Abus sur mineur : un père auteur de la grossesse de sa fille aux arrêts
Auteur de la grossesse de sa fille de 14 ans, un homme a été mis aux arrêt et déféré au parquet. C’est l’annonce faite, dans le communiqué de presse dont teneur suit, par le procureur du Faso près le Tribunal de grande instance de Ouaga I, le 12 août 2020.
Le mercredi 22 juillet 2020, sur le réseau social « Facebook » une vidéo déjà diffusée par une des chaînes de Canal+ faisait le récit d’une fillette de quatorze (14) ans, de nationalité burkinabè, qui aurait été abusée par son propre père. Répudiée par sa famille pour les faits d’inceste, elle a été reçue dans un Centre d’accueil pour jeunes filles en détresse à Ouagadougou depuis sa grossesse jusqu’à son accouchement. Les oncles de la jeune fille, craignant la malédiction familiale selon leurs coutumes, étaient à la recherche de solutions pour se débarrasser de l’enfant incestueux par le biais de l’adoption par les services sociaux ou du Centre d’accueil. A la fin du film, le journaliste affirmait que « le père de Carine ne sera jamais inquiété ».
Les faits relatés dans la vidéo n’étaient pas auparavant portés à notre connaissance. Ainsi, instruction a été donnée à la Brigade régionale de protection de l’enfance (BRPE) du Centre de diligenter une enquête sur les faits, puis d’interpeller le père de la fillette. Fort heureusement, le père de l’enfant, qui avait fui son domicile, a été interpellé dans la matinée du lundi 10 août 2020 par la police. Le présumé auteur des faits a été déféré à notre Parquet le mercredi 12 août 2020, et des poursuites judiciaires ont été immédiatement engagées contre lui. Des dispositions ont été prises pour mettre en sécurité l’enfant né de l’inceste.
Malheureusement les cas d’inceste et de violences sexuelles à l’égard des enfants sont parfois gérés à l’insu des autorités judiciaires ou administratives avec des conséquences parfois irréversibles pour les victimes. Nous encourageons la population à dénoncer les cas de violences faites aux enfants dans les services de Police, de Gendarmerie, à l’Action sociale ou directement au Parquet.
En rappel, l’inceste et le viol sur mineurs sont des infractions punies de peines allant d’un (01) à trente (30) ans d’emprisonnement et d’une amende de six cent (600 000) FCFA à dix millions (10 000 000) FCFA (articles 533-10, 533-11, 533-13, 533-14 et 533-18 du code pénal). C’est l’occasion d’assurer à la population que notre Parquet et la Police judiciaire de notre ressort ne sauraient tolérer les violences faites aux enfants sous quelques formes ou pour quelques mobiles que ce soient.
Ouagadougou, le 12 août 2020
Fait au Parquet,
Le procureur du Faso
Harouna Yoda