Corruption et pillage des ressources nationales : Des OSC prévoient une journée de dénonciation en septembre
Plus que jamais, la situation nationale est préoccupante. C’est ce qu’estime la section Ouaga de la Coordination des comités de défense et d’approfondissent des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) qui a animé une conférence de presse ce 11 août 2020 à la Bourse du travail de Ouagadougou. Crises sécuritaire et sanitaire, corruption, restriction des libertés publiques, … le mal est profond selon la Coordination qui prévoit une journée de dénonciation de ces maux courant le mois de septembre prochain.
Une seule page ne suffira sans doute pas à la Coordination des comités de défense et d’approfondissent des acquis de l’insurrection populaire (CDAIP) pour lister les maux qui mine la nation burkinabè. Et pour l’état de ces maux, trois têtes d’affiche de la Coordination étaient face aux hommes de médias : le président, Elie Tarpaga, le secrétaire général, Abdoul Moumini Nassouri et un membre du bureau de la Coordination, Luc Milogo. « Corruption, dilapidation des richesses de l’Etat, restriction des libertés publiques, insécurité, crise du logement, morosité de l’économie… » bref, les maux qui entravent la bonne marche du Burkina et le bien-être de ses populations sont légion selon les conférenciers.
Le tableau sécuritaire, la Coordination l’a peint en noir, constatant des portions du territoire qui échappent au contrôle de l’Etat et citant le rapport de tournée du président de l’Assemblée nationale dans les régions en proie au terrorisme, rapport selon lequel 436 éléments des Forces de défense et de sécurité (FDS) ont trouvé la mort sur le front de la lutte contre le terrorisme. A cette crise sécuritaire qui a par ailleurs causé la mort d’au moins 1200 civils, s’ajoute, selon les conférenciers, la remise en cause des libertés individuelles et collectives qui est une caractéristique de la gouvernance du pouvoir du MPP et de ses alliés.
Qu’en est-il de l’état de la corruption ? A ce sujet, « le pouvoir MPP et ses alliés ont trahi l’es attentes et les espoirs de notre peuple insurgé », a martelé le président de la Coordination. Et d’arguer que « tous les secteurs d’activités sont marqués par des scandales de détournements ou de corruption, que ce soit le secteur minier, celui des infrastructures, de la sécurité et de la défense, etc. »
La lecture de la CDAIP est que le Pays des hommes intègres traverse une crise multidimensionnelle dont l’alternative doit être révolutionnaire. Alors que s’annoncent les prochaines élections, la Coordination appelle les populations à « se départir des illusions électoralistes et à s’orienter vers le changement révolutionnaire car seule une révolution portée par le peuple organisé et en lutte pourra réaliser une large opération de salubrité politique, condition sine qua non pour ouvrir la voie du progrès social et économique ». Et pas que, les citoyens doivent s’organiser et se mobiliser « pour dénoncer la corruption au sommet de l’Etat, la corruption des élites politiques et le pillage des richesses nationales ». Et pour donner l’exemple, la Coordination prévoit une journée de dénonciation courant le mois de septembre, a informé Elie Tarpaga.
Bernard Kaboré