Plusieurs organisations de la société civile ont organisé ce mardi 28 janvier 2025 un meeting à la place de la nation de Ouagadougou. Il s’agissait non seulement d’apporter leur soutien aux présidents de l’Alliance des Etats du Sahel (AES) mais aussi de commémorer l’an 1 de la sortie du Burkina Faso, du Mali et du Niger de la CEDEAO.
La place de la Nation était revêtue ce matin d’une parure exceptionnelle et quadrillée par les forces de l’ordre. Ceux qui avaient l’habitude d’emprunter cet axe, sont réorientés vers d’autres axes pour aller au centre-ville. Ce dispositif a été mis en place pour permettre aux populations sorties nombreuses à l’appel de plusieurs organisations de la société civile, de commémorer l’an 1 de la sortie du Burkina, du Mali et du Niger de la CEDEAO.
Sur les pancartes, l’on pouvait lire ces invectives à l’endroit de l’institution sous-régionale, qualifiée d’organisation sous tutelle de la France. En signe d’indignation, les manifestants ont fait le tour de la place de la nation avec un cercueil couvert du drapeau de la CEDEAO.
Omar Michel Kopia, le président de la Fédération des Associations Burkina Rempart, l’une des organisations initiatrices du meeting, dit se réjouir de la décision des chefs de l’Etat, Ibrahim Traoré, Assimi Goita et de Abdourahmane Tiani de quitter la CEDEAO. « Nous sommes souverains et sous tutelle de personne » a-t-il affirmé. Il poursuit en confiant que le Burkina sous le leadership du président Ibrahim Traoré a opéré un changement radical. Il avance comme preuve de cette rupture : le fait que la classe intellectuelle a compris qu’il faut désormais composer avec les populations à la base, l’acquisition d’équipements de guerre, la création de bataillons d’intervention rapide (BIR) et la construction de nombreuses usines.
« Nous sommes prêts pour le Capitaine Traoré » lance ce manifestant, tenant le drapeau burkinabè entouré de ses camarades brandissant les drapeaux du Niger, du Mali et de la Russie.
Il n’est pas le seul à être prêt pour les chefs d’Etat de l’AES. Il y a Salif Nikiema, alias Asalfo Yoss, activiste et soutien du régime. « En sortant de la CEDEAO, les pays de l’AES ont pris leur destin en main en s’affranchissant de la tutelle du colon (France) » a-t-il martelé. Pour lui, le pays a effectué un grand bon depuis l’arrivée du président Ibrahim Traoré. « On gagne du terrain dans la lutte contre le terrorisme, ainsi qu’au niveau du développement ». A ceux qui pensent que l’AES est sous tutelle russe, Salif Nikiema dira qu’on ne peut pas les empêcher de dire ce qu’ils veulent. Ce que lui il sait, c’est que les pays de l’AES ont choisi leur voie et qu’ils ont le droit de traiter avec qui ils veulent.
Camille Baki