feront déjouer les pronostics macabres sur notre avenir, en démontrant qu’ils peuvent trouver en eux-mêmes, sans coup férir, la force nécessaire pour résoudre politiquement leurs différends pour une coexistence paisible et prospère. Dans cette perspective, ils réuniront leur force et leur intelligence pour faire échec au terrorisme et à la mal gouvernance.

Le SOCL reste convaincu que la solution anticipée à la catastrophe future, qui se cache à peine, se trouve dans ce débat national ouvert qui, tôt ou tard, s’imposera à notre pays au regard de l’évolution de sa situation et en considération de ce qu’est devenue la situation socio-politique dans les pays du sahel. Pour ce faire, il revient aux organes actuels de la transition politique de trouver la force nécessaire pour déclencher le processus et ouvrir ainsi les voies de l’espérance démocratique pour notre pays, si modeste, mais si fier devant l’histoire. La solution proposée est toute simple; elle n’a pas la prétention d’être la seule, mais elle a l’avantage d’être efficace pour donner espoir au peuple burkinabè dont l’ensemble des fils et filles, désormais soudés, regarderont dans la même direction, celle d’un Burkina Faso prospère fortement ancré dans un processus démocratique véritable et irréversible. Le renouveau démocratique!

Temps du peuple, temps de la libération!

Le cercle de réflexion du SOCL

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